LUC BENGONO-NSI SPEAKS. LUC BENGONO-NSI S’EXPRIME

English version

Dear Gabonese hello!

Unlike many of our compatriots, I find it very difficult to express myself on the web and even on the public squares today because I wonder more than in the past, if we are still in a State that is different from a jungle, or if native Gabonese would still manage this Gabon someday?

As usual some will cry out that this is xenophobia, others will say tribalism. Gabon has reached a level that no longer allows us to look to the future with serenity: with the permanent concern to safeguard the system that allows foreign companies to continue looting without worry the wealth of Gabon by keeping the Gabonese people in misery and poverty, the proclamation of results overrides the will expressed at the polls. Thus, the Gabonese people are powerlessly witnessing the looting of their country.

Who can give today the quantity of oil extracted from the Gabonese soil and at what price it is bought and how much it is sold for on the international markets; who can tell how much manganese is extracted from the soil of Moanda and Ndjole and how much it is sold on the international markets; just recently, the exploitation of the kevazingo has been front page of the national press, who can tell the Gabonese people, with the current intensive deforestation, the number of m3 of wood (logs, plywood and planks) exported from Gabon now, the cost of m3 in Gabon and the sale’s price abroad; who can tell us the quantities of gold exploited by the Gabonese State at Mikebe near Minvoul and the quantities exploited in Ogooué-Lolo by a foreign State and the selling price on the national market and the different prices on international markets; who can tell the Gabonese people, the number of trawlers crisscrossing our coast to catch fish, the amount of fish caught and the amount paid into the State’s coffers; who can say today to the Gabonese people at the moment when the price of the fuels at the pump knows a vertiginous increase, what has become the 25% of the oil production intended for domestic consumption which allowed a former Omar Bongo’s adviser to divert nearly 21,000,000,000 CFA francs from the Gabonese people; who can give us the amount paid into the State coffers by the PUMG as gaming taxes? Who can today count the number of oil companies, forestry, mining etc.? registered or not registered, operating in Gabon. Who can tell the Gabonese people the tons of rubber produced by SIAT and OLAM and the amount of this rubber released from Gabonese soil sold on the international market?

The great tragedy is that while this country is completely stripped of its development possibilities, it encourages a massive and savage immigration to drown the natives and sometimes stifle them by exterminating them in different ways.

They have been able to seize power from Gabonese's hands since the 1964 coup, because it as practically at the end of his long 42 years reign that the Gabonese people became finally aware of the fact that Omar Bongo was really of Central African Republic’s origin and did not really like Gabon. Today the Gabonese focus exclusively on the search for power while this system seems established to divert them completely from the economic reality.

Without condemning anyone, we must recognize that all our compatriots who worked with Omar Bongo have contributed strongly or involuntarily to lead Gabon to the current situation that they dare not denounce with courage. I agree with those who say that we have been talking a lot, but I also recognize that the talking remains our only way to express our disappointment at the current dramatic situation. Gabonese people always remember that to get here France relies on strength, lodges, churches, currency, language etc. We would have to remember than having been enslaved on our own territory, we would have to take our responsibilities to free ourselves in one way or another.

Thank you!

Version française

Chers Gabonais bonjour!

Contrairement à plusieurs de nos compatriotes, j'éprouve beaucoup de difficulté à m'exprimer sur la toile et même sur les places publiques aujourd'hui car je me demande plus que par le passé, si nous nous trouvons encore dans un Etat différent d'une jungle ou si les Gabonais autochtones pourront encore gérer ce Gabon un jour?

Comme d'habitude certains vont crier à la xénophobie, d'autres au tribaliste selon. Le Gabon a atteint un niveau qui ne permet plus d'envisager l'avenir avec sérénité : avec le souci permanent de sauvegarder le système qui permet aux entreprises étrangères de continuer à piller sans inquiétude les richesses du Gabon en maintenant le peuple gabonais dans la misère et la pauvreté, la proclamation des résultats passe outre la volonté exprimée dans les urnes. Ainsi le peuple gabonais assiste impuissant au pillage de son pays.

Qui peut donner aujourd'hui la quantité de pétrole extrait du sous-sol gabonais et à quel prix il est acheté et à combien il est vendu sur les marchés internationaux; qui peut dire quelle quantité de manganèse est extraite du sous-sol de Moanda et de Ndjolé et à combien elle est vendue sur les marches internationaux; tout récemment, l'exploitation du kevazingo a tenu la Une de la presse nationale, qui peut dire au peuple gabonais, avec le deforestage intensif actuel, le nombre de m3 de bois( billes, contreplaqués et planches) exportés du Gabon maintenant, le coût du m3 à au Gabon et le prix à la vente à l'extérieur; qui peut nous préciser les quantités d'or exploitée par l'Etat gabonais à Mikebe près de Minvoul et les quantités exploitées dans l'Ogooué-Lolo par un Etat étranger et le prix de vente sur le marché national et les différents cours sur les marchés internationaux; qui peut dire au peuple gabonais, le nombre de chalutiers qui sillonnent nos côtes pour pêcher les poissons, les quantité de poissons pêchés et le montant versés dans les caisses de l'Etat; qui peux dire aujourd'hui au peuple gabonais au moment où le prix des carburants à la pompe connaissent une augmentation vertigineuse, ce que deviennent les 25% de la production pétrolière destinée à la consommation intérieure qui ont permis à un ancien conseiller d'Omar BONGO de détourner près de 21.000.000.000 de frs CFA sur le dos du peuple gabonais; qui peut nous donner le montant versé dans les caisses de l'Etat, par le PUMG comme taxes sur les jeux? Qui peut aujourd'hui recenser le nombre de sociétés pétrolières, forestières, minières etc. installées au Gabon immatriculées ou non. Qui peut dire au peuple gabonais les tonnes de caoutchouc produites par SIAT et OLAM et le montant de ce caoutchouc sorti du sol gabonais vendu sur le marché international.

Le grand drame est qu'alors que ce pays est complètement dépouillé de ses possibilités de développement, on favorise une immigration massive et sauvage pour noyer les autochtones et parfois les étouffer en les exterminant de différentes manières.

On est bien depuis parvenu également et aisément à arracher le pouvoir des mains des Gabonais depuis le Coup d'Etat de 1964, car c'est pratiquement à la fin de son long règne de 42 ans que le Gabon et les Gabonais se rendent finalement compte qu’Omar Bongo était réellement d'origine centrafricaine et n'aimait vraiment pas le Gabon. Aujourd'hui les Gabonais se focalisent exclusivement sur la recherche du pouvoir alors que ce système semble établi pour les détourner totalement de la réalité économique.

Sans condamner qui que soit, il faut reconnaître que tous nos Compatriotes qui ont travaillé avec Omar Bongo ont contribué vivement ou involontaire à conduire le Gabon à la situation actuelle qu'ils n'osent pas dénoncer avec courage. Je suis d'avis avec ceux qui disent que nous avons beaucoup parlé, mais je reconnais aussi que l'expression reste notre seule façon de formuler notre dépit face à la situation dramatique actuelle. Peuple gabonais, rappelles-toi toujours que pour en arriver là la France s'appuie sur la force, les loges, les églises, la monnaie, la langue etc. Il faudrait que nous retenions que rendus esclaves sur notre propre territoire, nous devrons prendre nos responsabilités pour nous libérer d'une manière ou d'une autre.

Merci !