L’ÉCHEC DU PDG ET DU BONGOÏSME




Le PDG est un parti qui depuis 42 ans, abreuve les Gabonais de notions pensées par des théoriciens supposés spécialistes, qui malheureusement savent tout sur rien et rien sur tout ; et le témoignage de l’état de déliquescence du pays est la preuve de leur faillite. A jeter un regard a la loupe, on remarque qu’au mieux, par ses tentatives de reforme, Ali Bongo peut il permettre à la bureaucratie bongoïste de gagner un peu de temps, mais fondamentalement, le système PDG est plombé et va droit au mur. Ali Bongo veut simplement rénover et moderniser le PDG, mais malheureusement ces palliatifs ne sont pas suffisant à la remise à neuf d’un parti ayant prit de bien mauvaises habitudes.
En surface, les fameuses restructurations, lancées par Ali Bongo à grand renfort d’annonces et de tapage médiatique griotique, ont un air radical. Mais finalement, quand la fumée des feux d’artifices s’estompe, ces mesures dans leur essence, n’apparaissent plus que comme des tentatives maladroites de réforme de la structure économique et politique déjà existante et dysfonctionnelle. Dans tous les cas, beaucoup de ces réformes ont déjà été testées auparavant, sous une forme ou une autre. C’est le cas de la journée continue qui avait été introduite dans le domaine de l’éducation au début des années 80, avec les mêmes promesses d’efficacités et le résultat aujourd’hui est un désastre éducatif. Le Gabon a eu une société nationale de pétrole, Petrogab, qui fit spectaculairement faillite dans les années 80, et on nous apprend maintenant qu’Ali Bongo va recréer une société nationale de pétrole. Ali Bongo propose une soit disant décentralisation, un certain degré d'autonomie pour les organes de l’état, ce qui en théorie devrait les rendre plus efficace. Mais en réalité c’est un déguisement car tous ces organismes ont à leur tête des gens obéissant à Ali Bongo au doigt et à l’œil et par conséquent, pas du tout indépendants.

Mais il était trop tard pour le PDG et le bongoïsme, la structure économique et administrative qui a gouverné le Gabon pendant 42 ans est devenue ossifiée. Elle était incapable de s'adapter aux nouvelles exigences et impératifs qui requièrent des modes de gestion beaucoup plus sophistiquées et flexibles. Au point que les objectifs « planifiés » d’Ali Bongo, dans ce contexte, deviennent de plus en plus fictifs Au train ou vont les choses, le PDG et son pouvoir vont droit vers une révolte explosive de la population, au cas où ils ne parviendraient pas à apporter une croissance plus rapide et à améliorer le niveau de vie de la population. Il est vrai que beaucoup ne pensent pas les Gabonais capables de révolte. Il y a une première fois en toute chose et jurer que les Gabonais ne se révolteraient jamais est un bien mauvais pari. Malgré tous les cris à « l’émergence », les indicateurs préviennent qu’aucune amélioration de l'économie Gabonaise ne surviendrait de sitôt, vu l’état actuelle de la situation. En fait, dans la vie de tous les jours au Gabon, on dénote que pour des raisons diverses, les pénuries de nourriture et de biens de consommation dans les foyers, ont empiré et l'inflation a augmenté malgré la hausse des subsides d'État à de nombreux secteurs de l'économie. Le corolaire à cette situation est qu’il se soit développé une vague de grèves continuelles. Aujourd’hui, ce sont les agents de TeleAfrica, une chaine appartenant à la famille Bongo, qui sont entrés en grève. Même la famille Bongo a du mal à payer ses employés (heureusement qu’il y a le trésor public pour se renflouer, ah les républiques bananières !).

Dans ce climat de crise économique qui ne cesse de s'approfondir et sape la vie des Gabonais, les seuls qui s’en sortent sont les apparatchiks du parti-État qui grâce à leur soutient pour le roi Gabonais, obtiennent des postes de responsabilités très lucratifs ; et leurs amis dans le privé avec lesquelles ils font des affaires. Il est alors évident pour tout le monde que ces gens là ne sont prêts à soutenir les soit disant réformes de modernisation qu’en paroles, car ils se satisfont de la situation actuelle et tout changement véritable les rendrait orphelins de leur émoluments. Il y a donc chez les PDGistes, une profonde hostilité à toute réelle restructuration. Tout est d’ailleurs mis en place pour une continuité ; c'est-à-dire Ali le fils d’Omar comme président, Nzouba à l’assemblée, Rogombé au Senat, Boukoubi au Parti, Mborantsuo à la cour constitutionnelle, Lemboumba et Essonghe à la droite d’Ali Bongo au palais… Rien n’a change, tout continue comme avant.

Ali Bongo a enlevé de leur poste toute une série de récalcitrants et a mobilise d'autres personnes en sa faveur et a appelé cette imposture « changement, reforme, émergence». Mais il ne réalise pas que le problème est avant tout celui du règne d'une caste bureaucratique mis en place par sa famille. Il peut changer qui il veut mais tant que la tête reste la même, les résultats seront toujours pourris car cette caste a des intérêts matériels passant par le maintien de la famille Bongo au pouvoir. La famille Bongo et cette caste sont en parfaite symbiose et vu que la transparence et les vagues promesses d’Ali Bongo ne marcheraient qu’en réduisant considérablement les privilèges de ces gens, le changement PDGiste et bongoïste est impossible. La lecture des évènements laisse penser que les structures étatiques du système Bongo sont en train d'imploser. Les tensions nationales sont latentes et marinent en sourdine. Les jours du bongoïsme semblent comptés.

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