THE CHINESE PRESENCE IN GABON ANALYZED BY A EUROPEAN TRAVELER. LA PRÉSENCE CHINOISE AU GABON VUE PAR UN VOYAGEUR EUROPÉEN



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Traduction française


Voyage à Loango: le pont vers nulle part
Publié le 28 septembre 2018


Première partie d'une série en cinq parties

"Putain de Chinois!" Le SUV blanc descendit le long de la route en terre, nous dépassant sans aucun ralentissement. "Ils pensent qu'ils sont propriétaires de cet endroit", a déclaré mon chauffeur, Paul, alors qu'il luttait pour sortir notre camionnette d'un fossé. «Avant, il y avait des éléphants et des antilopes partout. Maintenant rien. Vous pouvez prendre une ou deux antilopes, vous savez, mais pas toutes à la fois !

Nous avons continué à passer des rangées ordonnées de baraques climatisées et une géante bannière rouge ayant des inscriptions en caractères chinois jaunes avant de traverser une rivière par un pont provisoire en acier, gracieuseté de la Chinese Bridge and Road Corporation (CBRC). À côté de moi se dressaient des pylônes de ciment géants, préfigurant l'avenir.

J'étais sur le chemin de l'un des endroits les plus reculés de la planète, Loango. Créé en 2002 par décret présidentiel, le parc national de Loango est sans aucun doute la biosphère protégée la plus célèbre du Gabon, une bande de 80 km de terres pratiquement inhabitées qui longe la côte et comprend des savanes, des zones humides et de forêt. Avec une variété d’espèces dont les éléphants, les gorilles et les léopards, c’est l’un des écosystèmes les plus préservés d’Afrique.

Mais arriver ici n'est pas facile. Après avoir pris un vol court mais coûteux de Libreville à Port-Gentil, j’ai fait le trajet de cinq heures en voiture sur des chemins de terre, qui comprenait la traversée avec une permission spéciale, du plus grand projet d'infrastructure en cours au Gabon, une route goudronnée sur plus de 100 kilomètres jusqu'au village d'Omboué. Le projet Po, comme on le nomme, est présenté comme un élément novateur qui faciliterait le commerce entre Port Gentil, le cœur économique du Gabon, avec la capitale et ville la plus peuplée, Libreville. Il n’y a qu’un problème: Libreville se situe en direction du nord.

Alors que le CBRC insiste sur le fait que pour des raisons techniques et écologiques, il est plus facile de construire la route à des centaines de kilomètres plus loin, beaucoup de gens sont sceptiques. «Il y a un accord», dit Paul comme si je me laissais confier à des informations confidentielles, «la route n'est qu'un prétexte pour que les Chinois puissent renvoyer le bois chez eux».

Étant donné que le dernier grand projet d’infrastructure du Gabon, le chemin de fer Transgabonais s’est soldé par une crise économique qui a endetté le pays en milliards de dollars, il est facile de voir pourquoi les habitants de cette ancienne colonie française s’attendraient au pire. Cependant, alors que nous roulions sur le chantier, ce qui me rappelait vaguement la scène de la fin du film Once Upon a Time in the West, je ne voyais rien qui laissait supposer qu'il s'agissait d'une opération forestière ou que des Chinois armes à la main, chassaient la faune comme s’ils étaient des employés de chemin de fer dans les grandes plaines; il n'y avait pas de pyramide d'os de buffles ici.

Ce que beaucoup de gens semblent ne pas comprendre, cependant, est que le projet Po est vraiment un investissement pour l’avenir, mais pas pour celui du Gabon. Le financement du projet nous l’indique clairement. Le montant de 600 millions de dollars, soit au moins la moitié de ce que des concurrents pourraient raisonnablement facturer, est presque entièrement financé par des prêts de la Banque d’export-import de Chine (Chexim). Les pays autocratiques apprécient particulièrement les prêts chinois car ils ne sont pas liés aux conditions habituelles de bonne gouvernance et de transparence qu'exigent de nombreuses institutions occidentales.

Mais il y a un hic. L’exécutant du projet est la CBRC, une entreprise de construction d’État de Chine, ce qui signifie que les fonds octroyés par Chexim sont purement et simplement rapatriés en Chine. C'est de la subvention aux entreprises avec le Gabon servant de garantie.

Ce n'est pas que les Chinois s'attendent à ce que ce pays lourdement endetté rembourse ses dettes; ça n’a jamais été leur intention. Ce que Project Po a donné aux Chinois, pratiquement à un prix avantageux, est un levier qu'ils peuvent actionner pour exploiter des ressources futures. Ai-je mentionné que le Gabon possède certaines des plus grandes réserves de pétrole en Afrique subsaharienne et qu’il est l’un des principaux producteurs de magnésium au monde? Les Chinois jouent le long terme.

Comments

  1. Ah les européens! Après 58 de présence au Gabon en particulier et en Afrique en général vous avez fait quoi? Piller, piller et encore piller! Soutenir des régimes dictatoriaux qui asphixient leur propre peuple et le maintiennent dans une pauvreté de plus en plus extrême. Et quand ces Africains tentent de partir en Europe pour fuire cette misère organisée, vous, les européens, les chassez de chez vous!!! Un autre pilleur arrive vous concurrencer et vous le pointez du doigt comme si vous étiez exempt de tout reproche! En tout cas, on est jamais mieux servi que par soi-même! Chinois, européens, indiens, brésiliens, etc., ne sont là que pour leurs interêts. Luttons pour que les notres passent avant les leurs!!!

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  2. Voici pourquoi il faut se méfier de tout le monde et tracer soit même sa propre voie. Personne ne viendra de l’étranger pour nous aider.

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