TOUT LE MONDE SAIT QU’UNE DICTATURE NE NEGOCIE PAS ; ALORS POURQUOI PERDRE SON TEMPS A FAIRE SEMBLANT?
L’ultime orgueil d’un dictateur est de se croire tout puissant et infaillible. Sur ce point, Ali Bongo est loin de déroger à la règle. Aux gabonais, il veut faire croire que tout est nouveau sous le ciel équatorial, alors que nous refaisons piteusement les expériences des 43 dernières années. L’histoire nous démontre clairement que la monarchie s’est écroulée et discréditée, à terme, partout où elle a été tenté comme forme de gouvernance. Cette même histoire nous instruit que sur le plan contemporain, les pouvoirs autocratiques et dictatoriaux reposant sur un seul homme sont en voie d’être chassés par leur population qui en a assez. Quel est ce gabonais qui oserait penser qu’Ali Bongo serait disposé à quitter le pouvoir un jour ? Dans son esprit, le père est mort au pouvoir et lui le fils suivra le même script.
1. L’appartenance familiale avec un opposant est désormais un délit passible de torture
Ceux la mêmes qui profèrent et vocifèrent d’un coin de leur bouche, qu’Ali Bongo ne devrait pas être assimilé à son père sur toute la ligne, et que les fautes du père ne peuvent être imputées au fils ; sont aussi les mêmes qui de l’autre coin de leur bouche ordonnent les arrestations arbitraires de paisibles citoyens gabonais dont le seul et unique tord est d’avoir une filiation de sang ou de matrimonie avec des individus qui sont dans le collimateur d’Ali Bongo. Y a-t-il un seul gabonais en possession de toutes ses facultés mentales qui serait en mesure de nous dire et de nous argumenter pourquoi il soit justifié que le fils de Jean Eyeghe-Ndong soit non seulement arrêté, mais aussi torturé au point d’être interné dans une clinique pour soins ? Si la photo ci-dessus ne vous interpelle pas en tant que gabonais ou être humain, c’est que vous méritiez vraiment Ali Bongo comme président. Comment peut-on tolérer ce type de « délits de faciès politiques » ? Pourtant, nous croyons savoir que ni le fils de Jean Eyeghe-Ndong, ni l’épouse de Jocktane, et bien d’autres, ne mènent des activités politiques particulières; sauf si on peut considérer leurs filiations avec père et époux comme étant des raisons suffisantes pour justifier les représailles d’Ali Bongo à leur endroit. Pourquoi donc, chers lecteurs, ce profilage politique qui veuille que tout parent d’un dissident au régime Bongo soit lui-même susceptible de subir les pires sévices de la part des services de sécurité ; et ce sans qu’aucune raison ne soit nécessaire. Sommes-nous en train de construire un état de droit ? Qui pourrait répondre par l’affirmative ?
2. Ali Bongo, un « César » de carnaval qui pense qu’infliger des sévices aux parents de ses adversaires politiques soit un avantage psychologique sur ces derniers
Il est quand même triste et ridicule pour ceux qui se proclament « émergents », de constater que dans un pays qui a 2 chaines de télévisions publiques et 2 quotidiens d’état, sensés informer les gabonais, aucune émission ni aucun article n’a jusqu’ici parlé des arrestations plus qu’arbitraires que subissent des compatriotes sans aucune raison juridique, ni aucun chef d’accusation qui tienne. L’insupportable pour Ali Bongo est tout simplement qu’il y ait des gabonais qui le contestent. Mais la stupidité d’Ali Bongo est telle qu’il ne se rend même pas compte que ces arrestations montrent bien, si besoin encore était, quelle est la nature de son régime. Pendant ce temps, nos journalistes d’état organisent des « Agora » à la noix ou on parle de négociation entre pouvoir et opposition. Mais enfin, que va-t-on négocier ? Qu’y a-t-il à négocier avec Ali Bongo ? Va-t-on négocier son abdication? Assurément pas ! Va-t-on négocier la mise en place de mécanismes de transparence électorale ? Mais vous voulez rire ! Alors soyons sérieux, aller négocier avec Ali Bongo est une énième futilité dont l’issue est connue d’avance, car Ali Bongo et ses lieutenants ne légifèreront jamais pour accroitre le contrôle des institutions du pays par des citoyens autres que ceux sortis de leur sérail familial ou régional. Pour eux, le pouvoir est à ce prix. La preuve est que quand les choses semblent leur échapper, on retrouve très vite les reflexes dictatoriaux latents ; c'est-à-dire les arrestations sommaires et arbitraires et la torture des proches comme moyen de pression psychologique sur les dissidents. Quel est le gabonais assez fou pour croire à la sincérité d’une négociation avec Ali Bongo ?
Aux émergents nous disons ceci : danser a coup de slogan pendant que votre régime incarcère et viole de paisibles gabonais, peut vous sembler joli, mais regardez dans quel espace vous évoluez ; pendant que votre pouvoir enferme les dissidents, vous qui vous baladez encore librement n’êtes pourtant pas si libres non plus, car vous continuez à vous enfermer tous seuls et volontairement dans l'apologie béate d'un système qui ruine les citoyens et le pays. Il n’y a, à notre sens, rien à négocier avec Ali Bongo sinon d’un départ prochain sous la menace d’une poussée contestataire populaire.
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