WHY MANY FOREIGN COMPANIES ARE ON THE VERGE OF LEAVING GABON. POURQUOI TANT DE SOCIETES ETRANGERE SONT SUR LE POINT DE QUITTER LE GABON
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Traduction française
Pourquoi de nombreuses entreprises étrangères sont sur le point de quitter le Gabon.
Avec l’incapacité du président, la corruption s’accroit de plus belle.
On a coutume de dire que la véritable richesse d’un pays se trouve en sa population. Personne ne dit cela du Gabon. Peuple de seulement 2 millions d’habitants et ayant une superficie de deux fois celle de l’Angleterre, c’est l’un des pays les plus riches d’Afrique, avec un PIB par habitant de 8300 dollars américains. Cette richesse provient des ressources naturelles. Le Gabon exporte du pétrole, du bois et de l'huile de palme. Il est aussi le troisième producteur mondial de manganèse, un métal utilisé dans la production de l’acier.
Cette richesse cache le fait que le Gabon soit l’un des pays les plus mal gérés d’Afrique. Il n'a eu que deux présidents depuis 1967. Le premier, Omar Bongo, était un despote flambeur. Il avait un tigre de compagnie, était l’ami des présidents français et a imposé le parti unique dans son pays. Après sa mort en 2009, son fils, Ali, lui a succédé. Il a remporté en 2016 des élections qualifiées de truquées (le taux de participation dans sa province d'origine était de 99,93%, avec 95% des suffrages exprimés pour le président).
L'année dernière, Ali a été victime d'un accident vasculaire cérébral et est reste plusieurs mois au Maroc pour se soigner. En janvier, quelques officiers subalternes de l'armée ont tenté, sans succès, de faire un coup d'État. Depuis lors, le pouvoir a fait fermer plusieurs organes de presse et couper internet à plusieurs reprises. L'économie stagne, dû principalement à la corruption qui continue de prendre de l’ampleur.
Un nouveau type d’extorsion prend pour cible les entreprises étrangères à Libreville, la capitale. Elle s'appuie sur une loi héritée de la France, l'ancienne puissance coloniale, qui autorise les tribunaux à obliger les entreprises de payer leurs dettes. Cela serait normal si ces dettes étaient réelles. Mais les compagnies pétrolières, les banques et les supermarchés ont été pris pour cibles par agents subitement apparus qui leur demandaient le paiement de dettes fictives. Certains hommes d’affaires pensent que les tribunaux sont complices de ces escroqueries: ils empêchent dans un premier temps, les entreprises de payer leurs dettes, puis leurs présentent de lourdes amendes pour retard de paiement.
«C'est une blague absolue», a dit Johanna Houdrouge de Mercure International, une société basée à Monaco qui gère des centres commerciaux au Gabon. Les autorités ont saisi 164 millions de francs CFA (280 00 USD) dans une filiale de Mercure, suite à une plainte provenant d'une entreprise ayant une adresse, mais sans plus. Mme Houdrouge dit que le tribunal a demandé à sa filiale de fournir la preuve qu'elle n’avait pas de créances envers le plaignant - ce qui n’était pas simple, car les entreprises n’ont pas d’archives relatives à des dettes fictives.
D'autres entreprises ont été plus sérieusement touchées. Une compagnie pétrolière internationale affirme être la cible de ces extorsions au moins quatre fois par semaine, avec des pertes pouvant atteindre jusqu’à 10 millions de dollars.
La corruption a toujours été présente au Gabon, mais aujourd’hui, elle atteint des niveaux qui mettent en péril la viabilité des entreprises étrangères. Certaines d’entre-elles affirment qu'elles vont bientôt partir. La détérioration semble liée à l’état de santé de M. Bongo. De nombreux Gabonais soupçonnent que le président, âgé de 60 ans, ne sera jamais suffisamment rétabli pour reprendre son poste de manière permanente. Les fonctionnaires tentent d'extorquer autant d’argent que possible, car ils ont peur de ce que seront fait les lendemain.
Les voisins du Gabon, le Congo-Brazzaville et le Cameroun, sont également d’anciennes colonies françaises riches en pétrole. Et ont à leurs têtes, des leaders vieillissants qui sont rarement vus en public. Le président camerounais âgé de 86 ans, Paul Biya, passe le clair de son temps dans une suite de l’hôtel InterContinental à Genève. En son absence, les manifestations dans le nord anglophone du pays se sont transformées en quasi-guerre civile. Denis Sassou Nguesso, âgé de 76 ans, dirige le Congo-Brazzaville depuis plusieurs décennies. Le 6 août, son fils a été accusé par Global Witness, un organisme de surveillance, d'avoir volé 50 millions de dollars de fonds publics.
Depuis l'indépendance en 1960, le Gabon a évité la guerre civile et les coups d'Etat. Il entretient d’étroites relations avec la France. Pourtant, ce pays devient inhospitalier pour les entreprises étrangères. M. Bongo, malgré tous ses défauts, savait qu’il ne devait pas tuer la poule aux œufs d’or. Certains de ses fonctionnaires semblent ne pas avoir appris la leçon. ■
Avec l’incapacité du président, la corruption s’accroit de plus belle.
On a coutume de dire que la véritable richesse d’un pays se trouve en sa population. Personne ne dit cela du Gabon. Peuple de seulement 2 millions d’habitants et ayant une superficie de deux fois celle de l’Angleterre, c’est l’un des pays les plus riches d’Afrique, avec un PIB par habitant de 8300 dollars américains. Cette richesse provient des ressources naturelles. Le Gabon exporte du pétrole, du bois et de l'huile de palme. Il est aussi le troisième producteur mondial de manganèse, un métal utilisé dans la production de l’acier.
Cette richesse cache le fait que le Gabon soit l’un des pays les plus mal gérés d’Afrique. Il n'a eu que deux présidents depuis 1967. Le premier, Omar Bongo, était un despote flambeur. Il avait un tigre de compagnie, était l’ami des présidents français et a imposé le parti unique dans son pays. Après sa mort en 2009, son fils, Ali, lui a succédé. Il a remporté en 2016 des élections qualifiées de truquées (le taux de participation dans sa province d'origine était de 99,93%, avec 95% des suffrages exprimés pour le président).
L'année dernière, Ali a été victime d'un accident vasculaire cérébral et est reste plusieurs mois au Maroc pour se soigner. En janvier, quelques officiers subalternes de l'armée ont tenté, sans succès, de faire un coup d'État. Depuis lors, le pouvoir a fait fermer plusieurs organes de presse et couper internet à plusieurs reprises. L'économie stagne, dû principalement à la corruption qui continue de prendre de l’ampleur.
Un nouveau type d’extorsion prend pour cible les entreprises étrangères à Libreville, la capitale. Elle s'appuie sur une loi héritée de la France, l'ancienne puissance coloniale, qui autorise les tribunaux à obliger les entreprises de payer leurs dettes. Cela serait normal si ces dettes étaient réelles. Mais les compagnies pétrolières, les banques et les supermarchés ont été pris pour cibles par agents subitement apparus qui leur demandaient le paiement de dettes fictives. Certains hommes d’affaires pensent que les tribunaux sont complices de ces escroqueries: ils empêchent dans un premier temps, les entreprises de payer leurs dettes, puis leurs présentent de lourdes amendes pour retard de paiement.
«C'est une blague absolue», a dit Johanna Houdrouge de Mercure International, une société basée à Monaco qui gère des centres commerciaux au Gabon. Les autorités ont saisi 164 millions de francs CFA (280 00 USD) dans une filiale de Mercure, suite à une plainte provenant d'une entreprise ayant une adresse, mais sans plus. Mme Houdrouge dit que le tribunal a demandé à sa filiale de fournir la preuve qu'elle n’avait pas de créances envers le plaignant - ce qui n’était pas simple, car les entreprises n’ont pas d’archives relatives à des dettes fictives.
D'autres entreprises ont été plus sérieusement touchées. Une compagnie pétrolière internationale affirme être la cible de ces extorsions au moins quatre fois par semaine, avec des pertes pouvant atteindre jusqu’à 10 millions de dollars.
La corruption a toujours été présente au Gabon, mais aujourd’hui, elle atteint des niveaux qui mettent en péril la viabilité des entreprises étrangères. Certaines d’entre-elles affirment qu'elles vont bientôt partir. La détérioration semble liée à l’état de santé de M. Bongo. De nombreux Gabonais soupçonnent que le président, âgé de 60 ans, ne sera jamais suffisamment rétabli pour reprendre son poste de manière permanente. Les fonctionnaires tentent d'extorquer autant d’argent que possible, car ils ont peur de ce que seront fait les lendemain.
Les voisins du Gabon, le Congo-Brazzaville et le Cameroun, sont également d’anciennes colonies françaises riches en pétrole. Et ont à leurs têtes, des leaders vieillissants qui sont rarement vus en public. Le président camerounais âgé de 86 ans, Paul Biya, passe le clair de son temps dans une suite de l’hôtel InterContinental à Genève. En son absence, les manifestations dans le nord anglophone du pays se sont transformées en quasi-guerre civile. Denis Sassou Nguesso, âgé de 76 ans, dirige le Congo-Brazzaville depuis plusieurs décennies. Le 6 août, son fils a été accusé par Global Witness, un organisme de surveillance, d'avoir volé 50 millions de dollars de fonds publics.
Depuis l'indépendance en 1960, le Gabon a évité la guerre civile et les coups d'Etat. Il entretient d’étroites relations avec la France. Pourtant, ce pays devient inhospitalier pour les entreprises étrangères. M. Bongo, malgré tous ses défauts, savait qu’il ne devait pas tuer la poule aux œufs d’or. Certains de ses fonctionnaires semblent ne pas avoir appris la leçon. ■
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