AFTER THE FOOTBALL MIRAGE, THE GABONESE PEOPLE WILL BECOME DESILLUSIONED VERY QUICKLY. APRÈS LE MIRAGE FOOTBALLISTIQUE, LES GABONAIS DÉCHANTERONT BIEN VITE




English Version

 
These days in Gabon, football and especially the national football team, is the object of very special attention by politicians, specifically the Ali Bongo regime. Each newscast is composed of long segments showing Ali Bongo in the locker room of the team, his wife draped in a local fabric called "popo" with Gabonese colors, motions of support by ministers for the national team and even a visit of the national team to the tombstone of Omar Bongo and all that stuff ... But insightful Gabonese are not fooled, far from it because they understand very well that this attention is not for sport reasons, for a good image is always a good political opportunity and Ali Bongo will take advantage of them. The purpose here is not to diminish the merits of the Gabonese national team, nor to criticize the fans. But only to ask them to remain lucid, because the hangover is coming.

The message that Ali Bongo and his friends would like to pass along, is that the national team is beyond the scope of football. That the national team has become the symbol of the regime, its totem. That it crystallizes all the ambitions of this regime, that is to say, it would be the expression of this cutesy "emergence" which, in vain, the regime would like everyone to believe in. Thus, people must "crow" or to be more "CAN 2012" correct, they must blow into the patriotic "Mubanda" (the Gabonese version of the vuvuzela) on behalf of green-yellow-blue, for a Gabon that wins...And so on. It is on that point that while recognizing and praising the virtues of sport, we should denounce its unilateral political exploitation. The main caveat this blog would like to remind the Gabonese public of, is that CAN 2012 and the national team performances constitute in fact a huge smokescreen for the Bongo regime, allowing it to divert, for a while that's true, the economic and social problems and so, they believes, facilitate the indoctrination of people by creating a myth that would establish a link between Ali Bongo and the national football team.

But this so called myth that they wish to forcefully create, like all myths, will eventually collapse. When CAN 2012 will be desecrated, then the Gabonese public will end up again having to engage with the endless society problems which have not disappeared. From that moment, the prism of a euphoric and football intoxicated Gabonese society, which is the regime’s dream, could no longer hold and fans who had almost forgotten their misery will again question the source of their next meal. Like other dictators before them, the Gabonese nomenklatura is committing the mistake of thinking that football can be a model of integration and social management. But this illusion of a nation united and healed by football is over. Wherever this myth has been previously maintained, it always ended by making abundantly clear that football could not hide the profound ills of a society as a whole. Who does not remember the famous France "blue-black-beur" which was heralded after the 1998 World Cup? Instead of solving the basic problems in French suburbs, the politicians were brandishing the integration of immigrant players in the France team as proof that the French society was now post-racial and harmonious. Suddenly, France was supposed to have no more colors, no more immigrants, to only be one country behind its national team. That World Cup, one could heard, would allow France to put in a crucible the very idea of a republic, the very idea of the indivisibility of all French people, whether black, white or beur (arable descent). What madness! Yet less than 10 years later, the lie of that myth was exposed by the riots in French suburbs where Sarkozy figured significantly negatively by treating the youth of the suburbs as scum to be cleaned by power washers (karcher). This was far from France "blue-black-beur".

Because this blog finds it deplorable for a people to rejoice at the behest of their tormentors, the intense political exploitation of the performance of the Gabonese national team by Ali Bongo, seems particularly obscene. But on the other hand, this blog is of the opinion that after the euphoria and fantasies, reality will set in and reality has a nasty habit of being without qualms. Ali Bongo and his friends, all with paunchy bellies, as climbers clinging to their privileges, to the point of confiscating Gabon and reduce its population into slavery, may have to find something else after CAN 2012, to maintain the population in a lethargic state, because waking up could be brutal!

So blew the Mubanda.


 
Version française


Ces jours-ci au Gabon, le football et en particulier l’équipe nationale de football, est l’objet d’une attention très particulière des politiques, plus précisément du pouvoir Ali Bongo. Chaque journal télévisé est composé de longs segments montrant Ali Bongo dans les vestiaires de l’équipe, son épouse drapée dans une étoffe «popo» aux couleurs du Gabon, des motions de soutien de ministres pour l’équipe nationale et même une visite de l’équipe nationale sur la pierre tombale d’Omar Bongo et tout le tralala… Mais les gabonais perspicaces ne sont pas dupes, loin de là ; car ils comprennent très bien que cette attention n’est pas du tout pour des raisons sportives, car une bonne image sportive est toujours bonne à récupérer politiquement et Ali Bongo ne s’en prive pas. Le propos ici n’est ni de diminuer les mérites de l’équipe nationale gabonaise, ni de reprocher quoi que ce soit aux supporters. Mais seulement de leur demander de la lucidité, car la gueule de bois arrive.
Le message qu’Ali Bongo et ses amis voudraient faire passer, est que l’équipe nationale dépasserait largement le cadre du football. Qu’elle serait devenue le symbole du régime, son totem. Qu’elle cristalliserait tous les enjeux de ce régime, c'est-à-dire qu’elle serait l’expression de cette mièvre « émergence » à laquelle, en vain, le régime voudrait que tout le monde croit. Alors il faut faire le « cocorico » ou pour être plus « CAN 2012 », souffler dans le « Mubanda » patriotique, au nom du vert-jaune-bleu, pour un Gabon qui gagne et tralala…. C’est sur ce point que tout en reconnaissant et louant les vertus du sport, il nous convient d’en dénoncer les unilatérales récupérations politiques. La principale mise en garde de ce blog envers les gabonais est de leur rappeler que le football, la CAN 2012 et les performances de l’équipe gabonaise, ne constituent en fait qu’un énorme paravent au régime Ali Bongo, lui permettant de détourner, pour un temps c’est vrai, les problèmes économiques et sociaux et ainsi, pense le régime, favoriser l'embrigadement des populations en créant un mythe qui voudrait qu’il y ait un lien entre Ali Bongo et l’équipe nationale de football.

Mais ce fameux mythe que l’on veut fabriquer au forceps, comme tous les mythes, finira par s’écrouler. Quand cette CAN 2012 connaitra cette désacralisation, alors le public gabonais se retrouvera une nouvelle fois au prise avec les sempiternelles problèmes de société qui eux n’ont pas disparu. A partir de ce moment, le prisme d’une société gabonaise euphorique et enivrée de football dont rêve le régime, ne tiendra plus et les supporters qui avaient presque oubliés leur misère vont à nouveau s’interroger sur la provenance de leur prochain repas. Comme d’autres dictatures avant elle, la nomenklatura gabonaise est en train de commettre l’erreur de croire que le football peut être un modèle d’intégration et de gestion sociale. Mais cette illusion d'une nation soudée et guérie par le foot est révolue. Partout où ce mythe a été entretenu, on a fini toujours par constater que le football n’arrivait pas à masquer les profonds maux de la société dans leur ensemble. Qui ne se souvient pas de cette fameuse France « bleue-black-beur » dont on nous a rabattu les oreilles après le mondial 1998? Au lieu de régler les problèmes de fond dans les banlieues françaises, les politiques brandirent l’intégration au sein de l’équipe de France de joueurs issus de l’immigration, comme la preuve que la société française était désormais post-raciale et harmonieuse. Subitement, la France était supposée n’avoir plus de couleurs, plus d’immigrés, de ne faire qu’un derrière sa sélection. Cette coupe du monde, s’entendait-on dire, allait permettre à la France de mettre dans un creuset l’idée même de république, l’idée même de l’indivisibilité de tous les Français, qu’ils soient black, blanc ou beur. Quel délire ! Pourtant moins de 10 ans plus tard, le mensonge de ce mythe fut exposé par les émeutes des banlieues françaises au cours desquelles Sarkozy se distingua fort négativement en traitant les jeunes des banlieues de racailles à nettoyer au karcher. Elle était bien loin la France « bleue-black-beur ».
Parce que ce blog trouve déplorable qu’un peuple se réjouisse sur ordre de ses bourreaux, l’intense récupération politique des performances de l’équipe nationale du Gabon, par Ali Bongo, lui apparait particulièrement obscène. Mais en revanche, ce blog est d’avis qu’après l’euphorie et les fantasmes, la réalité reprendra ces droits et cette réalité a la fâcheuse tendance d’être sans état d’âme. Ali Bongo et ses amis, tous aux ventres bedonnants, qui s’accrochent comme des alpinistes à leurs privilèges, au point de confisquer le Gabon et réduire sa population en esclavage, devront bien trouver autre chose, une fois la CAN 2012 évacuée, pour maintenir la population dans un état léthargique, car gare au réveil !

Ainsi soufflait le mubanda.

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