THE FREEDOMS OF EXPRESSION AND ASSOCIATION CONTINUE TO BE THREATENED. LES LIBERTÉS D’EXPRESSION ET D’ASSOCIATION CONTINUENT D’ÊTRE MENACÉES



Oyem Before the meeting (photo: Marc Ona Essangui)


Olivier Ndembi (photo: GabonReview)


Jean Philippe Ntumpa Lebani (photo: anonymous)




English version


For a few days now, members of the opposition and the Civil Society are crisscrossing the country, meeting with the ordinary people and explaining and exchanging about the social and political climate in the country. It is worth noting that for months, the regime has been sending delegations in all 4 corners of Gabon, to spew Ali Bongo’s propaganda, without anyone preventing them to express their partisan view. However this Saturday, a meeting of the opposition and the Civil Society took place in Oyem in the North of the country. According to eye witness accounts, the meeting took place at the hotel
Le Baron”, which belongs coincidentally to Jean Christophe Owone Nguema, who if you remember, was recently accused by the regime of trying to set Libreville on fire. Nevertheless, during the meeting, Gustave Meviane, the Governor of the province of Woleu Ntem gave orders to the security forces to surround the hotel and asked the participants at the meeting for their papers. This blog was told that the situation got very tense and almost degenerated when the members of the opposition refused to comply. In the end cooler heads prevails, but the question remains: why does it always have to come to this? Why does the regime persist in trying to intimidate members of the opposition and of the civil society?

It is beyond debate that freedom to engage in association for like-minded people, for the advancement of beliefs and ideas, is a fundamental aspect of the “liberty” and of “freedom of speech”. If Gabon aspires to be or to become a country of laws, then why are the authorities continuously attempting to curb the activities of the opposition and the Civil Society? Member of the opposition and the civil society have a constitutional right to refuse to comply with an order from security forces asking them to produce a list of their participants at a given meeting. We all know that effective advocacy of both public and private points of view and opinions, particularly controversial ones such as not approving of the Bongos in Gabon, is undeniably enhanced by group association, because citizens can draw upon each other’s strengths. But these actions by the regime this Saturday in Oyem, tell us that the Bongos are not yet ready to accept that ordinary Gabonese citizens have the right to indispensable liberties such as: freedom of speech, of the press, of association, etc.

What happened in Oyem this Saturday and continues to happen throughout the country to those who dare to speak against the Bongo regime, is proof that in Gabon, the legal, bureaucratic and administrative infrastructure built up over 45 years to silence the opposition and maintain the Bongo system in power, remains intact and active. Those who voice views beyond those permitted by the authorities continue to be intimidated, harassed, arbitrarily detained or imprisoned either without trial, or after unfair, often summary trials. We were all reminded of these facts this past week, when Olivier Ndembi, a journalist at the Gabonese daily “L’Union” was summoned by the Attorney General, Ida Reteno Assonouet, and questioned about an article he had published denouncing the impunity enjoyed by the sponsors of ritual crimes in Gabon. Another example is that of General Jean Philippe Ntumpa Lebani, a former head of the National Security Council of Gabon, who has been released this Friday, after 3 years of incarceration following sketchy accusations of attempting to undermine the security of the State and a sentence of 7 years. A large majority of Gabonese public opinion believes that these charges were trumped up to begin with.

The principle that no one should be intimidated or threatened for the peaceful expression of their opinions is one of the most widely accepted norms of international human rights law. Yet over the years, hundreds of prisoners of conscience have been detained in Gabon for the peaceful expression of their views. Even students are imprisoned as we recently saw with the student Nicolas Ondo who was sentenced to four months in prison for having committed no crime at all. He ended up serving 2 months in prison; but these 2 months were totally arbitrary.

Dear readers, when is this going to stop? Harassment, intimidation, arbitrary detention and criminal prosecutions, all continue to be used by the Bongo regime, to restrict the expression of views critical of that regime of its Little Majesty.


So goes Gabon




Version française


Depuis quelques jours maintenant, les membres de l'opposition et de la société civile sillonnent le pays, à la rencontre des gabonais ordinaires pour explications et échanges sur le climat social et politique dans le pays. Il est à noter que depuis des mois, le régime Bongo a envoi des délégations dans les 4 coins du Gabon, faire de la propagande pour Ali Bongo, sans que personne ne les empêche d'exprimer leur point de vue partisan. Toutefois, ce samedi, une réunion de l'opposition et la société civile a eu lieu à Oyem dans le nord du pays. Selon des témoins, la réunion a eu lieu à l'hôtel «Le Baron», qui appartient comme par hasard à Jean-Christophe Owone Nguema, qui si vous vous en souvenez, a été récemment accusé par le régime de tenter de mettre le feu à Libreville. Néanmoins, au cours de la réunion, Gustave Meviane, le gouverneur de la province du Woleu Ntem a ordonné aux forces de sécurité d’encercler l'hôtel et de demander aux participants à la réunion leurs papiers d’identité. Ce blog a appris que la situation a été très tendue et a presque dégénéré quand les membres de l'opposition ont refusé d'obtempérer. Finalement les têtes froides ont fini par prendre le dessus et le calme est revenu; mais la question demeure: pourquoi faut-il toujours en arriver là? Pourquoi le régime persiste t-il à essayer d'intimider les membres de l'opposition et de la société civile?

Il est indiscutable que la liberté d'association entre personnes partageant des idéaux, pour l'avancement de ces idées et vœux, est un aspect fondamental de la «liberté» tout court et de la «liberté d'expression» particulièrement. Si le Gabon aspire à être ou à devenir un état de droit, alors pourquoi les autorités sont en permanence en train de tenter de freiner les activités de l'opposition et la société civile? Les membres de l'opposition et de la société civile ont un droit constitutionnel de refuser d'obéir à un ordre des forces de sécurité leur demandant de produire une liste de participants à une réunion donnée. Nous savons tous que la promotion effective des de vue et opinions, publics et privés, en particulier les controversés tels que le non soutien aux Bongos au Gabon, est indéniablement renforcée par la capacité d’agir en association; parce que les citoyens peuvent s'appuyer et se motiver les uns les autres. Mais ces actions par le régime, ce samedi à Oyem, nous disent que les Bongos sont pas encore prêts à accepter que les citoyens gabonais ordinaires aient droit aux libertés indispensables tels que: la liberté d'expression, de la presse, d'association, etc.

Ce qui s’est passé à Oyem ce samedi et continue à se produire dans tout le pays, pour ceux qui osent prendre position contre le régime Bongo, est la preuve qu’au Gabon, l'infrastructure juridique, bureaucratique et administrative, bâtie pendant plus de 45 ans pour faire taire l'opposition et maintenir le système Bongo au pouvoir, reste intacte et active. Ceux qui choisissent de s’exprimer de manière autre que celle autorisée par les autorités, continuent d'être intimidés, harcelés, détenus ou emprisonnés arbitrairement, c’est à dire soit sans procès, ou après des procès sommaires et souvent inéquitables et non crédibles. Nous avons tous été rappelé de ces faits la semaine dernière, quand Olivier Ndembi, journaliste au quotidien "L'Union" a été convoqué sur ordre du Garde des Sceaux, Ida Reteno Assonouet, et interrogé à propos d’un article qu'il avait publié dénonçant l'impunité dont jouissent les commanditaires de crimes rituels au Gabon. Un autre exemple est celui du général Jean Philippe Ntumpa Lebani, un ancien patron du Conseil National de Sécurité du Gabon, qui a été libéré ce vendredi, après 3 ans d'emprisonnement suite à des accusations mal élaborées d’avoir tenté de porter atteinte à la sureté de l'état qui aboutirent à une peine de 7 ans. Une grande majorité de l'opinion publique gabonaise estime que ces accusations ne sont nullement fondées.

Le principe selon lequel nul ne doit être intimidé ou menacé à cause de l'expression pacifique de leurs opinions est un des fondements les plus largement acceptés du droit international en ce qui concerne les droits de l'homme. Pourtant, au fil des ans, des centaines de prisonniers d'opinion ont été détenus au Gabon pour l'expression pacifique de leurs opinions. Même les étudiants sont emprisonnés; comme nous l'avons vu récemment avec l'étudiant Nicolas Ondo qui a été condamné à quatre mois de prison pour n’avoir commis aucun crime. Il a fini par servir 2 mois de prison, mais ces 2 mois étaient totalement arbitraires.

Chers lecteurs, quand est-ce que ça va s'arrêter? Harcèlement, intimidation, détention arbitraire et poursuites judiciaires; tout ceci continu à être utilisé par le régime Bongo, afin de restreindre l'expression d'opinions critiques au régime de sa petite majesté.


Ainsi va le Gabon

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