FADING OIL INDUSTRY BRINGS ECONOMIC UNCERTAINTY IN GABON. L'INDUSTRIE PÉTROLIÈRE CAUSE L'INCERTITUDE ÉCONOMIQUE AU GABON
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Traduction française
Le déclin de l'industrie du pétrole provoque l’incertitude économique au Gabon
Charles Lekabi vivait confortablement comme chauffeur pour une compagnie pétrolière dans la ville industrielle du Gabon de Port Gentil, jusqu'à ce qu'il fût mis au chômage il y a trois ans.
«Aujourd'hui, j'ai du mal à payer mon loyer», a déclaré Lekabi, qui avait travaillé pour la compagnie pétrolière française Total pendant sept ans avant d'être licencié pour des raisons économiques.
«Depuis que j'ai été licencié, j'ai acheté une voiture pour faire le taxi. Au moins avec cette voiture, je peux continuer à nourrir ma famille.
Une chute brutale des prix du pétrole en 2014 a frappé l'industrie pétrolière mondiale. Au Gabon, membre de l'OPEP, la production est en déclin, la reprise est lente et pourrait ne pas avoir lieu du tout.
Le secteur pétrolier a représenté 80% des exportations, 45% du produit intérieur brut et 60% des recettes budgétaires, en moyenne, au cours des cinq dernières années, selon les données de la Banque mondiale.
Avec la chute des revenus et la population sentant les effets de la crise, le président Ali Bongo est confronté à la plus forte opposition depuis des années et à des soulèvements sociaux, notamment une vague de grèves des travailleurs pétroliers qui exigent de meilleurs salaires et de nouveaux contrats.
"La baisse des recettes pétrolières pousse l'économie gabonaise au bord de la falaise", a déclaré Maja Bovcon, analyste Afrique senior chez Verisk Maplecroft.
"Le Gabon est confronté à un malheureux concours de circonstances politiques et économiques."
Bongo avait déclaré que la croissance économique l'année dernière devait être de 3%, un ralentissement par rapport à la moyenne de 6% depuis qu’il prit ses fonctions en 2009.
Le budget a été réduit de plus de 5 pour cent en 2017 en raison de la baisse de la production pétrolière et des prix. Le revenu par habitant était monté en flèche de 3090 dollar en 2000 à 10410 $ en 2014, en conséquence à la hausse des prix du pétrole. Mais il a chuté en 2015 pour la première fois en 15 ans, à mesure que les prix du pétrole dégringolaient.
Les sociétés, dont deux des plus grands producteurs : Total et Royal Dutch Shell, ont réduit leur présence, ce qui a coûté des milliers d'emplois. L'exploration en eau profonde au large de la côte atlantique, qui était censée compenser la chute de la production on shore, a donné peu de résultats.
L'ancienne colonie française est encore en proie à une élection contestée en septembre dernier, qui connue des violences à Libreville, la capitale sur la côte, attisant la colère des pauvres qui disent que les recettes pétrolières ne servent qu’aux élites au pouvoir.
Bongo s’est d'abord attribué la victoire, mais le leader de l'opposition, Jean Ping, a qualifié l'élection de factice, s'est déclaré président et a exigé un nouveau dépouillement dans la province du Haut-Ogooué, le bastion des Bongo où les résultats déclarés disent que le président a remporté 95% des suffrages sur un taux de participation de 99,9%.
L'affaire est allée à la Cour Constitutionnelle, qui a statué en faveur de Bongo.
Bongo, dont la famille a dirigé le pays de près de 2 millions d’habitants pendant 49 ans, a dit qu'il allait diversifier l'économie au-delà du pétrole, par l'exploitation minière, la sylviculture et l'agriculture. Il a pour objectif de réduire les dépenses et d'accroître les programmes sociaux, même si on ne sait pas jusqu'ici quels progrès ont été faits.
Bongo a déclaré l'année dernière que le Gabon était en train de construire une industrie manufacturière pour les produits du bois, au lieu d'exporter seulement la matière première brute de ses forêts ; et qu’il développait l'exploitation minière en produisant du manganèse. Il a également déclaré que le gouvernement distribuait des terres pour stimuler l'agriculture.
Le Fonds Monétaire International a déclaré que des progrès avaient été réalisés pour diversifier l'économie, mais a recommandé une "action décisive" pour résoudre les problèmes de revenus à court terme, sans élaborer d’avantage.
Dans un communiqué en février, le FMI a déclaré qu'il avait entamé des discussions sur un "arrangement financier possible" avec le Gabon.
De plus en plus silencieux
Les compagnies pétrolières regardent également de près leurs opérations au Gabon où la production a chuté de plus de 40 pour cent par rapport à un sommet en 1997 de 370000 barils par jour, selon l'Administration Américaine de l'Information Energétique.
L'année dernière, la production a atteint seulement 230000 b/j, selon le cabinet conseils Wood Mackenzie, qui prévoit une baisse de la production à 220000 b/j en 2017. Des baisses accélérées sont prévues en 2018 et 2019.
Citant la volatilité des prix du pétrole, Total a annoncé en février avoir vendu des participations dans certains de ses actifs matures au Gabon, à Perenco qui est basée à Londres. Shell, qui opère au Gabon depuis plus de 50 ans, a annoncé la semaine dernière qu'elle avait vendu ses actifs on shore au Gabon au groupe Carlyle pour 587 millions de dollars.
Le forage dans l’offshore, où l'espoir de nouvelles découvertes pétrolières était le plus prometteur, n’a pas progressé depuis août 2016, selon Drillinginfo, qui surveille l'activité de forage dans la région. Il y avait neuf plates-formes offshore en exploitation en 2014, quatre en 2015, une en 2016 et aucune aujourd'hui, d’après ces données.
"Au Gabon, c'est calme et ça devient encore plus calme", a déclaré Andrew Hayman, un spécialiste de l'Afrique chez Drillinginfo. "Il n'y a pas eu de succès comme ceux observés au Congo plus au sud."
Total ce mois-ci a déclaré qu'elle avait commencé la production de son site Moho Nord au large des côtes de la République du Congo.
Au Gabon, 3000 ouvriers du pétrole ont été mis à pied pendant la période de ralentissement, a indiqué le syndicat des travailleurs pétroliers, l'ONEP, à Reuters. Il a révélé que le secteur pétrolier et les activités connexes représentent maintenant entre 8000 et 11000 emplois.
Les grèves des travailleurs du pétrole ont éclaté et interrompu la production cette année, alimentées par ce que l'ONEP a décrit dans un communiqué, ce mois-ci, comme "de flagrantes violations de la dignité humaine".
Sur un site géré par Maurel et Prom Gabon SA, des soldats ont pénétré les lieux et pris le contrôle du site en février pour s'assurer que les opérations se poursuivent.
Les anciens travailleurs du pétrole voient leurs options diminuer.
Estelle, 27 ans, ancienne employée de bureau chez Perenco, a été licenciée il y a deux ans, pour des raisons économiques. Elle est toujours au chômage.
"Aujourd'hui, je dois partir à zéro", dit-elle.
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