NO MR. PAHÉ, A PAVED ROAD WILL NEVER BE A REASON TO ACCEPT A DICTATORSHIP. NON M. PAHÉ, UNE ROUTE GOUDRONNÉE NE SERA JAMAIS UNE RAISON D’ACCEPTER UNE DICTATURE
Une des photos ayant causées l'extase de Pahé
(Photo Pahé)
English Version
No honest observer would argue against the observation that Gabon has become the epitome of a dysfunctional, corrupt, despotic and authoritarian country. This state of affairs is characterized today by increasing political violence as we see it against those who try to hold the rulers accountable, land grabbing from villagers to be given to friendly corporations, systematic electoral fraud, and the never ending mismanagement and abuse of state resources. The political situation is in such standstill that this blog is of the opinion that if left in the hands of the current political elites, the creation of a democratic Gabon will remain unlikely at best. The way out of this mess would be for the base to push for its desired outcome.
But there are those, like the very talented Gabonese cartoonist Pahé, whose artistic talent this blog likes and has showcased in the past; who are making the very insidious argument that things are going well in Gabon because some roads are being paved. This is in fact an old strategy used by dictatorships everywhere; to try to convince the population that they are being tortured for their own good. This is unacceptable and people making this argument should be denounced in the strongest terms. People should not be asked to accept to be brutalized and to have their right trampled on, just so they could have paved road. No!
The ruling party, the PDG, is a perfect reflection of its longtime leader Omar Bongo; and of now his successor son, Ali Bongo; in that it is deep-rooted, rigid, authoritarian, and desperately clinging to the trappings of power as its ideology fades because nonexistent. In this ruling party, there is no coherence, no sense of direction; its leaders are mutually distrustful of each other’s. So therefore, instead of presenting to the Gabonese people a coherent reason why they should support Ali Bongo, his partisans are arguing that since a couple of roads are being paved, let’s forget everything else and support Ali Bongo. This is ridiculous and shameful; Mr. Pahé should know better than making such a foolish argument, even if he is being paid to do so!
Dear Mr. Pahé, a man of your talents should not waste these talents to try to make dictatorship acceptable, but to try to elevate the consciousness of the people. If we told you that Ali Bongo was a dictator, would you dispute that? If we told you that the Gabonese parliament is a rubber stamp parliament, would you dispute that? If we told you that Ali Bongo is fleecing the Gabonese treasury, would you dispute that? If we told you that in Gabon journalists are intimidated; the courts are politicized and citizens killed to have their organs harvested, would you dispute that? If we told you that Ali Bongo is accountable to no one and governing in a total state of secrecy, would you deny that?
Mr. Pahé, democracy has been defined as the government of the people, for the people, by the people. In such a Government people are themselves the rulers of the ruled. Government is formed through elections. Citizens cast votes and elect their representatives. Thus it is a people's government. It is run through their elected representatives. Dictatorship is that form of Government in which there is centralization of power. All power rests in the hands of one single individual. The people have no say in the matters of Government. Which form of government do you think we have in Gabon, dear Mr. Pahe?
Dear Mr. Pahé, if you think that a few kilometer of paved road should compel people to accept the Ali Bongo dictatorship, let us tell you about the building of the German Autobahn which began by Adolf Hitler in 1933. Even today, the German autobahn is still considered the greatest network of roads in the world. People marvel at its superior engineering covering the entire country of Germany or about 11000 km of perfectly paved roads, which today after more than 70 years, still do not show any deterioration. In fact it is well known that the autobahn does not have a single pothole. At the start of the autobahn construction, Hitler insisted on having roads that would last 1000 years. Despite this massive success of having given to the people of Germany the best 11000 km of roads in the world, today, it is forbidden for anyone to praise Hitler in Germany! Do you know why, Mr. Pahé? Because he was a dictator, a criminal, a genocidal monster. No amount of good road building should absolve Hitler of his crimes against humanity.
Hitler built roads in Germany, Stalin built Roads in Russia, Franco built roads in Spain and Mussolini built roads in Italy. None of these dictators are celebrated in their countries. Mr. Pahe, do you still think that these few km of paved roads built by Ali Bongo should make the Gabonese people forget his crimes?
Version Française
Aucun observateur honnête ne s'opposerait au constat que le Gabon soit devenu l'incarnation d'un pays corrompu dysfonctionnel, despotique et autoritaire. Cet état de fait se caractérise aujourd'hui par la multiplication des violences politiques comme nous le voyons contre ceux qui tentent de demander aux dirigeants politiques de rendre des comptes; par l'accaparement des terres des villageois qui sont données aux sociétés amies; par la fraude électorale systématique, la mauvaise gestion sans fin et les abus et détournements des ressources de l’Etat. La situation politique est dans une inertie telle que ce blog est d'avis que laissée entre les mains des élites politiques actuelles, la création d'un Gabon démocratique restera probablement hypothétique. Le moyen de sortir de ce gâchis serait pour la base de pousser afin d’obtenir le résultat souhaité.
Mais il y a ceux qui, comme le très talentueux BDiste gabonais Pahé, dont les talents artistiques ont été loués par ce blog dans le passé, émettent l'argument très insidieux que les choses avanceraient bien au Gabon, car certaines routes sont bitumées. C'est en fait une vieille stratégie utilisée par les dictatures partout dans le monde, pour tenter de convaincre les populations qu'elles sont suppliciées pour leur propre bien. Cette situation est inacceptable et les gens qui avancent cet argument doivent être dénoncés dans les termes les plus forts. Les populations ne devraient pas être invitées à accepter d'être brutalisées et d'avoir leurs droits bafoués, juste pour qu'elles puissent avoir la route goudronnée. Non!
Le parti au pouvoir, le PDG, est un parfait reflet de son leader de longue date Omar Bongo, et de son successeur de fils, Ali Bongo, en ce qu'il soit profondément enraciné, rigide, autoritaire et accroché désespérément aux attributs du pouvoir devant une idéologie qui s'estompe car inexistante. Dans ce parti au pouvoir, il n'y a aucune cohérence, aucun sens de l'orientation, ses dirigeants sont méfiants les uns des autres. Ainsi donc, au lieu de présenter au peuple gabonais une raison cohérente pourquoi il devrait soutenir Ali Bongo, ses partisans font valoir qu’en raison du pavement de quelques routes, il faille tout oublier et soutenir Ali Bongo. C'est ridicule et honteux; M. Pahé devrait savoir mieux que quiconque, que d’avancer un tel argument est ahurissant, même s'il est payé pour le faire!
Monsieur Pahé, quelqu’un de votre talent ne devrait pas gaspiller ces aptitudes à essayer de rendre la dictature acceptable, mais plutôt à inciter à l'élévation des consciences. Si on vous disait qu’Ali Bongo était un dictateur, le contesteriez-vous? Si on vous disait que le Parlement gabonais est un parlement sur mesure, le contesteriez-vous? Si on vous disait qu’Ali Bongo rançonnait la trésorerie gabonaise, oseriez-vous le contester? Si on vous disait que les journalistes au Gabon sont intimidés, que les tribunaux sont politisés et les citoyens tués pour le prélèvement de leurs organes, oseriez-vous le contester? Si on vous disait qu’Ali Bongo n’a de compte à rendre à personne et qu’il gouverne dans le secret presque total, le nierez-vous?
M. Pahé, la démocratie a été définie comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Dans un tel système, les populations sont elles-mêmes les dirigeants des dirigeants. Le gouvernement est formé suite à des élections. Les citoyens votent et élisent leurs représentants. Ainsi, on se retrouve avec un gouvernement du peuple. Il est géré par le biais de leurs représentants élus. La dictature par contre, est la forme de gouvernement dans laquelle il y a une centralisation du pouvoir. Tout le pouvoir est entre les mains d'un seul individu. Les populations n'ont rien à dire dans les affaires d’Etat. Quelle forme de gouvernement pensez-vous que nous ayons au Gabon, cher Monsieur Pahé?
Monsieur Pahé, si vous pensez que quelques kilomètres de routes goudronnées devraient obliger les gens à accepter la dictature Ali Bongo, laissez-nous vous parler de la construction des autoroutes allemandes (autobahn) qui a commencé sous Adolf Hitler en 1933. Même aujourd'hui encore, l'autoroute allemande est toujours considérée comme le meilleur réseau routier du monde. Les gens s'émerveillent encore aujourd’hui de sa technologie supérieure couvrant l'ensemble du territoire allemand, soit environ 11000 km de routes parfaitement asphaltées, qui aujourd'hui, après plus de 70 ans, ne présentent toujours pas de détérioration. En fait, il est bien connu que l'autoroute allemande n’a pas un seul nid de poule. Au début de la construction de l’autobahn, Hitler a insisté pour avoir des routes qui allaient durer 1000 ans. Malgré ce succès massif d'avoir donné à la population allemande les meilleures 11000 km de routes du monde; aujourd'hui, il est interdit à quiconque de chanter les louanges d’Hitler en Allemagne! Savez-vous pourquoi, monsieur Pahé? Parce qu'il était un dictateur, un criminel, un monstre génocidaire. Aucun nombre de bonnes routes construites sous son régime ne devrait l’exonérer de ses crimes contre l'humanité.
Hitler a construit des routes en Allemagne, Staline a construit des routes en Russie, Franco a construit des routes en Espagne et Mussolini a fait de même en Italie. Aucun de ces dictateurs n’est célébré dans son pays. M. Pahé, pensez-vous toujours que ces quelques km de routes goudronnées construites par Ali Bongo, que vous avez filmées, doivent faire oublier au peuple gabonais, ses crimes?
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