POURQUOI DONC LES BONGO SE DONNENT TANT DE MAL Á VOULOIR ENCORE ASSOCIER LÉON MBA Á LEURS MASCARADES




Il ne fait aucun doute qu’il faille du temps pour appréhender certains faits importants de l’évolution (ou involution) sociopolitique du Gabon, et en saisir la véritable portée. Tel est le cas d’une partie de la famille Léon Mba, nous dit « La Lettre du Continent », qui se rend compte que là où en 1967, Léon Mba cédait le pouvoir pour laisser le Gabon poursuivre son chemin et son destin, les Bongo démontrent des reflexes complètements opposés à un départ constitutionnel et pacifique du pouvoir. C’est cette réalisation, un peu tardive nous admettons, qui poussa certainement Jean Eyeghe-Ndong à sortir de sa réserve et prononcer, sur la dépouille d’Omar Bongo, un réquisitoire contre la succession héréditaire au Gabon. La prise du pouvoir par Ali Bongo à la suite de son père, dans un contexte où il n’était nullement le candidat le mieux qualifié pour conduire le Gabon vers un horizon nouveau, appartient à cette catégorie d'événements clés dont on ne peine à déchiffrer le sens, tellement les choses sont claires. Les Bongo ont fait main basse sur la Gabon ; nous le peuple ne sommes plus que leurs locataires car les propriétaires des lieux ce sont eux. Pauvre Léon Mba, qui se retrouve à l’étroit dans les concoctions historiques dont se servent les Bongo pour justifier leur accaparement du pays. Le plus triste est le si peu d'indignation au Gabon face à cette situation. Les gens s’indignent en aparté, mais presque personne ne dénonce ouvertement le caractère illégitime et scandaleux de ce qui nous arrive, car nous sommes en train d’être féodalisés ; nous allons à reculons.

1. Quiconque adhère aux valeurs de la démocratie devrait trouver en ce qui se passe au Gabon, matière à grande inquiétude.
Il est vrai que pour beaucoup de personnes, dont bon nombre dans la communauté internationale, le fait qu’une élection se déroule en Afrique sans trop de casse, est suffisant pour lui conférer une certaine légitimité. C’est l’argument du : « le pire a été évité !». Pourtant tout le monde sait que les ingrédients essentiels a la démocratie, c'est-à-dire des chances égales pour tous, le droit de l’électorat à une liberté de choix, absence de peur et intimidation, une gouvernance électorale aussi neutre que possible, et une participation effective du peuple à la gouvernance du pays, sont totalement inexistant du paysage politique gabonais. Au Gabon aujourd’hui, nous avons une subversion ouverte et délibérée du processus électoral et de la souveraineté populaire. Par conséquent le résultat des élections est parfaitement prévisible à partir du moment où le dispositif en place n’autorise qu’un seul cas de figure en termes de résultats. Aucune alternative n’a de chance d’aboutir. Les questions que chaque gabonais doit se poser sont les suivantes : vu que les Bongo exercent après 43 ans de pouvoir, un control absolu sur tous les appareils de l’état, y compris les forces de sécurité et les institutions dites « républicaines », pouvons nous empêcher les Bongo de défiler à la tête du Gabon les uns après les autres à la queue leu-leu ? Cet état de fait met déjà le fils d’Ali Bongo en position de chef d’état « en latence ». Et qui l’empêcherait de prendre le pouvoir le moment venu ?

2. Volontairement ou non, Léon Mba a eu le bon reflexe de se plier à une succession non héréditaire
Même si nous savons que c’est Jacques Foccart qui fut le marionnettiste tapi dans la pénombre, nous pouvons dire sans hésitation aucune, que Léon Mba a agit dans l’intérêt du Gabon en se séparant du pouvoir de manière non filiale et non familiale. Imaginez si Léon Mba s’était comporté comme Bongo en mettant ses parents à tous les postes importants du pays, en situant son fils Menguire comme le successeur tout désigné. Imaginez cela chers lecteurs. Pourtant c’est exactement ce que nous font subir les Bongo sans que nous nous en plaignions trop bruyamment. Qui sait comment le traumatisme que nous sommes en train de subir se manifestera ? Nous savons tous ce qui est advenu des monarques partout où ils se sont imposés aux populations trop longtemps. Pourtant au Gabon, nous assistons à une ignoble complaisance, dans laquelle des hypocrites et complices, sans se soucier des conséquences, nous disent que tout va bien, que le pays est « géré ». Ce diktat aux allures de bâillon dictatorial, confine le pays à subir l'indécence des Bongo pour encore des générations.

Le pouvoir dynastique qui enveloppe et emprisonne désormais le Gabon, est là pour rester car les Bongo ne cèderont jamais volontairement le pouvoir. Les Bongo ne sont pas faits de la même matière que les Mba-Minko. Les Bongo se disent certainement que Léon Mba avait été idiot de céder le pouvoir, et qu’eux ne le seront pas. Le pouvoir ils l’ont et le garderont à perpétuité. Il s’agit maintenant pour les Bongo de reformater la population gabonaise sur le modèle marocain, pour qu’elle perçoive les Bongo comme les ayant droit naturels à la gouvernance du Gabon. Pendant que les Bongo apprêtent leurs enfants à prendre les rennes du pouvoir, le petit peuple se voit servir des clips de Patience Dabany (la mère du président) « éduquant » les gabonais à un patriotisme sur mesure. Le peuple doit aller acheter des timbres dominés par les images bongoïstes où Léon Mba n’est plus qu’un lointain souvenir. On a vraiment l’impression que c’est avec beaucoup de peine que les bongoïstes font encore référence à Léon Mba. Mais ils travaillent déjà d’arrache pieds à ce que la population gabonaise pense, mange, rêve et prie Bongo. Des caravanes médicales sont envoyées au petit peuple pour lui rappeler la générosité des Bongo. On offre des sacs de riz ici, une maison par là. De fil en aiguille, tout est fait pour que le large segment de la population gabonaise qui est encore sous éduqué, qui ne comprend pas vraiment les contours du concept démocratique, qui est encore très impressionnable, trouve le modèle de succession héréditaire que nous proposent les Bongo, tout à fait normal et acceptable, et pas du tout contre l’éthique sociale d’un pays fondamentalement pluraliste.

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