LA POLITIQUE BLING BLING : LE GABON A L’HEURE DE L’EMBALLEMENT SANS SUITE CONCRÈTE





Ce jour, alors qu’une accablante canicule s’abattait sur le Gabon, alors que les Gabonais auraient aimé entendre que la SEEG pourrait leur fournir plus d’eau rafraichissante et plus d’électricité pour alimenter leurs ventilos made in China, c’est une avalanche d’annonces sans têtes ni queues qui leur est tombée sur la tête, au bon soin du bling blingueur national, Ali Bongo.
Il devient amusant de constater l’empilement de toutes ces mesures sans suite concrète qui servent de substitut à une véritable politique de gouvernance à long terme basée sur du solide. Ces effets d'annonces à répétition, ont pour objectif d’embrouiller l’opinion publique et de lui donner l’impression qu’Ali Bongo est en train de résoudre les problèmes des Gabonais alors que tout ce bruit n’est que du vent, du toc, du factice.

Ce qu’Ali Bongo et ses plaisantins de collaborateurs ignorent ou font semblant d’ignorer, c’est que ce ne sont pas ces fichus annonces qui développeront le Gabon, mais un véritable savoir-faire, un véritable projet industriel muni d’une approche méthodique sérieuse et solide. Ce dont nous sommes servis jusqu’ici est juste du kounabelisme énonciatif s’inscrivant dans le prolongement de la campagne électorale. Il s’agit de distraire les gens en leur faisant croire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, alors que c’est aujourd’hui que les enfants doivent être éduqués, soignés et nourris ; c’est aujourd’hui que les routes doivent être bitumés, c’est aujourd’hui que l’électricité doit être fiable ; c’est aujourd’hui que les universités doivent être performantes. Au lieu de confronter cette réalité, Ali Bongo et ses amis se contentent de l'esbroufe, de mettre la poudre aux yeux des Gabonais. Alors que les clignotants sont au rouge dans quantité de domaines au Gabon, passons en revu les différentes annonces d’Ali Bongo :

1. La majoration salariale à 150000 francs CFA
Grosse arnaque d’Ali Bongo qui après avoir fait une promesse électorale, s’est rebiffé en disant qu’il n’avait jamais promis, pour ensuite revenir dire aux gens que ce n’est pas le smig qui sera revu à la hausse (ce qu’espéraient les Gabonais), mais seulement les plus bas SALAIRES. Cette distinction est importante car la majorité des gens sous payés au Gabon ne sont pas salariés, mais sont journaliers, saisonniers, vacataires. Pour être salarié il faut travailler dans une administration où dans une boite privée structurée. Mais la majorité des bas revenus au Gabon sont les ménagères, les maçons, charpentiers, électriciens, bref tacherons. Tout ces gens ne sont pas salariés car ils sont payés à la main. Cette couche d’employés, la plus nombreuse, ne verra pas ses revenus augmenter. Les calculs de certains journaux disent que le mesure prise par le gouvernement de majorer les « salaires » ne toucherait que très peu de personnes. De surcroit, ces personnes bénéficiaires ne sont pas encore rentrées dans leurs droits. Effet d’annonce pour rien, la mesure reste sans conséquence.

2. L’interdiction d’exporter les grumes
Une autre farce. Les grumes s’exportent toujours à ce jour et à la fin de la période de sursis de 3 mois qui sera atteinte fin Mars, je ne vois pas ce qui changera dans le dispositif industriel Gabonais pour permettre au pays de transformer son bois. Voici une annonce idiote, faite par un idiot et prise au sérieux par des idiots. Les mesures d’accompagnement annoncés ce jour à POG, ne règlerons pas le problème du manque d’usines au Gabon. On ne construit pas une usine en 3 mois. A la fin du mois de mars 2010, il y aura combien d’usines de transformation de bois au Gabon pour transformer notre bois ? Trop ridicule !

3. Le renforcement de la structure de la Banque de l’Habitat
Dans quel sens, de quelle manière, avec quel objectif ? Quel volume de financement ? Bon trop de questions. Silence on bling blingue.

4. Le renforcement de la structure de la Banque Gabonaise de Développement par son recentrage sur ses métiers traditionnels ainsi que le transfert des missions, des activités et des ressources du Fonds de Développement et d’Expansion (FODEX) et du Fonds d’Aide et de Garantie (FAGA) aux PME-PMI, à la Banque Gabonaise de DéveloppementVoici une annonce totalement vide de sens, dont personne ne peut vous expliquer exactement ce dont il s’agit.

5. La création d’une Direction Générale de la Dette au Ministère de l’Economie pour l’élaboration de la politique d’endettement et la gestion active de la dette. La réorganisation de la Direction Générale des Services du Trésor
En qui sont ces mesures salutaires ? En quoi elles améliorent la situation actuelle ?

6. La création d’une société nationale pétrolière dénommée « GABON OIL COMPANY », pour matérialiser la présence de l’Etat gabonais dans le domaine stratégique du pétrole.L’état Gabonais avait déjà crée Petrogab, une société dirigée par un certain Samuel Dossou. Du temps un le Gabon était un émirat pétrolier, cette société fit banqueroute sous la houlette du brillant Dossou, le petrolier personnel de la famille Bongo. Vous voulez remettre ça maintenant que le Gabon n’est que le troisième producteur de l’espace Cemac, avec des puits qui s’épuisent. Mais c’est pitié pour mon pays. Qu’est ce qui va changer ?

7. La création d’une caisse de relance pour rendre étanche le solde de chaque année budgétaire, pour les ressources collectées dans le cadre de la loi de finances et qui n’ont pas été dépensées, mettant ainsi un terme au système des « queues de crédit ».Il ya quelques années, Ali Bongo avait annoncé la création d’un fond pétrolier « pour les générations futures ». Ce fond est où aujourd’hui ? Il y a combien dedans ? Avant de nous proposer un autre fond bidon, qu’il nous dise combien y a-t-il dans le fond déjà crée pour les générations futures, car moi j’ai envie de faire mon retrait.

8. La création d’un Institut supérieur de formation aux métiers du pétrole et du gaz à financer par le mécanisme financier appelé « Provision pour Investissement Diversifié (PID) » afin de faire de Port-Gentil, un pôle d’excellence en matière de formation dans ce domaine et de renforcer les capacités des jeunes gabonais en vue de leur intégration dans les entreprises pétrolières et gazières.
Et les fameuses universités de Mouila et d’Oyem ? On dit quoi ? Et l’université de Masuku qui se détériore ? N’en parlons même pas de celle de LBV, on fait comment ?

Au lieu de régler les problèmes qui existent déjà, et ils sont si nombreux, on nous projette des fantasmes abracadabrant, pour nous faire oublier la réalité. De cette façon les gens se diront : nos écoles sont pourries, mais attendons, nous aurons des écoles en or « émergentes » demain, après demain, le surlendemain… En termes de prestidigitation, on appelle ça : « misdirection », c'est-à-dire fourvoyer les gens. Mais nous, on a les yeux bien ouverts ; et tout ce bling bling, rien que du toc, de la camelote, du faux clinquant.

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