LE DICTATEUR, SA FILLE ET LA VALISE DIPLOMATIQUE




C’est grâce aux journaux occidentaux comme les très sérieux Toronto-Globe and Mail, The London Independent, et le New-York Times, que nous apprenons à quoi sert la valise diplomatique Gabonaise. Les journaux Gabonais eux n’en parlent pas. Ils ont certainement mieux à faire, notamment nous parler de l’intronisation du nouveau RAIS des musulmans du Gabon. Enfin, on va encore faire comment ? Avec notre presse aux ordres.

Les journaux occidentaux nous informent donc que le Jeudi 4 Février 2010, se tint une audience au Senat Américain, dont le sujet était : « KEEPING FOREIGN CORRUPTION OUT OF THE UNITED STATES: FOUR CASE HISTORIES". Le chairman en était le Sénateur CARL LEVIN, un Démocrate de l’état du Michigan. Le compte rendu de cette audience nous révèle une fois de plus, les situations cocasses et plus que pathétiques de la méthode de gestion de la famille Bongo.

Dans son paragraphe d’entrée, le rapport dit ceci : « consider Omar Bongo, president of Gabon for 41 years until his death last year, and his eldest son, Ali Bongo, minister of Defense until he took his father's place as president of the country. Both men are notorious for accumulating massive wealth while in office in a country known for its poverty”. En Français, ça donne “Considérez Omar Bongo, président du Gabon pendant 41 ans jusqu’à sa mort l’année dernière, et son fils aine, Ali Bongo, ministre de la défense jusqu’à la succession de son père comme président. Les deux hommes sont connus pour l’accumulation d’importantes richesses pendant leur gouvernance d’un pays notoire pour sa pauvreté ». C’est sans appel. Personne n’a du informer l’Honorable Carl Levin du fait que le Gabon soit désormais un pays EMERGENT. Le bon sénateur Américain ne doit regarder ni Gabon Hebdo, ni Agora sur la RTG1. Ce n’est certainement pas du Senat de Rose Rogombe, que nous aurions pu attendre une telle déclaration.

Cette enquête nous révèle qu’entre 2003 et 2007, Bongo père et fils ont usé des services d’un lobbyiste Américain, Jeffrey Birrell, pour acheter du matériel de guerre. La commission du Senat Américain a révélé avoir retracé des transferts de fonds de 18 millions de dollars (9 milliards de francs CFA) versés sur les comptes de M. Birrell aux USA. Une partie de cet argent provenait des comptes de Bongo en Europe et aux USA, l’autre partie provenait directement du Gabon, via une structure écran appelée Ayira. Ces mouvements financiers démontrent que l’argent partait d’Ayira au Gabon vers les comptes de M. Birrell aux USA, puis une partie de cet argent étaient renvoyée sur des comptes appartenant à Omar Bongo, domicilié à Malte. Ça sent le blanchiment. M. Birrell est soupçonné de n’être qu’une conduite des fonds détournés au Gabon par les Bongo. Puis la commission du sénat a révélé au grand public la loufoque situation impliquant une des filles Bongo. Cette fille, une certaine Yamilee Bongo-Astier, est née de l’union entre une Canado-Haïtienne et Bongo père. En récompense de ce droit de cuissage, Bongo offrit à la mère dont le nom est Marie-Yva Astier, le poste de consul du Gabon en Haïti (entre parenthèse, elle a survécu au tremblement de terre). Donc, Yamilee, la fille, de nationalité Canadienne, étudiante en Art à New-York, a reçu d’énormes sommes d’argent en liquide de la part de son père Omar Bongo, par le biais de la valise diplomatique. Vous êtes sans savoir que le droit international interdit la fouille des valises diplomatiques ; mais la commission d’enquête du sénat American a pu retrouver 1 million de dollars en billets de 100 dollars enveloppe dans du plastique placé par Yamilee Bongo dans un coffre fort de banque à New York. Sous interrogatoire, elle avouera que cet argent lui a été donné par son père et acheminé aux USA par la valise diplomatique. La commission du Senat dénote aussi que Yamilee n’a jamais travaillé (une parenthèse). Un examen des comptes de Yamilee Bongo fait état d’autres transferts de fonts à partir du Gabon, totalisant 183000 dollars, soit environ 915 millions de francs CFA.

La morale de cette histoire est que pendant que les étudiants Gabonais a Libreville sont attaques, pour avoir ose réclamer leur bourse qui est un droit, nous voyons comment la famille Bongo s’amuse avec l’argent du pays en envoyant des milliards a leurs enfants étudiants de par le monde. Mais ce genre de débat ne se lira jamais et ne s’entendra jamais dans la presse officielle du Gabon.

Comments

  1. Erratum,

    Dans le texte, il faut plutôt lire que c'est 1830000 dollars qui sont équivalents à 915 millions de francs CFA.

    Merci

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