DES DÉPENSES INUTILES AU MOMENT OÙ L’ÉDUCATION, LA SANTÉ ET LES INFRASTRUCTURES SONT AU PLUS MAL


Les 100 BMW flambant neuves qui viennent d’être livrées à la police gabonaise



La sagesse impose qu’un pays ayant toutes les peines du monde à subvenir aux besoins les plus élémentaires de sa population s’abstienne de faire du gaspillage des deniers publics. Mais le Gabon n’est pas un pays tout à fait comme les autres, c’est pourquoi aucune règle ayant cours dans les autres pays qui s’en sortent, n’est applicable chez nous. Vu de cette manière, il devient alors clair et logique de voir que malgré la grève au TP par fautes de moyens mis à la disposition des employés, celle de la santé par faute de moyens mis à la disposition des employés, les licenciements dans divers secteurs suite à des faillites, les manquements observés dans l’investissement à l’éducation des gabonais etc… L’état décide d’acheter en primauté, dans ce climat financier et social asphyxiant, une centaine de motocyclettes BMW (parmi les plus chères sur le marché) pour la police gabonaise. Eh oui, voici les preuves d’une administration meilleure et plus efficace, qui sait mettre de l’ordre dans ses priorités.

1. Dans un pays où la majorité ne vit plus, mais survit, est-ce raisonnable d’acheter des motocyclettes avant d’avoir fait construire la moindre maison sociale ?
Quand on sait que les problèmes éducatifs et sanitaires sont loin d’être résolus, quand on sait que les gabonais ont beaucoup de mal a manger à leur faim, alors utiliser les dépenses publiques pour doter les forces de police de motos pour un montant avoisinant le milliard de francs CFA, est simplement une dépense scandaleuse. Quand les difficultés économiques amènent la majorité des citoyens à diminuer leur train de vie, quand ces citoyens voient l’essentiel des ressources d’un secteur comme la santé, se volatiliser ; laissant les hôpitaux complètement dénudés de presque tout matériel ; quand les formateurs affectés à l’intérieur du pays doivent se débrouiller pour se trouver des logements de fortune, et restent parfois pendant 6 mois sans salaire ; les dépenses gouvernementales pour un secteur aussi notoirement improductif que la police gabonaise laisse franchement perplexe. Depuis toujours, l’état Bongo aime les dépenses somptueuses, les dépenses de prestige. Et après avoir effectué ces sorties d’argent public, il rend rarement compte de l’utilisation qui en a été faite. A quoi vont donc servir ces 100 nouvelles motos ? A mieux patrouiller la ville ? Certainement pas ; à mieux permettre aux policiers de se rendre sur les lieux des accidents ? Encore moins ; d’après les explications gouvernementales, ces 100 motocyclettes serviraient à l’escorte des délégations de la CAN 2012. Surtout ne rigolez pas chers lecteurs, dans un pays qui n’arrive pas à construire ses stades à temps, dont les infrastructures hôtelières restent absentes, dont les routes n’ont pas été aménagées pour permettre un transport fluide des spectateurs, dont la logistique du transport aérien reste un casse tête ; dans un tel pays, au moins les motards de la CAN ont été livrés à temps et ils sont haut de gamme comme les aiment les gabonais c'est-à-dire BMW, rien que ça !

2. Vu nos ressources limitées, les dépenses de prestiges et de vanités devraient être éliminées.
Avez-vous de mémoire de gabonais, à ce jour vu un haut cadre ou un gestionnaire de la chose publique expliquer à la Nation l’usage fait de l’argent public ? Vous a-t-on expliqué la fameuse dépense des 56 milliards de francs CFA à Paris ? Vous a-t-on expliqué combien nous coutent les déplacements incessants d’Ali Bongo ? Cette négligence qui consiste à ne pas rendre des comptes n’est ni plus ni moins qu’un manque de considération à l’égard du peuple, le seul et unique mandataire des gouvernants. Le respect du bien public est le témoignage du respect d’un gouvernant envers son peuple ; et l’échange entre gouvernant et population reste le baromètre de la démocratie. Mais quand on est « élu » grâce à la fraude avec ses corolaires qui sont le bourrage des urnes, la falsification des résultats etc., quand une fois « l’élection » entérinée par Mborantsuo, l’onction de la France suffit comme gage de reconnaissance internationale ; alors, chers lecteurs, vous comprendrez bien que de notre opinion nationale, ils n’ont que faire. Les gabonais ne l’ayant pas élu, Ali Bongo ne voit vraiment pas en quoi il leur serait redevable. Il est redevable à ses réseaux, à son clan etc., certainement pas au gabonais. Donc s’il doit acheter un hôtel particulier à Paris, pourquoi s’en empêcher ; s’il doit endetter le Gabon pour renflouer Eramet, il ne va pas s’en priver ; s’il doit dépenser 1 milliard pour acheter des motos alors qu’elles ne sont pas nécessaires, ben tant pis !

Chers lecteurs, même si nous pensons que les dépenses de prestiges doivent cesser, nous ne nous faisons aucune illusion. Il est bien plus difficile de combler un retard en infrastructure (aéroports, trains, réseaux routier et autoroutier, hôpitaux etc.), que de faire dans le tape à l’œil en roulant en Bentley sur des routes cabossées. Et comme on ne dépend pas des suffrages de la population, l’amélioration de leurs conditions de vie n’est pas vraiment une priorité ; et d’ailleurs ils iront se plaindre chez qui ?

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