BOUKOUBI Á BATA OU LA MARCHE DES HYPOCRITES





Lors de la dernière élection présidentielle, ceux qui incarnent le bongoïsme providentiel et estiment que le pouvoir au Gabon est bipède, c'est-à-dire avec un pied gauche et un pied droit voisin, et rien d’autre ; ceux la même qui voient partout des ennemis héréditaires, décidèrent de fédérer une bonne partie de l’opinion gabonaise autour de l’idée selon laquelle le péril était sur le point d’arriver par le nord. Il y a eu une explicite campagne dans la presse quasi officielle qui véhiculait cette idée. La Guinée Equatoriale fut accusée ouvertement par les tenants de la succession héréditaire au Gabon, de soutenir André Mba Obame. Et pour couronner le tout, après les évènements de Port-Gentil, le pouvoir a monté un simulacre de toute pièce avec Sala Ngouah-Beaud, lui faisant dire qu’il avait vu des mercenaires Equato-guinéens prendre militairement position à Port-Gentil avec but de déstabiliser le Gabon. Aujourd’hui, nous savons que ce sont les milices d’Ali Bongo qui ont massacré les Gabonais à Port-Gentil, et que la fable de Ngouah-Beaud qui passa en boucle sur la RTG, chaine publique donc sous le contrôle du ministère de la communication, était destinée à faire porter la responsabilité de ces massacres à ceux qui étaient soupçonnés avoir la témérité de leur contester le pouvoir, supposément avec la main invisible de la Guinée Equatoriale. C’est à en mourir de rire. Voici Boukoubi, dont l’équipe vomissait les accusations les plus ignobles envers la Guinée-Equatoriale, il y a quelques mois, qui aujourd’hui va signer un accord bidon et sans objet ni signification avec le parti au pouvoir de cette nation.

1. Les émergents qui ont lu un peut trop vite Machiavel, veulent appliquer la maxime qui consiste à se rapprocher de ceux qu’on craint
Les paresseux de l’anthropologie politique, ne retiennent souvent de l’œuvre de Machiavel, que des citations du genre : «garder vos amis près de vous, et vos ennemis encore plus proches». Les bongoïstes qui « pensent » le Gabon, semblent estimer que le chef de leur état devrait forcement mettre sous contrôle ses opposants ou ses empêcheurs de tourner en rond. Ils prônent à leur égard une politique alternant entre la fermeté et l’ouverture. Pour eux, la dissidence doit être endiguée car elle est la racine de la révolte. Or, selon eux, cela va de soi, le chef de l’état Bongo n’a qu’un seul but: la conservation du pouvoir. En un mot: la fin, là aussi, justifie les moyens. Si le pouvoir est menacé par ses opposants, il ne doit pas s'empêcher d’aller vers les pôles qui dans l’esprit de ce pouvoir pourraient être la base arrière de cette opposition, et y désamorcer toute velléité de soutient, avéré ou pure fantasme, envers les oppositions. Ainsi, le trait dominant du “bon” chef de l’état bongoïste, c’est le contrôle, la maîtrise de tout l’environnement politique. C’est pour cela qu’il n y a en au Gabon que pour Ali Bongo, et pas une petite seconde à quelqu’un d’autre. Le destin et l’avenir des partisans et opposants doit être entre ses mains. C’est cette politique de contrôle qui explique les simagrées de Boukoubi à Bata. En des termes très simples, le pouvoir pour ces bongoïstes, c'est éliminer les ennemis. Prendre toutes les précautions pour mettre à défaut tout ce qui peut aider « l’ennemi ». Comme la Guinée Equatoriale a été accusée d’être un potentiel soutien aux « ennemis », alors il faut se rapprocher pour infiltrer et bloquer cette supposée « alliance ».

2. La curiosité Sala Ngouah-Beaud
Au soir du scrutin, Sala Ngouah-Beaud est subitement frappé d’une crise de vertu, et décide de « sauver » le Gabon en dévoilant le grand complot qui se trame côté nord avec la complicité de deux pays voisins. Il en rajoute plusieurs couches pour bonne mesure, en affirmant être le témoin d’une déstabilisation du pays avec le soutien de mercenaires étrangers, en annonçant que les émeutes postélectorales de Port-Gentil auraient été planifiées par des agents équato-guinéens, en parlant d’un triangle qui s’est opéré avec le Cameroun et la Guinée Equatoriale pour occasionner une guerre ethnique au Gabon, etc. Cher amis, nous étions avec Sala Ngouah-Beaud dans une manipulation tellement maladroite qu’on se demandait si les gens qui pilotait le processus d’installation d’Ali Bongo sur le trône gabonais étaient aussi cancres que laissaient supposer les élucubrations de Sala Ngouah-Beaud. Un an plus tard, c’est Boukoubi qui va à Bata signer un accord avec ceux qui, d’après Sala Ngouah-Beaud, ont fomenté les massacres de Port-Gentil !

Depuis la Rome antique, il est conseillé aux dictateurs de disposer d’ennemis féroces, dont ils se serviraient comme épouvantails pour terroriser leur peuple, à des fins de gains politiques et personnels. Alors, la logique de la succession héréditaire voulait que le lien entre le nord du Gabon, le Cameroun et la Guinée Equatoriale, soit la menace grâce à laquelle certains gabonais devaient accepter Ali Bongo comme président car l’alternative était la « catastrophe » venu du péril décrit par Sala Ngouah-Beaud. Tout le monde sait qu’un peuple qui a peur accepte n’importe quoi, et ça, les bongoïstes le savent. Pour renforcer un pouvoir illégitime, rien de tel qu’un évènement qui alimente la peur et la psychose dans le cœur des citoyens. En amplifiant une menace imaginaire venu d’ailleurs, en jetant le blâme sur les “radicaux”, les “subversifs”, la “vaste conspiration equato-camerouno-nordiste”, et d’autres “ennemis imaginaires”; les mensonges bongoïstes éloignent les gabonais du questionnement de ceux qui les gouvernent, pour se préoccuper de ce qui arriverait si les « épouvantails » arrivaient au pouvoir. C’est pourquoi il faut réveiller les gabonais et leur dire que les gens responsables de la gouvernance du Gabon sont ceux sur lesquels il faut se concentrer. Le reste n’est que distraction.

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