THE ILLUSIONS OF POWER. LES ILLUSIONS DU POUVOIR

A queue of people waiting for clean water in Libreville

Des Librevillois faisant la queue pour de l'eau potable

English version

The Energy and Water Company of Gabon (SEEG), a subsidiary of Veolia, has just communicated a program of rationing of water supply in the capital, Libreville. Even in normal times, all areas of Libreville were not always able to be supplied with running water; therefore at this time of breakage of a pipeline bringing water to the city, the plight of the populations is even more profound. Alongside this stopgap measure to provide water to the population, there is that of the reopening of the Nationale 1, which follows a "filling" of the crevice caused by water pressure. From the images, this blog sees evidence that this filling is even more dangerous than the narrow nozzle that was there previously, because the waters are no longer able to flow and when waters no longer flow, their strength is tenfold and other disasters are predictable as the bed of the river would still grow. But most importantly for this blog, is to attract the attention of our readers to the ways in which the regime uses summary plans to solve problems that require deeper thinking for their solutions. This is what happened when more than 2,000 students set to begin secondary school were left without facilities: the regime had them "filled in" at the football stadium of Agondjé; ditto for piped water shortage: the regime "filled in" by rotary distribution of water neighborhood by neighborhood, hoping that all residents would have some water to fill a few buckets with; this is also what happened on highway Nationale 1 where only God knows how long that "fill in" would last before the problem becomes whole again.

But there will always be those who feel that these measures, however an obvious tinkering, are beneficial. Those for whom the authority and power confer to those who possess them, even temporarily, any mitigating circumstances, even when they demonstrate stupidity and illogicality. But fortunately many of our readers have already exceeded that state. They know that those who today have enormous power in Gabon, are not certain to continue to do so tomorrow. Our readers know that if there is one thing history teaches us, is that empires do not last forever and sooner or later they collapse. Our readers express their feelings quite regularly of the need and certainty of a future backlash of their sovereignty and prosperity that have been confiscated by those who reserve for themselves all the resources and powers of the state and want us to applaud when they manage the feat to cram over 2000 kids in a football stadium transformed into a high school, or they ration running water through the city, or fill a road cut off by surging waters.

In Gabon, they like to bump their chest proclaiming that approximations are a thing of the past, that everything is now done in the rules of art. Someone once said: "development is science as culture", what does it mean? For this blog, it means that if we want to develop both individually and collectively, we must integrate scientific rigor in our lives and everyday actions. But what scientific rigor would someone have who, even if loaded with diplomas, still find it necessary for their social climbing, to engage in the practice of ritual crimes? What scientific rigor does a Ministry of Education have, if it has forgotten to build schools in three years, and offers as a solution to teach children in a football stadium? What scientific rigor can a Ministry of Public Works have if it believes that it is normal and appropriate that fill the air gap of a high traffic road, in a shoddy way, without offering a long-term solution since any observer will understand that the problem remains as the embankment solves nothing at all?

When one sees the Bongo regime act, he suddenly measures the gigantic leap we have yet to make. Indeed, if the West has been able to advance and become what it is today, it is because it had to take into account and consider the evolution of formerly sensitive issues such as slavery, child labor, exploitations of all kinds and environmental issues. But with us, "his little majesty" refuses new ideas about human rights, sovereignty, electoral transparency and governance, according to scientific principles. While "his little majesty" wallows in his eternal illusions of power, more Gabonese people are in an intellectual and scientific dynamic that converges to the conclusion that the time is ripe for the re-appropriation by Gabonese people of their political and economic sovereignty; and against this, "his little majesty" cannot do much.

Version française

La Société d'Energie et d'Eau du Gabon (SEEG), filiale de Veolia, vient de faire communiquer un programme de rationnement de l'approvisionnement en eau de la capitale Libreville. Déjà qu'en temps normal, tous les quartiers de Libreville n'ont pas toujours l'eau courante; en ces temps de rupture d'une canalisation amenant l'eau vers la ville, le calvaire des populations est encore plus profond. A côté de cette mesure palliative d'approvisionnement d'eau aux populations, il y a celle de la réouverture de la Nationale 1 qui fait suite a un "remblayage" de fortune de la crevasse causée par la poussée des eaux. D'après les images, ce blog se permet d'affirmer que ce remblayage est encore plus dangereux que la buse étroite qui y était précédemment, car les eaux ne sont plus en mesure de s'écouler et lorsque les eaux ne coulent plus, leur force se décuple et d'autres catastrophes sont prévisibles car le lit de la rivière ou du fleuve va encore s'agrandir. Mais le plus important pour ce blog est d'attirer l'attention de notre lectorat sur les manières sommaires dont le régime cherche à résoudre les problèmes méritant plus de profondeur dans leurs solutions. C'est ce qui s'est passé quand plus de 2000 élèves devant commencer le secondaire ce sont retrouvés sans établissement: le régime les a "remblayé" au stade lycée de l'amitié d'Agondjé; idem pour la distribution d'eau courante: le régime "remblai" de manière rotatoire de quartier en quartier, en espérant que tout les riverains auront de quoi se remplir quelques seaux; c'est ce qui se passe sur la Nationale 1 où Dieu seul sait combien de temps tiendrait ce "remblai" avant que le problème ne redevienne entier.

Mais il se trouvera toujours ceux qui estimeront que ces mesures pourtant d'un rafistolage évident, sont salutaires. Ceux pour qui le pouvoir et la puissance, confèrent à ceux qui les possèdent, même momentanément, toutes les circonstances atténuantes, même quand ils s'illustrent dans la bêtise et l'illogisme. Mais heureusement que beaucoup de nos lecteurs ont déjà dépassé ce state. Ils savent que ceux qui aujourd'hui disposent d'énormes pouvoirs au Gabon, ne sont pas certains de continuer à les avoir demain. Nos lecteurs savent que s'il y a une chose que l'histoire nous apprend, c'est que les empires ne sont pas éternels et que tôt ou tard ils s’effondrent. Nos lecteurs nous expriment assez régulièrement leur sentiment de la nécessité et même de leur certitude d'un prochain retour de balancier de la souveraineté et prospérité qui leurs ont été confisquées par ceux qui se réservent les prébendes et la puissance d'état et veulent que nous applaudissions quand ils réussissent l'exploit d'entasser plus de 2000 gamins dans un stade de football devenu lycée, ou qu'ils rationnent l'eau courante à travers la ville, ou encore comblent une route coupée par les eaux.

Au Gabon, ils aiment bomber le torse en proclamant: fini les approximations, tout se fait dorénavant dans les règles de l'art. Quelqu'un a un jour dit: "le développement, c’est la science devenue culture", qu'est-ce cela veut dire? Pour ce blog, cela veut dire que si on veut se développer aussi bien individuellement que collectivement, on doit intégrer la rigueur scientifique dans sa vie et ses agissements de tous les jours. Mais de quelle rigueur scientifique peut se prévaloir quelqu'un qui, même si bardé de diplômes, trouve encore nécessaire à son ascension sociale, de se livrer aux pratiques de crimes rituels? De quelle rigueur scientifique peut se prévaloir un ministère de l'Education Nationale qui ayant oublié de construire le moindre établissement scolaire en 3 ans, offre comme solution de faire enseigner les enfants dans un stade de football? De quelle rigueur scientifique peut se prévaloir un ministère des Travaux Publics qui estime normal et approprié, qu'on remblai l'espace de rupture d'une voie à forte circulation, de manière artisanale, sans proposer une solution à long terme étant donné que tout observateur aura compris que le problème restait entier car le remblai ne résout rien du tout?

Quand on voit le régime Ali Bongo agir, on mesure subitement le saut gigantesque qui nous reste à accomplir. En effet, si l'occident a pu avancer et devenir ce quelle est de nos jours, c'est parce qu'elle a su prendre en compte et en en considération l’évolution de certaines questions jadis sensibles comme l’esclavage, le travail des enfants, les exploitations de toutes sorte et les questions environnementales. Mais chez nous, "sa petite majesté" refuse les idées nouvelles concernant les droits de l’homme, la souveraineté, la transparence électorale et la gouvernance suivant des principes scientifiques. Alors que "sa petite majesté" se vautre dans ses illusions de pouvoir eternel, de plus en plus de gabonais sont dans une dynamique intellectuelle et scientifique qui converge vers la conclusion que le temps serait venu pour la réappropriation par les gabonais, de leurs souverainetés autant politiques qu'économiques et contre cela, "sa petite majesté" n'y peut grand-chose.