LA TÉLÉVISION IVOIRIENNE DÉBAT SUR LA FRANÇAFRIQUE. AUX GABON, LA RTG1 NOUS PASSE EN BOUCLE UN CLIP DE PROPAGANDE
La télévision ivoirienne présente depuis 2 jours, le documentaire de Patrick Benquet, « Françafrique », augmenté d’une table ronde avec des invités qui discutent de son contenu et de la nébuleuse de la françafrique. Même s’il est facile de conclure que la télévision ivoirienne est pro Gbagbo, nous aurons l’honnêteté de reconnaitre que le débat sur la françafrique qui y est présenté est autrement plus élevé que les simples réflexions propagandistes que nous propose la RTG1.
Le débat sur la télévision ivoirienne a le mérite de varier ses sources d'informations. Il y a le contenu du documentaire qui est débattu point par point par des universitaires. Ils disent ce qu’ils approuvent du documentaire et ce qu’ils trouvent équivoque. En regardant et écoutant ce débat, on apprend beaucoup de choses car les interlocuteurs sont tous de niveau largement au dessus de Moukouama de la RTG1. Même s’il serait exagéré de parler de parfaite objectivité, car il n’est jamais facile d'être parfaitement objectif, force est de reconnaitre que la chaine ivoirienne cherche à présenter ses arguments de manière beaucoup plus scientifique que ne le ferait la bande à David Ella-Mintsa. Mais le public intelligent sait faire la différence entre la propagande pure et dure, et le débat qui cherche un fond, une résolution, un éclairage. Sur ce point, le débat de la télévision ivoirienne respecte bien plus les aptitudes de ses téléspectateurs au raisonnement. A aucun moment on n’entend le genre de diatribes dont nous habituent les partisans de l’émergence qui passent avec régularité sur les plateaux de David Ella-Mintsa. Lors du débat sur la television ivoirienne, le professeur Dedy Sery décrivait la françafrique comme une entente « sorcelique » entre les pouvoir français (gauche et droite) et les dictatures africaines. Il a cité l’écrivain français Paul Leroy Beaulieu, qui le premier, au 19ième siècle, avait posé les bases intellectuelles d’un concept comme celui de la « françafrique », dont le principe serait que l’ordre colonial s’auto reproduise, même après la coloniale. C’est le genre de débat auquel ne risquent pas de vous soumettre David Ella-Mintsa et sa bande.
Alors qu'au Gabon...
Pendant qu’on parle de choses sérieuses en Côte d’Ivoire, au Gabon, David Ella-Mintsa nous passe en boucle un clip de propagande d’artistes chantant, en Fang, les louanges d’Ali Bongo. Fait inédit, ce clip est SOUS-TITRÉ, pour faire comprendre à tous que les Fang invitent désormais Ali Bongo chez eux et le remercient de leur apporter le bonheur, la richesse, la sante, les écoles, les industries, la science, la sagesse, la connaissance, et surtout, surtout (roulement de tambour)…LA PAIX ! Ainsi va le Gabon. Il est évident et inutile de rappeler que la RTG1 est, et demeure exclusivement, un outil de communication presque systématiquement utilisé à des fins de propagande. Cette chaine est en fait une espèce de brochure publicitaire audio-visuelle, pour les Bongo. Avec, à la clé, un concentré de bongoïstes qui, chaque jour, viennent y déverser un peu plus d’idioties. La chaîne publique gabonaise n'est que le relais de la propagande d’état, contre tous principes déontologiques de base. Les émergents savent très bien l'impact des propos et des images qu’ils diffusent, c'est leur fond de leur commerce. Tous les jours, d’heures en heures, dans la même forme, une information bucolique et unilatérale est présentée aux gabonais. Heureusement qu’il y a internet et quelques media et journaux privés pour rétablir un certain équilibre.
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