PIERRE PÉAN INVITÉ Á LIBREVILLE POUR CRITIQUER LES ONG INTERNATIONALES. LES ÉMERGENTS SE LÈCHENT LES BABINES
C’est un Pierre Péan bleu blanc rouge, a qui les émergents ont déroulé récemment le tapis rouge à Libreville, pour qu’ils viennent les réconforter dans la thèse échappatoire selon laquelle, les « anglo-saxons » auraient décidé d’évincer la France « et ses pouvoirs amis », d’Afrique centrale, par ONG interposées. Pour faire ces révélations, les émergents ont réuni autour de Péan, sur le plateau de la RTG1, ce qui se fait de mieux comme journalisme d’état dans la « démocratie » qu’est le Gabon. Pour l’entretient avec Péan, la partie gabonaise était composée de :
• David Ella Mintsa : inutile de vous rappeler pourquoi on ne peut s’attendre à aucun sens du journalisme d’équité de la part du bonhomme.
• Rodrigue Asseyi : l’obligé de Laure Gondjout, à qui elle a confié la tenue de son site « Gabonews ». Si vous vous promenez de temps à autre sur Gabonews, vous savez de quel pain mange Rodrigue Asseyi.
• Moukouama de Pluriel : nous ne perdrons pas notre temps à vous décrire ce clébard de l’émergence.
1. Pourquoi Pierre Péan à Libreville ?
Si Pierre Péan a été invité, à Libreville, par le pouvoir Ali Bongo, c’est parce qu’il vient de publier un livre dont le titre est « Carnage ». Livre dans lequel Péan donne sa lecture de ce qu’il appelle « les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique ». Pour l’auteur, une vaste opération de mise à l’écart de la France par les fameux « Anglo-Saxons », serait en cours ; et les ONG internationales qui poursuivent les chefs d’états « amis » de la France, seraient des alliés des envahisseurs « Anglo-Saxons ». Rien de tel pour stimuler les papilles gustatives des émergents qui ont vite fait parvenir à Péan un billet first-class sur Libreville, pour qu’il vienne expliquer aux masses pourquoi l’affaire des biens mal acquis est une atteinte et une menace à la paix civile au Gabon (carrément) ! Les émergents tentent par Péan interposé, de camoufler l’essentiel de la problématique de l’affaire des biens mal acquis, c'est-à-dire si oui ou si non, des biens auraient été acquis en France, en très grand nombre, par la famille Bongo, avec les deniers publics du Gabon. La présence de Péan sur les plateaux de la RTG1, en compagnie de journalistes dont la partialité à l’égard du pouvoir ne souffre d’aucune contestation, avait pour but évident de tenter de jeter un doute sur ceux qui cherchent la vérité en France à propos des biens mal acquis. Vu que les Bongo ne peuvent nier l’existence des biens mal acquis, il leur faut donc discréditer autant que faire se peut, les acteurs qui sont susceptibles de mener à bout l’action judiciaire en cours. Ces acteurs sont principalement les ONG internationales.
2. Comment Péan attaque les ONG
Dans son livre, Pierre Péan met durement en cause les ONG comme Sherpa, Transparency International, Survie, Le Réseau Voltaire etc., a qui il reproche d’être les relais des intérêts «Anglo-Saxons » contre la France. Il reproche à ces ONG de concentrer toutes leurs accusations sur la France et ses amis. Ce qui est incorrect et Pierre Péan devrait le savoir car Transparency International a en Afrique poursuivi le chef d’état Zambien sur des motifs relatifs à l’utilisation des fonds publics. Jusqu'à preuve du contraire la Zambie n’est pas un pays de la françafrique. Nous vous avions déjà, dans un billet précédent, démontré que ces ONG sont actives non seulement en Afrique, mais aussi en occident et en Asie. Donc dire qu’elles n’en veulent qu’à la France, est une contre-vérité que Péan s’évertue à entretenir, même après avoir été démenti directement par Survie et traduit en justice par SOS racisme en France en 2008, pour diffamation et propos racistes, car Pierre Péan avait affirme que le génocide Rwandais était un mensonge Tutsi, avant de qualifier ce groupe ethnique d’avoir « la culture du mensonge » et d’être un groupe ethnique qui sert les intérêts « anglo-saxons » contre la France. Comme vous le constater, Péan tient à crédibiliser mordicus son thème de la guerre idéologique que les « anglo-saxons » mèneraient à la France par Tutsi ou ONG interposées. A propos du génocide Rwandais, Péan dit de manière assez cavalière : « ceux qui disent qu’il y a eu une entreprise génocidaire bénéficiant de l’aide de la France, sont des menteurs. Des universitaires et journalistes droits-de-l’hommistes, ont installé dans l’opinion publique l’existence de prétendus escadrons de la mort ». Pour Péan donc, le génocide Rwandais seraient une fiction. On veut bien, mais dire aujourd’hui que le génocide Rwandais est une exagération et que la France n’y est pour rien est tellement grotesque face à toutes les preuves du contraire. On peut être du côté Tutsi ou Hutu, là n’est pas la question ; on peut se rejeter les tords. On peut affirmer que Kagamé est un monstre pour ce qu’il a fait en RDC. Mais vouloir occulter le génocide en lui-même n’est plus du tout possible. Sur ce point Pierre Péan rame à contre courant. Sur le plateau de la RTG1, quand ses complices du temps de cette interview lui ont demandé de fournir quelques sources pour étoffer ses affirmations sur le fait que les ONG engagées dans l’affaire des biens mal acquis soient manipulées par la CIA, par George Bush, par l’internationale de la finance etc., Pierre Péan a offert comme témoin, Hubert Védrine ! Qui est Hubert Védrine ? Eh bien il n’est autre que le secrétaire général de l’Elysée entre 1994 et 1995, et ministre des affaires étrangères de la France entre 1997 et 2002. Donc quand le génocide Rwandais a lieu en 1994, Védrine est aux affaires. Et on s’étonne qu’il n’aime pas trop que les ONG mettent leur nez dans ce passé de la France.
Même s’il a écrit « Affaires Africaines » et révélé au grand public l’affaire des diamants de Bokassa, Pierre Péan reste un Français qui certainement voudrait aider à la réhabilitation de son pays, dont il voit l’influence diminuer en Afrique à cause de ses propres erreurs. Quand il voir en plus, le dernier territoire (pré-carré) encore sous l’emprise et l’influence de la France, faire l'objet d'un tir groupé de la part d’ONG et individus accusateurs, avec des activistes qui se recoupent et se renvoient l'ascenseur, Pierre Péan devient certain que les « anglo-saxons » sont derrière tout ça pour arracher les matières premières aux français. Peu importe que se soit la folle richesse des potentats équatoriaux qui soit à l’ordre du jour, il faut aller protéger la France contre la CIA. Que ces dirigeants viennent de pays dans lesquels les gens meurent par milliers chaque année des conséquences directes de manque de soins, manque de système de soutien social, manque d'espoir, drogue, alcoolisme, malbouffe, destruction des familles, criminalité etc., peu importe tant qu’on peut dire que la France est la pour protéger la paix sociale au Gabon. En effet l’un des propos les plus amusants de Péan fut de dire que les biens mal acquis étaient une fausse affaire car la paix sociale est préservée au Gabon et c’est plus important que le reste. Heureusement, de plus en plus de gabonais ne sont plus du tout dupes, ils savent ce que la France d'aujourd'hui vaut, ce qu'elle a de bon et de mauvais, ils n'ont pas besoin de journalistes sur la RTG1 avec leurs invités, pour le leur apprendre. Les journalistes et les émissions de la RTG1 n'influencent que très peu l'opinion publique gabonaise.
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