DES ETUDIANTS GABONAIS BLESSES PAR LES FORCES DE L’ORDRE




Comme nous le savons tous, les familles Gabonaises, en dehors de celles faisant parti d’une infime nomaklentura, tirent le démon par la queue. Pour certains étudiants, la bourse d’étude est le seul revenu qu’ils aient. Donc, lorsque l’état enregistre des retards inexpliqués dans le paiement de cette bourse, ces étudiants ont d’énormes pressions pécuniaires car cette bourse sert à payer des loyers, nourrir son être, acheter des médicaments et ainsi de suite. Surtout qu’on a vu l’état Gabonais acheter récemment une quinzaine de berlines Nissan pour la modique somme de 31 millions pièce. Donc quand il s’agit de s’offrir des futilités, le trésor public délie les cordons de la bourse mais pour payer les cruciales bourses des étudiants, on traine la patte. Ainsi va le Gabon, les priorités sont bien ordonnées.

Ce jeudi donc, les étudiants en colère de manière justifiée, ont organisé une manifestation réunissant des centaines d’entre eux au Campus universitaire qu’ils ont barricadés. Les forces de l’ordre sont alors arrivées et ont décidé d'envahir les locaux de l'académie (le campus), et d’y déloger par la force les manifestants qui s’y trouvaient. D’après information, ce fut une évacuation d'une rare violence qui a dispersé les étudiants dans la rue. Ces derniers ce sont alors dirigés vers le boulevard triomphal pour manifester devant les locaux de plusieurs institutions qui incarnent le pouvoir qui les dépossède et les mine. Cette fois encore, les forces de l’ordre ont chargé. Si l'on juge par les conséquences physiques subies par les manifestants, la répression sur le boulevard triomphale a été terrible, car elle a occasionné d’après le communiqué de la presse du ministère de l’Intérieur, je cite : « une dizaine de blessés qui se trouvent dans les hôpitaux de la place ». Vous savez aussi que chez nous, quand le ministère de l’intérieur dit 10 blessés, la réalité est souvent plus importante.

Alors chers compatriotes, pour avoir revendiqué le paiement dans les délais promis des bourses d’études, des étudiants Gabonais se sont retrouvés à l’hôpital, par les bons soins de nos forces de sécurité et de défense. Dans un vrai pays, il serait réclamé au Recteur de l’académie universitaire, au Préfet de police de Libreville, au Procureur de la République, qu’une enquête sérieuse sur les faits de ce jour soit menée, non seulement pour faire la lumière sur cette affaire, mais surtout pour sanctionner ceux qui enfreignent l’intégrité physique et les droits des étudiants à manifester pacifiquement pour entrer dans leurs appropriations. Par ailleurs, cette enquête devrait recueillir les témoignages oculaires des faits, et l’enquête devrait être indépendante.

Mais chers amis, vous savez bien que je rêve quand je demande des comptes à ce régime, car en dictature, toute manifestation contre le régime ne s’expose qu’à la répression, qui est une spécialité d’Ali Bongo dont on a pu se rendre compte avant, pendant et après les élections. Franchement, le contraire aurait choqué. Pour ce régime, le seul langage qui compte est celui des coups de matraques et de rouage de coups, de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Mais face à ce régime, il faut que l’ensemble des forces de ce pays, c'est-à-dire lycéens, étudiants, parents, salariés etc., s’y mette et dise non, ça suffit. Nous sommes bien face à un pouvoir par la peur et pour la peur.

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