L'ORGANISATION DE LA CAN PAR LE GABON: UNE BÉRÉZINA Á L'HORIZON



Le président du Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations pour le Gabon (COCAN, en photo ci-dessus en compagnie de son responsable de la communication), doit se mordre les doigts. On ne peut plus cacher ce qui est évident, le bateau prend de l'eau de toute part. La vérité ne peut plus attendre: le Gabon pourrait dans deux mois, si rien de substantiel n'est fait, se voir retirer l'organisation de la coupe d'Afrique des nations. La poisse! Quand on sait que les pays suivants ont organisé de belles CAN entières et le Gabon ne peut même pas organiser une demi-CAN:
Sénégal: 1992. Le GDP du Sénégal en 2008 était de 1000 dollars US par habitant.
Burkina-Faso: 1998. Le GDP du Burkina en 2008 était de 578 dollars US par habitant.
Mali: 2002. Le GDP du Mali en 2008 était de 656 dollars US par habitant.
Ghana: 2008. Le GDP du Ghana en 2008 était de 1000 dollars US par habitant.
Comparé à ces pays, le Gabon a un GDP de 9997 dollars US, qui est 10 fois supérieur à celui du Ghana, pays qui a brillamment organisé 2 CAN en 8 ans (2000 avec le Nigeria et 2008 tout seul). Pauvre Gabon!

Le point d'orgue de la récente visite de la Commission de la CAF a été de constater que de tous les travaux identifiés sur la feuille de route, en ce moment, aucun des chantiers ne soit avancé à un niveau qui pourrait laisser penser que la CAN puisse se tenir dans les délais. Hors, le compte à rebours est impitoyable. Dans exactement 20 mois, la CAN devrait se tenir au Gabon. Deux sites avaient été retenus, Libreville et Franceville, pour recevoir deux poules, et la finale devait se jouer à Libreville. Mais la visite de la CAF cette semaine au Gabon n'a vraiment rassuré personne. A telle point qu'affolée par le retard des travaux, à tous les niveaux, cette commission a promis de revenir dans 60 jours. Il est vrai que lamentablement et de manière prévisible, le Gabon accuse un retard considérable dans la livraison des infrastructures. On est presque sûrs à 100% que tout ne sera pas réglé le jour-J. Les stades déjà existants, comme celui de l'omnisport de LBV et celui de Franceville, commencent à peine à subir un petit lifting tatillon. A Bikélé, au nord de Libreville, l'enceinte flambant-neuve dite du stade de l'amitié Sino-gabonaise, qui devait être sortie de terre depuis des mois, piétine par manque de financement. La partie Chinoise est prête au travail mais la partie Gabonaise peine à financer. Sur le terrain le site n'est encore qu'un terrain vague.


Il faut aussi que les Gabonais sachent que le Nigéria a été désigné comme pays d'accueil suppléant pour la CAN 2012 au cas où, la Guinée Equatoriale et le Gabon ne réussiraient pas à satisfaire les conditions posées par la CAF. Etant donné que la Guinée Equatoriale est déjà prête, c'est donc le Gabon qui risquerait de faire perdre aux deux pays l'organisation de la CAN. C'est le Gabon qui tire la Guinée Equatoriale vers le caniveau, qui l'eut cru? Le Gabon est vraiment parterre!
Diriger un pays nécessite de la vision. Organiser la CAN exige et requiert une planification sérieuse; un plan d'action bien ficelé et rationnel qui détaille tous les investissements, les dates de livraison et les entreprises exécutrices de travaux de construction ou de mise à niveau des infrastructures indispensables que sont les stades, les hôtels, les aéroports, les transports aériens et terrestres (avions, bus et trains), les systèmes de télécommunications, le réseau de santé, le reseau routier, la sécurité, la fiabilité de l'eau et l'électricité, la restauration...etc.; ainsi que la garantie d'une bonne couverture médiatique audiovisuelle susceptible d'être aux standard internationaux. Au vu de ce qui précède, on peut affirmer avec certitude que le Gabon ne répond en rien à aucune des conditions énoncées. Libreville n'est pas capable aujourd'hui de loger 4 délégations pleines de 50 personnes chacune, car il n'a pas 4 hôtels de grand standing à Libreville; de leur trouver 4 stades d'entrainement aux standards CAF et de trouver logement pour les centaines de journalistes, techniciens des chaines de TV-radio étrangères et des milliers de supporters. Ne parlons même pas de Franceville. Organiser la CAN dans les conditions actuelles au Gabon des délestages et du manque d'eau potable, serait s'inviter à un fiasco.

Malheureusement, voici ce qui arrive quand un pays est géré comme une cour familiale, comme un royaume. L'allégeance du COCAN gabonais pour Ali Bongo est claire, et toute honte bue, ce comité ne peut désigner d'autre coupable que lui même et les membres du pouvoir Bongo. Ce projet est piloté directement de la présidence de la république Gabonaise. Pour preuve, la plupart des membres du COCAN sont conseillers d'Ali Bongo. Le président du COCAN Gabonais est René Hilaire Adhiaheno qui est le conseiller d'Ali Bongo; le vice président est son cousin Léon Paul Ngoulakia qui est aussi son conseiller; une autre responsable du COCAN est Monique Oyane qui est aussi conseiller d'Ali Bongo. Sans oublier que le trésorier du COCAN n'est autre qu'Henri Claude Oyima, le cousin d'Ali Bongo et responsable de la BGFI Bank. Donc cet échec est à déposer aux pieds de la famille Bongo, qui une fois encore a complètement démontrée son incompétence et manque de vision. Avec les Bongo, c'est la garantie des désillusions, c'est fiasco et désastre en guise d'avenir. En toute candeur, le Gabon est usé et exténué des Bongo, il faut qu'il se régénère et aille vers des horizons fraîchement libérées.

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