THE LONG MARCH TOWARD A SINGLE PARTY SYSTEM. LA LONGUE MARCHE VERS LE MONOPARTISME



English version

Both inside and outside Gabon, alarm is growing over the ruling party’s steps to entrench its powers. Astute observers of the Gabonese political theater have noticed a series of dangerous deviations from democratic norms. Not surprisingly, the 2009 elections were rigged, so were the recent legislative ones. But the ridiculous aspect of all of this is that the regime continues to behave as if it was possible to keep on subjugating the population. Threats to press freedom are more evident as shown with the recent suspensions of the TV station TV+ and the newspaper Echo du Nord. This new year has therefore begun with another round of sanctions of press outlets not in line with what the regime wants. But even more comical, the regime has given itself a majority in the national assembly of 114 legislators on a total of 120, after a dubious election that only saw the participation of about 10% of the population. Of course the Ali Bongo regime is attracting internal opprobrium from very courageous Gabonese citizens who are speaking truth to power. Normally, faced with such a situation, responsible governments would surely pause. Not in Gabon and not the Bongos! Ali Bongo maintains his intention to reduce Gabon to nothing more that his kingdom, with a parliament that has become little more than a rubber-stamp. But the regime fails to measure the consequences of such attitudes and why they could be swift. Corruption continues to soar as the political class aligned with Ali Bongo, continues to use its contacts and access to enrich itself, as they know that no one would control them. For all its talk of renewal, Ali Bongo has little to show for its 2 years in power. Poverty is at an all time high, unemployment is officially nudging at 30% when every Gabonese knows the reality to be more than that figure. Just as in the past, friends or allies of the Bongos have been appointed to almost every institution of the country, which guarantees that these institutions would not exercise their mandates independently. To this day, the regime has never been able to satisfactorily answer the question to why it is only friends of the Bongos who can be safely entrusted with institutional responsibilities in Gabon. There are of course voices in the opposition that decry the regime's relentless centralization of everything around Ali Bongo, a step towards the “Alinisation” of Gabon. But this is done at a price. TV+, a channel that tends to voice opinions not necessarily aligned with the regime, has lost its broadcasting rights for a few months because it had broadcasted new years wishes to the Gabonese people by Andre Mba Obame, who is perceived to challenge Ali Bongo. The same sanction was inflicted upon the newspaper "Echo du Nord" for the same reason. Not too long ago, Ali Bongo launched a campaign of destruction of homes in Libreville, without either warning or compensation for the victims. Last weekend, Gael Moundounga was murdered by a death squad of the Gabonese military. But according to Ali Bongo and his cronies, all is well in Gabon and there are no problems. It is true that these people do not understand why anyone would oppose their rule or why checks and balances are important in a society of for a regime or country. Simply put, these people do not understand that checks and balances are mechanisms that may also help protect their side one day. They fail to understand this because in their mind, they will remain in power forever. Ali Bongo and his cronies fail to realize that nurturing strong institutions that regulate power and thus limit overreach and dictatorial tendencies, is the way to cementing rights and fostering a culture of restraint at every level within the country. The Gabonese regime is going against the flow of history. The path forward is more openness and democracy and less closed out regimes and authoritarianism. This regime must understand that the principles of good governance have already been worked out. Around the world, there are countries with centuries of trial-and-error experiences that the Gabonese people could look to as examples. A single party system with a simple family in power will never work because it has failed everywhere it has been tried before, and that is an historical fact. What is amusing about Ali Bongo is not so much the bad policies, which sadly considering the source are to be expected; but the hubris. It seems that he really never believes that there would be any consequence, political, financial, or societal, from his bone-head decisions and tendencies, including rampant cronyism, full control of key institutions, a rubber stamp parliament with only a single party represented and limiting opposition media. This is not a winning combination for a successful country in the 21st century.

So goes Gabon.


Version française

Tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Gabon, les alarmes sont croissantes en ce qui concerne les tendances du PDG à plus encore enraciner sa main mise sur le pouvoir. De fins observateurs du théâtre politique gabonais remarquent une série de dangereuses déviations par rapport aux normes démocratiques. Sans surprise, les élections de 2009 ont été truquées, comme le furent les dernières législatives. Mais le plus ridicule dans tout ça est que le régime continu à se comporter comme s'il était possible de continuer à asservir la population sans conséquences. Les menaces à la liberté de la presse sont plus évidentes encore, comme le prouvent les suspensions récentes de la station de télévision TV+ et du journal Echo du Nord. Cette nouvelle année a donc commencé avec une autre série de sanctions des organes de presse ne s'alignant pas sur ce que veut le régime. Mais encore plus burlesque, le régime s'est donné une majorité à l'Assemblée Nationale de 114 législateurs sur un total de 120, suite à de douteuses élections qui n'ont vu que la participation d'environ 10% de la population. Bien sûr, de très courageux citoyens gabonais jettent en interne l'opprobre, bien mérité, sur le régime Ali Bongo, en tenant un langage de vérité au pouvoir. Normalement, face à une telle situation, des gouvernements responsables marqueraient sûrement une pause. Pas au Gabon et pas les Bongos! Ali Bongo maintient son intention de réduire le Gabon à rien de plus que son royaume, avec un parlement qui est devenu rien de moins qu'un machin dont le rôle n'est que d'entériner les décisions du monarque. Mais le régime ne parvient pas à mesurer les conséquences de ces attitudes et pourquoi elles pourraient être dramatiques. La corruption continue de s'amplifier au sein de la classe politique alignée avec Ali Bongo. Cette classe continue d'utiliser ses contacts et l'accès au pouvoir, pour s'enrichir; car ses membres savent que personne ne les contrôle. En dépit de tous ses discours sur le changement, Ali Bongo peine à le démontrer après ses deux années au pouvoir. La pauvreté est à un niveau record, le chômage est officiellement à de 30% alors que tous les gabonais savent que la réalité est bien au delà de ce chiffre. Tout comme par le passé, des amis ou alliés des Bongos ont été nommés à presque toutes les institutions du pays, ce qui garantit que ces institutions n'exerceraient jamais leurs mandats de manière indépendante. À ce jour, le régime n'a jamais été en mesure de répondre de manière satisfaisante à la question de savoir pourquoi ce sont seulement les amis des Bongos qui peuvent, sans risques, se voir confier des responsabilités institutionnelles au Gabon. Il ya bien sûr des voix dans l'opposition, qui dénoncent sans relâche la centralisation de tout par le régime, autour d'Ali Bongo. On en arrive à la "Alinisation" du Gabon. Mais ces dénonciations se font à un prix. TV+, une chaîne qui tend à exprimer des opinions pas nécessairement alignées sur celles du régime, a perdu ses droits d'emettre pour quelques mois, car elle avait diffusé des vœux de nouvel an par André Mba Obame au peuple gabonais, un acte perçu comme un défi à Ali Bongo. La même sanction a été infligée au journal «Echo du Nord» pour la même raison. Il n'y a pas longtemps, Ali Bongo a lancé une campagne de destruction de maisons à Libreville, sans avertissement ou indemnisation pour les victimes. Ce week-end dernier, Gaël Moundounga a été assassiné par un escadron de la mort de l'armée gabonaise. Mais selon Ali Bongo et ses auxiliaires, tout va bien au Gabon et il n'y a pas de problèmes. Il est vrai que ces gens ne comprennent pas pourquoi quelqu'un pourrait s'opposer à leur forme de pouvoir ou pourquoi les contrepouvoirs et contrepoids sont importants dans une société, pour un régime ou pour un pays. Autrement dit, ces gens ne comprennent pas que les contrepouvoirs sont des mécanismes qui pourraient aussi aider à protéger leur côté de la médaille un jour. Ils n'arrivent pas à comprendre cela parce que dans leur esprit, ils vont rester au pouvoir indéfiniment. Ali Bongo et ses complices ne réalisent pas que développer de solides institutions qui régulent le pouvoir et limitent les appétits et les tendances dictatoriales, est le moyen le plus efficace de cimenter l'état de droits et de favoriser une culture de modération à tous les niveaux dans le pays. Le régime gabonais va à contre-courant de l'histoire. Le chemin à suivre devrait être vers une plus grande ouverture et plus de démocratie et moins de rigidité et d'autoritarisme. Ce régime doit comprendre que les principes de bonne gouvernance ont déjà été élaborés. Partout dans le monde, il y a des pays ayant derrière eux, des siècles d'essais, d'erreurs et d'expériences vers lesquels le peuple gabonais pourrait se tourner afin d'apprendre et trouver des exemples. Un système de parti unique avec une seule famille au pouvoir ne marchera jamais, parce que ce système a échoué partout où il a été essayé auparavant et c'est un fait historique vérifiable. Ce qui est amusant à propos d'Ali Bongo n'est pas tant la mauvaise politique qui, malheureusement et considérant l'individu, était prévisible; mais l'orgueil et l'arrogance du parvenu. Il semble qu'il ne croit jamais vraiment qu'il y aurait des conséquences, politiques, financières, ou sociétales, découlant de ses décisions et tendances idiotes, le clientélisme endémique qu'il entretient, le plein contrôle des principales institutions qu'il maintient, le parlement bidon avec seulement un seul parti représenté qu'il a souhaité et le muselage des médias d'opposition qu'il affectionne. Ce n'est pas une combinaison gagnante pour un pays prospère du 21ème siècle.

Ainsi va le Gabon.

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