IN GABON, CABINET RESHUFFLINGS ARE JUST A WAY TO MAINTAIN THE STATUS QUO. AU GABON, LES REMANIEMENTS MINISTERIELS NE SONT QU'UNE MÉTHODE DE MAINTIENT DU STATUS QUO







English version

The other day, Paul Biyoghe-Mba submitted his resignation and that of his government. Since then, the government controlled media is feverishly pushing speculative stories in order to capture the attention of the Gabonese people and keep them involved in this silly rumour mill. The regime is circulating stories about the possibility of a reorganisation of the hierarchy at the post of prime minister, from one regional part of Gabon to another. What these articles do not say, is that within the executive branch of the Bongo regime, the prime minister is almost powerless since every lever of power is located within the domain of the president, that is of course and always a Bongo. So it is pointless to speculate about the prime minister, because regardless of who it is, he would just be someone who will obey like a dog whatever Bongo asks him or her to do. Nothing will change.

In Gabon, cabinet reshufflings do not originate from some kind of comprehensive evaluation within cabinet, or from any assessment of the performance of all ministers; but follow political dispensations based more on ethnic identities and socio-political arrangements. As a result, these reshufflings never bring anything new to the Gabonese people. Those able to use their brains in Gabon already know that it is modern and visionary and democratic leadership that is needed; not phony cabinet reshuffle. What occurs in Gabon and is likely to occur again this time, is an endless game of permutation of musical chairs. Positions are shifted, people come and go, but the regime remains the same, to the benefit of the same clan. There has never been any serious effort to improve the government performance and efficiency. Any fair minded person, who would evaluate the performance of the Gabonese government, would assign them the grade of ICU (Intensive Care Unit) as did the report released by "The East African" last week. If the government received a bad grade that means the record of the president who has appointed this government is equally abysmal. Therefore if the government must be changed all the time, maybe the thing to do is to change the president altogether.

In modern functioning democratic countries, cabinet reshuffles serve to rejuvenate the government and this include at some point the need to change the head of state, because no one should stay in power forever as is the case in Gabon. The moral hazard facing a country in which the same people stay in power forever is astronomical. Contrast that with Gabon where the reshufflings are just a way to make some cosmetic changes and give the impression to the population and the international community that things are changing, while the same people continue to siphon off public resources into their pockets. Most people appointed in the various Bongo governments rarely have the skills and the credentials for the job. What they must all have, is the ability to execute orders unquestioningly.

It does not matter that these Bongo governments have included all ethnic groups within their ranks, because this is done to put on a facade of an ethnically balanced and regionally sensitive government. Gabon remains essentially a secretive police state, firmly in the hands of the Bongo clan. The structure of power within the country proves that point and no serious person can deny that fact. This is not a regime too preoccupied with ideas such as: truth telling, justice for all, the rule of law, freedom, democracy and sustainable prosperity for all. By playing these little games of cabinet reshufflings, the Bongo regime is just trying to stop the unstoppable, Gabon and its people march to freedom.

What is needed in Gabon is not shuffling cabinet ministers within a useless government, but real change bringing to power people who could move beyond mere rhetoric and cosmetic changes to a firm commitment to fight for a democratic, prosperous and equal society in Gabon.

So goes Gabon


Version française

 
L'autre jour, Paul Biyoghe-Mba a présenté sa démission et celle de son gouvernement. Depuis lors, les médias gouvernementaux font fiévreusement dans la poussée d’une information spéculative afin de capter l'attention du peuple gabonais et les garder empêtrés dans ce moulin de rumeurs stupides les empêchant de porter un jugement clair sur le régime. Le pouvoir est en train de faire circuler des articles sur la possibilité d'une réorganisation de la hiérarchie au poste de Premier Ministre, d'une région du Gabon à une autre. Ce que ces articles ne disent pas, est que dans l’exécutif du régime Bongo, le Premier Ministre n’a presque pas de pouvoir puisque chaque levier de pouvoir se situe dans le domaine présidentiel, qui est bien sûr et toujours détenu par un Bongo. Donc, il est inutile de spéculer sur le Premier ministre, parce que peu importe qui serait à ce poste, en l’état actuel des choses, il serait juste quelqu'un qui obéirait comme un chien aux ordres des Bongo. Rien ne va changer.

Au Gabon, les remaniements du cabinet ministériel ne proviennent pas d'un certain genre d'évaluation globale au sein du cabinet, ou d’une estimation de la performance de tous les ministres ; mais suivent plutôt des logiques politiques fondées davantage sur les identités ethniques et les arrangements socio-politiques. En conséquence, ces remaniements n’apportent strictement rien de nouveau au peuple gabonais. Ceux qui sont capables de se servir de leur cerveau au Gabon savent déjà que c'est d’un leadership non seulement moderne et visionnaire, mais aussi démocratique, dont le pays a besoin et non pas d’un remaniement ministériel totalement sans conséquence. Ce qui a cours au Gabon et qui est susceptible de se produire cette fois encore, n’est qu’un jeu sans fin de permutation de chaises musicales. Les postes sont échangés, les gens vont et viennent, mais le régime reste le même, au profit du même clan. Aucun effort sérieux n’a jamais été fait pour améliorer la performance du gouvernement et son efficacité. Toute personne impartiale, qui se permettrait d'évaluer la performance du gouvernement gabonais, serait amenée à leur attribuer la note de l'USI (Unité de soins intensifs) comme l’a fait le rapport publié par "The East African" la semaine dernière. Si le gouvernement a reçu une mauvaise note, cela signifierait que le président qui a nommé ce gouvernement est tout aussi épouvantable (nous savons tous qu’au Gabon les nominations sont du fait de la présidence et non du premier ministre). Par conséquent, si le gouvernement doit être changé à tout bout de champs, peut-être la chose la plus simple à faire serait de changer le président.

Dans les pays démocratiques modernes et fonctionnels, les remaniements ministériels servent à recadrer le gouvernement et cela inclus notamment, à un moment donné, la nécessité de changer le chef de l'état, parce que personne ne devrait s'éterniser au pouvoir comme c'est le cas au Gabon. Les dangers dont un pays dans lequel les mêmes personnes s'éternisent au pouvoir, fait face, sont astronomiques. Contraster ce principe avec le cas du Gabon où les remaniements sont juste un moyen de faire quelques changements cosmétiques et de donner l'impression à la population et la communauté internationale que les choses changent, alors que les mêmes personnes continuent à siphonner les ressources publiques pour leur besoins personnels. La plupart des personnes nommées dans les différents gouvernements Bongo ont rarement les compétences et les formations requises pour ces postes. Ce qui leur est tous demandé d’avoir, c'est la capacité d'exécuter les ordres sans poser de questions.

Il n’est pas important que ces gouvernements Bongo aient inclus tous les groupes ethniques en leur sein, parce que cela est fait pour présenter la façade d'un gouvernement ethniquement équilibré et régionalement mesuré. Le Gabon demeure essentiellement un état policier, secret, fermement entre les mains du clan Bongo. La structure du pouvoir dans le pays prouve ce fait et aucune personne sérieuse ne peut le nier. Ce n'est pas un régime trop préoccupé par des notions telles que: la vérité, la justice pour tous, la primauté du droit, la liberté, la démocratie et la prospérité durable pour tous. En jouant à ces petits jeux de remaniements ministériels, le régime Bongo essaie simplement de ralentir le plus possible l'inévitable, la marche du Gabon et de son peuple vers la liberté.

Ce qui est nécessaire au Gabon n'est pas le tourbillon de ministres dans un gouvernement superfétatoire; mais un changement réel portant au pouvoir des gens qui pourraient aller au-delà de la simple rhétorique et des changements cosmétiques, à un engagement ferme de lutte pour une société démocratique, prospère et égale au Gabon.

Ainsi va le Gabon

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