DANS SA PRÉCIPITATION ÉMERGENTE, L’ÉMISSION « PLURIEL » TIRE DE FAUSSES CONCLUSIONS SUR LES DIFFÉRENCES ENTRE LES SYNDICALISMES FRANÇAIS ET GABONAIS





Les braves « émergents » garçons de pluriel viennent de se faire offrir un voyage en Europe, tous frais payés, pour réaliser des reportages commandités par leur sponsor. Bon, ça nous amuse un peu car le contenu est souvent prévisible et les conclusions sont toujours du type : « l’émergence c’est bien, tout le reste que des aigris, que des, que des… ». On s’y habitue. Mais en transit à Marseille, nos larrons ont été coincés en pleines grève des aiguilleurs du ciel. Vous ne croirez jamais ce qu’ils en ont déduit. Ils ont été « émerveillés » littéralement par le fait de n’avoir pas entendu les grévistes de l’aéroport de Marseille vilipender les personnalités politiques françaises ; et nos braves soldats de l’émergence de conclure que les Gabonais faisaient du mauvais syndicalisme car ils reprochent souvent tout aux hommes politiques. Dans l’euphorie, ils poussèrent l’analyse plus loin en affirmant que les syndicats Gabonais ne fonctionnaient pas comme de « vrais » syndicats (leur expression), car leurs membres ne sont pas connus, et n’ont soit disant parfois pas de cartes d’adhérents etc. Chers lecteurs, nous allons vous démontrer pourquoi il est hasardeux de mettre n’importe qui devant les caméras de télévisions, car on obtient un journalisme qui débite des conneries.





1. « Pluriel » n’a manifestement pas fait ses devoirs car les responsabilités politiques de la grève de Juin dernier ont été clairement établies sur la place publique par les divers syndicats français.
Les journalistes de pluriels ne savent manifestement pas de quoi ils parlent car s’ils le savaient, il ne leur aurait pas échappé que la grève dont ils parlent, qui a perturbé le transport aérien en France, avait été décidée par plusieurs syndicats sur toute l’étendue du territoire français. Elle a mobilisé plus de deux millions de personnes, qui sont descendues dans la rue dans 200 villes de France. Que revendiquaient les grévistes ? Ils protestaient contre les nouvelles mesures de traitements des retraites. Ils protestaient, comme l’indique la photo que nous publions ci-dessus, contre les mesures du gouvernement Sarkozy et contre son ministre du travail, Eric Woerth. Chers lecteurs, comme vous pouvez le lire sur la banderole que tiennent les manifestants (cette photos provient d’un journal syndical français et a été prise durant la grève dont parle Pluriel), les noms de Sarkozy et d’Eric Woerth sont bien mentionnés. Donc quand nos braves garçons de « Pluriel » viennent jouer aux borgnes au pays des aveugles, en disant que les syndicats en France n’épinglent pas systématiquement les hommes politiques, ils affirment une énorme connerie car le syndicalisme dans son essence est la protection des intérêts des syndiqués contre les abus du patronat ; et comme dans presque tous les pays du monde, les politiciens sont dans la poche des patrons d’entreprises, il va de soit que les syndicats soient régulièrement en butte avec les politiciens. C’est une vérité en France, en Allemagne, aux USA, au Canada, En Grande-Bretagne etc., et même au Gabon. Il va falloir que « Pluriel fasse ses devoirs et fasse un meilleur travail de recherche à l’ avenir car faire des erreurs élémentaires de ce genre n’est pas digne d’un journalisme dit « émergent ». Si ces mecs s’étaient donnés la peine de se renseigner, ils se seraient aperçus que la grève en question ne concernait pas que les aiguilleurs du ciel comme ils le pensent, mais qu’elle englobait aussi les employés de la compagnie ferroviaire publique française SNCF dont près de 40 pour cent des employés avaient participé à la grève. Les employés du service postal, du gaz et de l'électricité, des hôpitaux, ainsi que des entreprises privées, dont l'avionneur Airbus, ont aussi participé à cette grève. Si pendant qu’ils étaient en France, les compères de « Pluriel » prenaient la peine de lire Le Monde ou Libération ils auraient su de quoi était faite cette grève et que le gouvernement Sarkozy était bien au centre des revendications des syndiqués.

2. Les syndicats ne sont pas tenus de dévoiler la liste de leurs membres. C’est la loi qui le dit.
Quand les gars de « Pluriel » exigent, de concert avec leurs sponsors bongoïstes, qu’ils faillent que les syndicats gabonais aient des listes de membres avec des cartes d’adhérents spécifiques, nous sur ce blog nous demandons si ces gens ont jamais lu les textes juridiques relatifs au droit syndical de France, ou même celui du Gabon qui en est la copie conforme. Dans le droit syndical français, il est stipulé que l’adhésion syndicale, par sa nature d’adversité envers le patronat, soit avant tout personnelle, libre et ANONYME. Il est dit que se syndiquer c’est d’abord exprimer sa volonté d’être acteur (actrice) de son avenir professionnel, que se syndiquer est un droit pour chaque salarié. Le passage le plus important de ce texte juridique est le suivant : « Le salarié syndiqué décide seul de divulguer ou non publiquement son appartenance à un syndicat. L’anonymat des fichiers syndicaux est garanti et protégé par la loi. Seule l’identité des délégués est publique, c’est pour cela qu’ils sont des salariés dits protégés au regard du mandat qui leur est confié par les salariés ». Donc quand « pluriel » demande des listes et des cartes de membres, ces journalistes rament à contre courant de la législation en vigueur qui veut que l’appartenance syndicale ne soit que du ressort des syndiqués et que si ceux-ci désiraient demeurer anonymes, la loi le leur permet.

Il faut vraiment que les gens de « Pluriel » se mettent au niveau, car ils ne peuvent pas continuer comme ça à parler de choses dont ils n’ont aucune compétence et dont ils ne se donnent même pas la peine de faire un travail de recherche. Mais bon au Gabon n’importe qui peut aller à la télévision dire n’importe quoi. C’est ca aussi « l’émergence ».

Comments

  1. Il faut dire que le défunt Président transformait des chiens en ministres, des chasseurs en généraux et des hommes intelligents et compétents en abrutis incompétents. Et à la RTG on a droit à des comédiens qui se disent journalistes. De quelle organisation de quelle institution de quelle personnalité politique les gabonais peuvent-ils être dignement fières aujourd'hui? Le Gabon tout entier est une honte. Malheureusement encore on ne sait pas qu'est ce que la honte. Qui apprendra aux Gabonais le sens de l'honneur et le respect de sa propre dignité devant la face du monde et des nations amis?

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  2. Sur ce point nous sommes d'accord. Pourtant nous croyons savoir qu'il y ait des gens valables au Gabon mais qui souvent n'osent peut être pas se compromettre, d’où leurs difficultés professionnelles.

    Charlie

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  3. Vous avez raison mais cette peur de se compromettre est parfois exagéré et beaucoup renonce à leurs valeurs parce qu'il faut se faire une place dans la court du bongoisme. Cette peur de se compromettre est-celle qui a compromis le Gabon depuis 1960. S'il y avait eu assez de Gabonais courageux et non peureux, le Gabon n'aurait peut être pas raté son envol. On avait tout pour être un émirat, un Singapour, une Malaysie ou une Corée du Sud.

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