UN AN APRÈS LA PRISE DU POUVOIR, LES ÉMERGENTS CONTINUENT DE BALBUTIER. PASSAGE MÉDIOCRE DE RUFFIN-PACÔME ONDZOUNGA Á « LA GRANDE INTERVIEW »




Suivre les interventions des émergents à la télévision peut s’avérer être une perte de temps, car à la fin de ces interventions, l’auditeur est invariablement moins informé qu’au départ. Ce jour, le ministre de l’habitat passait sur la RTG1 essayer d’expliquer le fonctionnement de son département et aussi la débâcle des fameux 5000 logements promis qui ne seront pas livrés. Nous sur ce blog avons suivi la présentation de Ruffin-Pacôme Ondzounga et il est possible que nous ayons perdu, au passage, une partie de notre matière grise car le contenu de son discours comprenait une dose toxique d’inanités

1. Les émergents semblent incapables de pouvoir distinguer la différence entre faire campagne et gouverner
Apres avoir suivi les ritournelles de Ruffin-Pacôme Ondzouga sur la RTG1, nous aimerions lui rappeler qu’il ne soit pas en campagne électorale où il soit permis de ne faire que des promesses. Il est, que nous sachions, à la tête d’un des plus importants ministères et nous devrions déjà, un an presqu’après la prise du pouvoir, observer des tendances concrètes sur le terrain, par rapport aux promesses électorales faites par Ali Bongo. En effet, la campagne électorale, en démocratie, permet aux forces politiques concurrentes de présenter à l’opinion leurs projets de société, qui se doivent d’être la réponse aux maux minant la dite société. C’est dans ce cadre qu’il y a un an, lors de la campagne présidentielle, Ali Bongo candidat à son « plébiscite verrouillé », avait promis de faire construire 5000 logements décents à moindre coût, par an, pour les Gabonais aux revenus modestes. Personne ne lui avait demandé de faire cette promesse, mais il l’a faite dans un élan démagogique dont les bongoïstes ont le secret. Le gouvernement Ali Bongo poussa même la comédie jusqu'à faire passer en Janvier 2010, son ministre de l’habitat et du logement, Pacôme Rufin Ondzanga, devant le parlement pour annoncer un budget de 38,416 milliards de francs CFA, consacré à la construction des logements sociaux. Comme il fallait s’y attendre, le parlement gabonais qui est bongoïste à 90%, vota sans poser des questions ces 38,416 milliards. Donc, le diagnostic était posé, les problèmes connus, les promesses faites, le budget voté, il ne restait plus au ministre que de formuler un plan d’exécution sur le terrain. Mais nous nous étonnons qu’aujourd’hui encore, le ministre gabonais de l’habitat nous tiennent un langage de : nous allons faire ceci, nous allons penser à cela, nous allons commencer l’année prochaine, nous allons étudier ceci, nous allons réfléchir à cela. Mais enfin, et le budget qui a été voté, il a été utilisé à faire quoi pendant toute cette tergiversation ? L’austérité des réalisations de terrain et l’absence d’exécution programmatiques des logements, malgré l’annonce de financement public voté par le parlement devraient nous interroger sur 2 points. Premièrement sur les possibilités de détournements de fonds alloués à cet objectifs vers d’autres destinations ; deuxièmement que les flambées oratoires des émergents qui continuent à ce jour, allant de promesses en promesses, mènent à la conclusion que ceux-ci veuillent gouverner suivant le principe de la campagne permanente ; de maintenir les gabonais dans l’expectative à coup de promesses qu’ils n’entendent point réaliser.

2. Il faut interpeller les émergents sur les thématiques de gouvernance.
A chaque fois qu’une opportunité est offerte aux émergents de faire un exposé approfondi sur leur secteur de responsabilité, surtout si ces responsabilités inclues des domaines d’importance majeure pour le développement politique, économique et social du pays, nous nous rendons fatalement compte que le niveau du débat relève de l’amusement, et relègue au second plan les préoccupations primordiales telles que la demande sociale. Il est quand même étonnant qu’un ministre de l’habitat, presqu’après un an d’exercice, ne puisse pas nous dire avec précision : a) quel est le type de maisons qui seront construites ? b) comment se fera l’attribution de ces maisons, quel mécanisme serait utilisé ? c) Quel serait le statut des employés du public par rapport au privé ? d) quelles sont les réformes qui vont être initiées pour renforcer d’accès des gabonais au financement ? e) quelles sont les solutions concrètes suggérées pour organiser l’accès à la propriété du plus grand nombre de gabonais suivant un processus ordonné et planifié ? Non, aucune réponse à ce genre de questions. Nous avons été soumis à un discours proclamant abondamment la construction de futurs logements, sans donner ni le nombre, ni le comment, ni le quand, ni le quoi, le qui, de ces évasifs logements.

La gouvernance d’un pays exige la sécrétion de solutions à mettre en œuvre par des gens sérieux et conséquents. L’échec de l’émergence façon Ali Bongo vient de la légèreté des différents acteurs sensés nous apporter cette « émergence ». Leur savoir-faire laisse malheureusement à désirer. Les différentes expériences de mise en œuvre des programmes de gouvernance des émergents n’augurent rien de bien prometteur pour le futur. Ces gens pensaient qu’il suffisait de proclamer un slogan à pleins poumons, pour que le vœu se réalise. Non messieurs les bongoïstes, gouverner est bien trop compliqué pour vous.

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