AN ANALYSIS OF THE INTERVIEW OF CASIMIR OYE MBA ON AFRICA 24. UNE ANALYSE DE L'INTERVIEW DE CASIMIR OYE MBA SUR AFRICA 24







English version


In an interview on the channel Africa 24, Casimir Oye Mba speaks very simply and clearly in a way that once again demonstrates his ability as a very level headed appraiser of Gabonese affairs and one the most talented civil servant Gabon has ever produced as certainly proven by his stellar tenure as head of the Central African States Bank (BEAC).

In that interview which we have published in a previous posting, Casimir Oye Mba is asked why he withdrew from the 2009 election. His answer is a confirmation of what this blog had already published. He answered without flinching that he withdrew because he was counseled to do so by friends both inside and outside of Gabon, due to the fact that the election had already been decided away from the ballot box. While he does not name anyone specifically, this blog knows for a fact that one of the persons who asked Casimir Oye Mba to withdraw was Paul Biya, the Cameroonian president. Biya was in perfect position to know what was going on in Gabon and he told his friend Oye Mba that the game was over, Ali Bongo was going to be put in power by Sarkozy and there was no reason to go to the election.

When Casimir Oye Mba was asked why, as somebody who worked with the father, Omar Bongo, he was not willing to work with the son; he responded that in Gabon, there were those who felt that since Ali Bongo was his father's son, he was the "natural" hereditary successor of the father and people should then accept that fact "naturally". Casimir Oye Mba said that he did not share that sentiment and conception of governance and this is why he is in the opposition. For this blog, this is the most revealing and simple explanation anybody has given against the Ali Bongo regime. Everybody can understand his position and that has nothing to do with jealousy or resentment. It has everything to do with principle and a republican conception of power.

In answering a question about Gabon's future, Casimir Oye Mba said that Gabon had tremendous potential given its size, population and natural resources and that given that potential the country could easily provide a decent living for 30 million people. But in his estimation, not being able to provide for 1.5 millions people was an evidence of the fact that the regime was just incapable and out of its depth. For this blog, that answer is at the same time optimistic and pessimistic. It is optimistic because it outlines the tremendous potential of the country, while it is pessimistic of the prospects of the country under a continued Ali Bongo presidency. This illustrates a dichotomy that most Gabonese citizens are familiar with. When they look at their country, they swing from pessimism to optimism, then back into pessimism. They try to believe in their country, but the conditions that led to the current situation do not seem to ever be addressed. So, while the country potential is there for all to see, Gabon is still being governed by wealth-amassing egoists who register "parties" overnight and see them merely as vehicles to get them noticed. The regime encourages the fact that political alliances are formed and dissolved too quickly for the population to keep track of. This helps to cast suspicion over the entire political class and allows the regime to attempt to weaken the opposition.

This interview by Casimir Oye Mba could not have taken place on the state television channel "Gabon Television", because within the Gabonese public media, there is almost no debate about real issues, just he-said, she-said, arrest-that-man-for-threats to the state and non stop praises for the regime. There is no doubt that judging by the answer from our readers, this interview by Casimir Oye Mba has touched a nerve with a lot of Gabonese citizens because he clearly has an understanding of Gabon's politics. Some of the citizens who wrote to us about that interview, expressed the sickening sentiment that in spite of what the people want, as long as the Bongos are in power, very little is likely to change over the next decades in Gabon. One would hope that the youth and those not yet contaminated by the Bongos, forming a majority of the population, would soon be in a position to unshackle the country from the manacles of tribalism and hereditary politics. Gabon is becoming less and less an inclusive country and this is very dangerous for the future because we cannot continue to accept a governance that is all about the Bongos.



Version française


Dans une interview à Africa 24, Casimir Oyé Mba parle très simplement et clairement d'une manière qui démontre encore ses capacités d'évaluateur de la situation du Gabon et d'être un des plus talentueux serviteurs que le Gabon ait jamais produit; ce qui est aussi certainement prouvé par son mandat stellaire à la tête de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC).

Dans cette interview que nous avons publiée dans un précédent billet, il est demandé à Casimir Oyé Mba pourquoi s'était-il retiré de l'élection de 2009. Sa réponse est une confirmation de ce que ce blog avait déjà publié. Il a répondu sans sourciller qu'il s'était retiré suite a des conseils venant d'amis à la fois intérieur et extérieur au Gabon; faisant état que l'élection avait déjà été décidée loin des urnes. Bien qu'il ne nomme personne en particulier, ce blog sait pertinemment que l'une des personnes qui ont demandé à Casimir Oye Mba de se retirer était Paul Biya, le président camerounais. Biya était parfaitement positionné pour savoir ce qui se passait au Gabon et il dit à son ami Oyé Mba que le match était décidé, Ali Bongo allait être mis au pouvoir par Sarkozy et il n'y avait aucune raison d'aller à l'élection.

Quand il fut demandé à Casimir Oye Mba pourquoi, ayant travaillé avec le père, Omar Bongo, il n'était pas disposé à travailler avec le fils, il a répondu qu'au Gabon, il y avait ceux qui estimaient que vu qu'Ali Bongo soit le fils de son père, il était donc le successeur "naturel" et héréditaire de ce père et les gens devaient alors accepter ce fait «naturellement». Casimir Oye Mba a dit qu'il ne partageait pas ce sentiment ni cette conception de la gouvernance et c'est pourquoi il est dans l'opposition. Pour ce blog, c'est la plus simple et plus révélatrice explication que quiconque ait donné comme raison de leur opposition au régime Ali Bongo. Tout le monde peut comprendre sa position et qu'elle n'a rien à voir avec de la jalousie ou du ressentiment. Il s'agit tout simplement de principes et d'une conception républicaine du pouvoir.

En réponse à une question sur l'avenir du Gabon, Casimir Oyé Mba a dit que le Gabon avait un énorme potentiel compte tenu de sa taille, de sa population et de ses ressources naturelles et qu'étant donné ce potentiel, le pays pourrait facilement offrir une vie décente à 30 millions de personnes. Mais selon lui, ne pas être en mesure de subvenir aux besoins de 1,5 millions de personnes était une preuve de la nullité du régime. Pour ce blog, cette réponse est à la fois optimiste et pessimiste. Elle est optimiste car elle décrit l'énorme potentiel du pays, mais reste pessimiste sur les perspectives du pays sous une présidence continue d'Ali Bongo. Cela illustre une dichotomie dont sont familiers les citoyens gabonais. Quand ils regardent leur pays, ils vont du pessimisme à l'optimisme, puis de nouveau vers le pessimisme. Ils essaient de croire en leur pays, mais les conditions qui ont conduit à la situation actuelle ne semblent toujours pas élaguées. Ainsi, alors que le potentiel du pays est visible de tous, le Gabon est toujours régi et aux mains d'égoïstes dont le seul souci est d'amasser leur fortune; des gens qui du jour au lendemain front créer des «partis» qui leur servent simplement comme des véhicules pour se faire remarquer. Le régime encourage le fait que les alliances politiques se forment et se dissolves très rapidement de manière à ce que la population ne puisse pas suivre. Cela contribue à jeter la suspicion sur l'ensemble de la classe politique et permet au régime de tenter d'affaiblir l'opposition.

Cette interview de Casimir Oye Mba n'aurait pas pu avoir lieu sur la chaîne de télévision publique "Gabon Télévision», parce que dans les médias publics gabonais, il n'y a presque pas de débat sur les vrais problèmes, à part les "ont dit", les accusations sur tel portant sur des pseudo menaces a la sureté de l'état et bien entendu les louanges "non stop" pour le régime. Il ne fait aucun doute que jugeant par les réponses de nos lecteurs, cette interview de Casimir Oyé Mba a touché une corde sensible chez beaucoup de citoyens gabonais, car il a une compréhension claire de la politique gabonaise. Certains des citoyens qui nous ont écrit à propos de cette interview, ont exprimé le sentiment de leur écœurement qu'en dépit de la volonté populaire, aussi longtemps que les Bongo sont au pouvoir, très peu de choses sont susceptibles de changer au cours des prochaines décennies au Gabon. On peut espérer que les jeunes et ceux qui n'ont pas encore été contaminés par les Bongo, formant la majorité de la population, seraient bientôt en mesure de délester le pays des menottes du tribalisme politique et du pouvoir héréditaire. Le Gabon est de moins en moins un pays inclusif et cela est très dangereux pour l'avenir parce que nous ne pouvons pas continuer à accepter une gouvernance qui s'arrête aux Bongo.

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