IT IS IMPOSSIBLE TO STAB THE TRUTH. IL EST IMPOSSIBLE DE POIGNARDER LA VÉRITÉ
English Version
In his famous pamphlet "J'accuse", published during the Dreyfus affair, Emile Zola by calling on the President of the Republic and the public opinion of France, to warn against the unhealthy climate of the time in his country, gave birth to the concept of the engaged intellectual. Meaning the "specialist" coming out of their ivory tower and descending into the public arena to act in the common interest. In this timeless text, published on 6 Jan. 1898, Emile Zola wrote:
“I repeat with the most vehement conviction: truth is on the march, and nothing will stop it. Today is only the beginning, for it is only today that the positions have become clear: on one side, those who are guilty, who do not want the light to shine forth, on the other, those who seek justice and who will give their lives to attain it. I said it before and I repeat it now: when truth is buried underground, it grows and it builds up so much force that the day it explodes it blasts everything with it. We shall see whether we have been setting ourselves up for the most resounding of disasters, yet to come.”
As Émile Zola in his time, Albert Ondo Ossa, professor of economics and then a candidate for the presidential election, in 2009 talking about the finances of Gabon, announced that civil servants might not be paid because of the chronic lack of liquidity in the public treasury. Given this truth, the finance minister of the time, Blaise Louembé, went on state media, saying that all was well in the finances of Gabon and that wages would be paid regularly. But what Louembé Blaise had not told the Gabonese people, was that to cope with the most urgent, Gabon would carry out short-term loans at very high interest rates; a situation that still put more stress on public finances and could only precipitate economic chaos in the country. Thus to continue its mismanagement, the incompetent Gabonese government was short term borrowing (3 months to 2 years) to ensure the monthly pay of civil servants. From time to time, it was taking long-term loans, between 5 and 10 years, to finance its investments. But all these loans would inevitably increase the debt and thus quickly, repayments came to no longer be able to follow the debt. This is the situation in the country today. We are stuck financially!
Because the fiscal advice and financial wisdom suggested by Albert Ondo Ossa were ignored, the regime can no longer cover with its lies the now obvious truth to all. Today, civil servants' salaries are paid more and more randomly and in extremis at the end of each month. The regime is using local commercial banks to find the money payable to employees. Most construction projects are arrested for the lack of payment by the financial deadlines. As we were warned by Zola, the truth always prevails in the end; as we had been told by Albert Ondo Ossa, the perpetual headlong rush of regime against its economic responsibilities, may end very badly. All signs of the catastrophe are aggregating; the regime does not know what to say or do, is in panic mode.
In fact what is the truth Albert Ondo Ossa had tried to explain to the Gabonese people? He meant that the Gabonese government was responsible to make financial provisions related to its revenues and it could not engage in fancy spending without ensuring that it had the ability to pay and especially to address the priorities of the state. For example, imagine a state as a family; this family has a budget commensurate with its needs. Imagine a child of the family falling ill; if the family was prudent, this possibility should have been taken into account in its budget; and if the clinic demands 100,000 CFA francs, the family should be able to withdraw it from their bank account in order to pay. However, if the family is running out of money, it will have to borrow to treat their child and they should eventually repay the lender. If unfortunately the family is already indebted and had enormous difficulties to pay all its creditors, who will then lend them 100,000 CFA francs to save their child? This last assumption is somewhat the situation of Gabon today. When there is money, the Bongos spend it, when there is no more, they borrow from all directions. This is not a stable management for our country. In Gabon today, the regime borrows to pay its debts, it is a downward spiral.
Albert Ondo Ossa told us that the burden posed by debt on public finances was of concern because payments to service this debt accounted for a large share of government revenues; a situation thus reducing the ability of the government to implement projects to help the people. By saying these truths, he threatened the regime and his political commitment remained a risk for those in power. So he was stabbed. But the truth of his predictions cannot be eliminated with a knife!
Version française
Dans son célèbre pamphlet « J’accuse », publié en pleine affaire Dreyfus, Émile Zola en interpelant le Président de la République et l'opinion publique de France, contre le climat malsain de l’époque dans son pays, donnait naissance au concept de l'intellectuel engagé. C'est-à-dire celui du « spécialiste » qui sort de sa tour d'ivoire et descend dans l'arène publique pour agir dans l’intérêt commun. Dans ce texte intemporel, publié le 6 janvier 1898, Émile Zola écrivait:
« Comme je l'ai dit dès le premier jour, la vérité est en marche, rien ne l'arrêtera plus. Malgré les mauvais vouloirs, chaque pas en avant sera fait, mathématiquement, à son heure. La vérité a en elle une puissance qui emporte tous les obstacles. Et, lorsqu'on lui barre le chemin, qu'on réussit à l'enfermer plus ou moins longtemps sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une violence telle d'explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. Essayez, cette fois, de la murer sous des mensonges ou dans un huis clos, et vous verrez bien si vous ne préparez pas, pour plus tard, le plus retentissant des désastres. »
Comme Émile Zola en son temps, Albert Ondo Ossa, professeur d’économie et alors candidat à l’élection présidentielle, en 2009 parlant de l’état des finances gabonaises, annonçait que les fonctionnaires risquaient ne pas être payés à cause du manque chronique de liquidité dans la trésorerie publique. Devant cette vérité, le ministre des finances de l’époque, Blaise Louembé, alla se répandre dans la presse d’Etat, déclarant que tout allait bien dans les finances du Gabon et que les salaires seraient régulièrement payés. Mais ce que Blaise Louembé n’avait pas dit au Gabonais, c’est que pour palier au plus pressé, le Gabon allait procéder à des emprunts à court termes à des taux d’intérêt très élevés ; une situation qui mettait encore plus de stress sur les finances publiques et qui ne pouvait que précipiter le chaos économique du pays. C’est ainsi que pour pouvoir continuer ses gabegies, l'Etat gabonais incompétent devait emprunter à court terme (3 mois à 2 ans) afin d’assurer la paye mensuel des fonctionnaires. De temps en temps, il faisait des levés à long termes, entre 5 et 10 ans, pour financer ses investissements. Mais tous ces emprunts allaient inévitablement alourdir la dette et très vite les remboursements n’arrivèrent plus à suivre la dette. C’est la situation du pays aujourd’hui. On est coincé financièrement !
Parce que les conseils de sagesse fiscale et financière préconisés par Albert Ondo Ossa furent ignorés, le régime n’arrive plus à recouvrir de ses mensonges la vérité désormais évidente à tous. Aujourd’hui, les salaires des fonctionnaires sont payés de manière de plus en plus aléatoire et de plus en plus in extremis, à chaque fin de mois. Le régime recours aux banques commerciales locales pour obtenir les montants payables aux fonctionnaires. La plupart des chantiers sont aux arrêtés pour faute de règlement des échéances financières. Comme nous avait prévenu Zola, la vérité fini toujours par l’emporter; comme nous avait averti Albert Ondo Ossa, la fuite en avant perpétuelle du régime face à ses responsabilités économiques, risque de très mal finir. Tous les signes de catastrophe s’agrègent; le régime ne sait plus quoi dire ni que faire, c’est la panique.
En fait quelle est la vérité qu’Albert Ondo Ossa avait voulu expliquer aux Gabonais? Il avait voulu dire aux Gabonais qu’un Etat responsable faisait des provisions financières en rapport avec ses recettes et que l’on ne pouvait faire des dépenses fantaisistes sans s’assurer de la capacité à payer et surtout des priorités de l’Etat. Par exemple, imaginez qu’un Etat soit comme une famille; cette famille a un budget en rapport avec ses besoins. Imaginez qu’un enfant de cette famille tombe malade ; si la famille était prévoyante, cette éventualité aurait dû être prise en compte dans son budget; et si la clinique demande 100000 francs CFA, la famille devrait pouvoir les retirer de son compte en banque pour payer. Mais par contre, si la famille est à cours d’argent, elle va devoir emprunter cet argent pour soigner son enfant et elle devrait par la suite rembourser au prêteur. Si par malheur la famille était déjà surendettée et avait d’énormes difficultés à payer tous ses créanciers, qui va donc lui prêter les 100000 francs CFA pour sauver son enfant ? Cette dernière hypothèse est un peu la situation du Gabon aujourd’hui. Quand il y a de l’argent, les Bongo le flambe, quand il n’y en a plus, ils empruntent tous azimuts. Ce n’est pas une gestion stable pour notre pays. Au Gabon aujourd’hui, le régime s’endette pour rembourser ses dettes, c’est une spirale infernale.
Albert Ondo Ossa nous avait dit que le fardeau que fait peser la dette sur les finances publiques était préoccupant car les paiements prévus pour le service de cette dette absorbaient une part importante des recettes de l'État ; situation réduisant ainsi l'aptitude des pouvoirs publics à mettre en œuvre des projets pour venir en aide aux populations. Pour avoir dit ces vérités, il a menacé le régime et son engagement politique restait un risque pour ce pouvoir. Il a donc été poignardé. Mais la vérité de ses prédictions, elle, ne peut être éliminée à l’arme blanche !
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