NOUS ACCORDONS UNE INTERVIEW A UN LECTEUR
Un Lecteur nous a fait parvenir ce jour, cinq questions auxquelles il aimerait avoir nos réponses. Comme vous le savez, nous ne ferons jamais dans la langue de bois. Nous publions donc ci-dessous les questions qui nous ont été soumises ainsi que nos réponses.
1. Lecteur: Pourquoi tant d'acharnement contre la famille Bongo? Tous les jours votre blog matraque cette famille avec la dernière énergie. Je dois avouer que j'admire votre ténacité. Mais pourquoi cet acharnement? Avez-vous une vendetta personnelle contre eux?
Gabon Enervant: La seule vendetta que nous ayons contre les Bongo est contre le fait qu'ils confisquent le pays. Après 43 ans de pouvoir, les gabonais se retrouvent dirigés par une seigneurie familiale. Maintenant que les Bongo ont établi le précédent de la succession héréditaire au Gabon, nous ne pensons pas qu'ils voudront s'arrêter en si bon chemin. Si Nous ne faisons rien, nous aurons de génération en génération, des présidents tous issus de cette famille. Pour nous, ce scenario n'est pas du tout envisageable. Nous ne voulons pas que le pays soit éternellement sous un joug féodale, avec d'un côté une famille seigneuriale au pouvoir, et de l'autre leurs sujets. Rien de personnel contre les Bongo, mais nous désirons recouvrer notre pays qu'ils tiennent en otage.
2. Lecteur: Votre blog a été le premier à signaler que Mamboundou allait, a découvert, rejoindre Ali Bongo. Comment avez-vous fait pour obtenir ce scoop?
Gabon Enervant: Très simplement, on nous a mis la puce à l'oreille. Au sortir des élections de 2009, deux blocs électoraux s'étaient dégagés: le bloc Mba Obame et le bloc Mamboundou. Nos sources nous ont simplement fait savoir que Mamboundou allait devoir céder son électorat à Ali Bongo, pour les échéances à venir. En contrepartie, Mamboundou se verrait associé au l'exercice du pouvoir. Comme vous le savez, toutes ces prédictions de notre source se sont réalisées.
3. Lecteur: Pouvez-vous admettre qu'Ali Bongo a fait des choses positives depuis qu'il est au pouvoir.
Gabon Enervant: Au risque de vous décevoir, les quelques reformes cosmétiques d'Ali Bongo, masquent mal les faits suivants qui eux restent bien en place: LA PRÉSIDENCE Á VIE, LA CONFISCATION DU POUVOIR, L'HÉRITAGE DU POUVOIR PAR LA FAMILLE, etc. Fondamentalement, rien n'a changé au Gabon et c'est cela que nous dénonçons chaque jour, et nous pensons que les faits nous donnent raison.
4. Lecteur: Pensez-vous que les gabonais soient capables de faire comme les Tunisiens et Egyptiens et faire partir Ali Bongo?
Gabon Enervant: Ça c'est la grande question. Mais n'oublions pas qu'hier encore, pas grand monde aurait, même dans les rêves les plus fous, imaginé que Tunisiens et Egyptiens seraient capables de provoquer une telle issue. Nous restons optimistes que le petit pays qu'est le Gabon, peut aussi changer radicalement de cap. Il faut y croire et le souhaiter, car au Gabon, la dictature est toujours là ! La Stasi des Bongo est toujours là. Le Politburo du PDG est toujours là. Le peuple n'a toujours aucun pouvoir, pas même celui de choisir librement ses dirigeants. Les bongoïste savent que si la dictature disparait, ils seraient tous à l'abandon, n’ayant plus de maître, ils seraient aux abois. Alors tout est fait pour que les mêmes « gouvernants » soient en place, donnent des miettes pour calmer la population, gagnent du temps, préparent leurs trésors, font disparaitre les traces de leurs méfaits etc.
5. Lecteur: Que pensez-vous d'André Mba Obame et du parti Union-Nationale?
Gabon Enervant: Nous pensons qu'aujourd'hui, il faut absolument éviter le culte de l'homme providentiel. Nous avons tous vu comment la personnalisation de l'opposition autour de Mba Abessole et Mamboundou, a étouffé la mise en place véritable d'une opposition cohérente ne dépendant pas des hommes mais des idées. Mba Obame a des talents considérables et si lui et son parti les mettent au service de la destruction du régime Bongo, c'est tant mieux. Mais nous souhaitons que la marche vers la libération du Gabon des tenailles des Bongo, soit moins une question de personnes, qu'une question nationale et impersonnelle dans le temps. Et pour cela, la population doit prendre les devants. Ce que fait le parti UN est louable, mais pas suffisamment soutenu pour faire vaciller le pouvoir. Décréter un gouvernement parallèle c'est bien, mais ce dont nous avons besoin est d'un changement radical de gouvernance et donc de gouvernants. Et on ne peut pas faire céder une dictature en demandant: « dites, Monsieur Ali Bongo, auriez-vous la gentillesse de quitter votre poste ?». Non, Il faut que le peuple réclame et s'adjuge "son" pouvoir. Rassurez-vous, les Bongo ne vont pas vous le donner. Avec "notre" constitution taillée et maintes fois rapiécée, pour être du «sur-mesure», et totalement à l’image du dictateur, il est évident que l'alternance par les urnes reste un leurre. Il faut alors que le peuple réagisse, si certains leaders veulent aider le peuple dans cet objectif c'est tant mieux; mais le peuple doit être capable de mener cette bataille. Le Gabon regorge de compétences, nous ne devons plus attendre que l’homme providentiel, AMO ou un autre, prenne les devant. La libération ne s'obtiendra que par le peuple.
Fin de l'échange
Comments
Post a Comment