GEORGES MPAGA’ SPEECH! LE DISCOURS DE GEORGES MPAGA!

Georges Mpaga (photo: Assises Democratiques de la Societe Civile)




Libreville, le 24 août 2015


Mesdames et Messieurs, distingués invités, mes chers compatriotes et acteurs de la société civile et de la société politique

En ce jour mémorable de lancement des premières Assises Démocratiques de la Société Civile Gabonaise, permettez-moi en propos liminaire, de me souvenir des pères fondateurs de notre Nation qui ont conduit les destinées de notre pays vers l’indépendance. Je souhaite de prime à bord élever mes pensées les plus nobles vers ces personnalités remarquables aux premiers rangs desquels :
- le Président Léon MBA , Paul INDJINDJET NGONDJOUT, Jean Hilaire AUBAME, Paul Marie YEMBIT, Georges Damas ALEKA, René Paul Souzatt et bien d’autres leaders historiques qui sont à juste titre, les pères fondateurs de notre cher pays, le Gabon.

- Ils nous ont légué un formidable héritable qui est aujourd’hui le ciment de la conscience nationale. A la suite des pères, d’autres personnalités politiques, je veux dire, des patriotes passionnés et dévorés par le zèle de notre maison commune, ont été les fers de lance du combat en faveur de la liberté et de l’instauration de la démocratie dans notre pays. Ces hommes ont de ce fait payé un lourd tribut parfois jusqu’au sacrifice suprême, au don de la vie. Je citerais pour illustrer mes propos nos martyrs que sont : MBA germain, NDOUNA DEPENAUD, Josèphe RENDJAMBE, DOUKAKASS NZIENGUI, Simon OYO ABAA, Martine OULABOU et plus près Pierre MAMBOUNDOU, MBOULOU BEKA et notre regretté André MBA OBAME, sans oublier les dizaines de victimes anonymes et connues des évènements post électoraux de Port-Gentil en 2009 , ajoutées à celles-ci, les victimes des crimes rituels, notamment ces enfants innocents, ces filles et ces femmes kidnappées par les escadrons de la mort, sauvagement mutilées et assassinées. Trop de sang a été versé dans notre pays, et le sang des innocents crie vengeance ! C’est l’horreur abominable !

- Chers mes compatriotes, distingués invités mesdames et messieurs

« Les morts ne sont pas morts » disait un sage africain. C’est parce que nos morts sont avec nous que nous avons la force de lutter. C’est aussi en mémoire de nos martyrs que nous poursuivons le combat pour la liberté.

Ces illustres disparus ont payé le prix et versé le sang pour notre liberté et pour notre dignité.

Ils ont combattu, mais aujourd’hui et maintenant, nous avons pour mission d’achever l’œuvre de libération nationale entamée par nos aînés. Aujourd’hui, le désespoir, la souffrance, la détresse ont atteint leur paroxysme.

Le constat est sans équivoque : notre pays est un véritable champ de ruine. Le pays est complètement dévasté, il faut rebâtir et reconstruire la nation au plan moral, social, culturel, économique et politique. Il faut proposer un nouveau modèle de gouvernance en un mot, il faut des réponses holistiques à une crise holistique. Je m’explique : Sur le plan moral nous constatons une faillite générale : Dans notre pays, les pères couchent avec leurs enfants, les mères couchent avec leurs fils, des pères violent des bébés, nos filles et nos fils se prostituent pour les biens matériels, des centaines d’enfants, de femmes et de jeunes sont sacrifiés sur l’autel des crimes rituels, bref le Gabon est un cimetière à ciel ouvert. La peur d’être enlevé est répandue dans la population qui, au, quotidien vit dans la psychose.

Le crime est donc devenu, le moyen le plus rapide pour prospérer à l’échelle sociale, économique et politique. Nous sommes dans une société de perversion des valeurs, de destruction de la personne humaine. Mais, faut-il pour autant désespérer ? La réponse est non !

Après cette introduction, j’aimerais vous entretenir sur le bien-fondé des Assises Démocratiques Nationales de la Société Civile gabonaise.

- Premièrement c’est une initiative de la Société Civile. En effet, en février 2015, 4 organisations de la société civile se sont retrouvées pour penser l’état du pays. Au sortir de cette réunion, la fiche technique liée au projet des présentes Assises a été élaborée et partagée à une échelle plus large. Le projet a été mûri, structuré et vulgarisé. De nombreux acteurs de toutes les sphères ont été consultés. Votre présence massive constitue le témoignage le plus évident de l’adhésion du public à l’idée des Assises.

- Deuxièmement, les Assises n’ont pas pour vocation de réaliser un quelconque positionnement politique en faveur d’un ou d’acteurs politiques ;

- Troisièmement, la vocation des Assises est d’ouvrir le débat public sur l’état désastreux du pays et d’en proposer des solutions consensuelles afin de le guérir ;

- Quatrièmement la vocation des Assises est de coaliser et de créer des dynamiques communes de toutes forces de progrès, singulièrement les acteurs qui militent pour l’indispensable changement démocratique au Gabon ;

- Cinquièmement La vocation des Assises de créer les conditions socio-politiques favorables à un dialogue démocratique global et inclusif pour remédier aux maux qui minent notre pays.

- A ce propos, dans l’urgence, à court terme, pour éviter de mettre notre pays à feu et sang, de façon concertée, nous pouvons mettre en œuvre dans le cadre du consensus national voulu par tous nos compatriotes, les reformes électorales. A savoir :

• La finalisation de la biométrie y compris l’identification et l’authentification des électeurs et l’interconnexion des bureaux de vote ;

• Le renforcement du leadership de la CENAP dans l’organisation des élections politiques au Gabon : Il s’agit de conférer entièrement à la CENAP les compétences administratives et techniques détenues actuellement par la Cour Constitutionnelle et le Ministère de l’Intérieur deux institutions totalement partisanes parce que composées de façon arbitraire de représentants nommés par le parti au pouvoir. Une CENAP reformée intégrera bien sûr, les représentants de la Société Civile comme caution pour assurer le suivi et la crédibilité du processus électoral. La société civile veillera à ce que les règles du jeu politique soient impartiales.

Mes chers compatriotes, le refus éventuel du dialogue sur ces questions essentielles aggravera de manière substantielle la crise. Le pays ira inéluctablement vers un chaos aux conséquences incalculables.

C’est pour cette raison que je tiens à interpeller Ali BONGO, l’homme qui tient les rênes du pays face à son aveuglement spirituel et son obstination à maintenir l’emprise du clan Bongo sur les institutions nationales. Il faut savoir sortir par la grande porte pendant qu’il est encore temps. Écoute, ouvre les yeux et regarde autour de toi la détresse et la désolation de la nation.

Tout est négociable. Tout peut être mis sur la table : les questions qui fâchent peuvent être abordées dans un esprit constructif et apaisé. Le plus important de notre point de vue reste l’intérêt national.

Pour terminer avec le volet des reformes, à long terme durant la première année du mandat du futur président de la République, c’est-à-dire courant 2017, une nouvelle constitution devrait être élaborée et approuvée par voie référendaire. Celle-ci devant prendre en compte l’ensemble des propositions formulées par la société civile 18 juin 2011 à l’hôtel intercontinental de Libreville.

Mesdames, mesdemoiselles, Messieurs, distingués invités, certes, 48 années d’obscurantisme politique ont profondément abîmé l’héritage de nos pères fondateurs, mais nous restons fixés sur le fondement qui nous unit c’est-à-dire notre appartenance à la nation gabonaise.

Les paroles de notre hymne national la Concorde évoquent notre destin glorieux.

Il nous appartient aujourd’hui de consolider la cohésion nationale et de d’achever la construction de notre nation. Sortons des comportements déviants comme le tribalisme et le régionalisme. Dans cette perspective, le rôle de la société civile est fondamental pour accompagner le changement et les reformes. Aujourd’hui, notre pays est à la croisée des chemins, des défis immenses sont à surmonter. La société civile doit faire preuve de vérité. Elle travaille pour la consolidation de notre vivre ensemble car le Gabon est un et indivisible. Gabon d’abord doit être notre seul et unique objectif.

Au sujet des questions d’actualité se rapportant à 2016, la candidature unique est une option préférentielle non exclusive. Les personnalités politiques qui souhaitent briquer le fauteuil présidentiel doivent investir le pays en toute liberté, en parallèle à l’intensification de la pression nécessaire à la réalisation des objectifs des reformes politiques. C’est le jeu normal de la démocratie. Sortons des discours sans objet et sans impact réel sur le cours des évènements. Investissons le terrain, allons vers les populations. Rien, absolument rien ne sera obtenu si nous continuons à causer dans les bureaux. Le changement c’est dans l’action. C’est sur le terrain que les bataillent se gagnent. Je dénonce les discours mensongers érigés en vérités dogmatiques. Dans tous les cas le peuple souverain sera se déterminé.

Distingués invités, mesdames et messieurs chers compatriotes, chers amis de la société civile, à l’issue des Assises, comment allons-nous procéder pour rendre applicables nos conclusions ? A nous d’y répondre à travers les travaux en atelier qui s’ouvrent demain.

Vive les Assises Démocratiques Nationales de la Société civile Gabonaise, vive la démocratie, vive l’élan patriotique dont la flamme brille sur nos travaux, Vive notre cher pays le Gabon dans la concorde et l’unité.

Je vous remercie pour votre aimable attention

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