ARE THE GABONESE PEOPLE ABLE TO MANAGE THEMSELVES? LES GABONAIS SONT-ILS CAPABLES DE SE GÉRER EUX-MÊMES?

A picturesque and representative view of a street in Libreville
Une vue pittoresque et représentative d’une rue de Libreville
(photo : Tchissambo)





English version


We have not read the umpteenth infomercial published for Ali Bongo in the weekly Jeune Afrique. We have however paid interest in an article by Echos du Nord addressing the preference by Ali Bongo for foreign "expertise" in the management of Gabonese public affairs. This article notes wisely that if we can accept this famous "expertise" in sectors where that expertise is deficient in Gabon, it notes that even in areas where Gabonese nationals are better equipped, it is still the foreign "expertise" however doubtful, that is sought. Hence our question of the day that queries Gabonese citizens on their ability to manage themselves.


Given the importance of the issue, we will not beat around the bush and will say bluntly that if Ali Bongo behaves as he does, that is to say: if he has disdain for Gabonese expertise, it is also because the Gabonese scholars, and educated class have been unable to stop the hegemony of the Bongos to this day in the country. As the saying goes: you cannot respect a people you dominate! Dear readers, when a whole nation with what it counts as skillful people of all kinds, agrees to walk under the yoke of an individual who came out of nothing, and does so for forty years; and then accept that his son, also coming from nothingness, comes to take over, under the nose and beard of whomever people count as individuals legitimately able to lead; one may rightly and honestly wonder what kind of people are these!


In the saloons, around a drink, it is not uncommon to hear local Gabonese chest bump and trumpet that they would be able to better manage the current multiple crises and would not allow non-nationals to interfere in the affairs of the State or abuse them, if and only if they were leading the country. But ask them what they are doing to access the leadership of the country, and all their skills suddenly disappear.


There is no doubt for us that in other circumstances, ideally, the wise and vigilant people of this country of Gabon, set next to leaders who are close to them and whom they would have chosen , would be able to make the country thrive in an acquired precious democracy, in the defense of its unity and the creation of a pluralistic atmosphere definitely preventing the repetition of the bitter experience of the time of the sovereignty of despotism that Gabon unfortunately has been living under for 45 years.


So dear readers, let’s not lie to self by hiding in absurd excuses, let’s recognize our shortcomings. What are we worth collectively if we are powerless in the face of the fact that our country is deteriorating day after day? What are we worth if there is not an area that is unaffected by what some call a "crisis" but is in fact a permanent and chronic situation of bad governance, while we remain unresponsive? What are we worth if the cause of the major ills of the country is known but nobody dares to lift a finger to fix it? What are we worth if we fail to end this perverse system imposed on us by the Bongo?


What we are worth, dear readers, if "politicians" who give us change as their platform, have finally for sole objective, the next rigged elections by the regime, to conquer positions; ready to achieve this, to go to make all sorts of alliances with the regime? Today as a result of these political concoctions between the regime and the opposition, various shameful politicians wade into a "moratorium" that makes no sense; they really no longer oppose the dictatorship, they are just going through the motions until the electoral decisions that have already been negotiated.


The opportunism widely practiced by all Gabonese politicians and unfortunately tolerated by the people, could it invite the observer to admire Gabonese citizens? The enthusiasm of minions for occupying seats in the various assemblies of the country, under the rule of the princely master, does invite admiration and respect? The worst part is that this logic of the rooting of dictatorship brings only despair among those who aspire to a different Gabon.


So, dear readers, when Ali Bongo speaks and acts in a way suggesting a preference for foreign expertise, this is the logical consequence of the depth of the problem that manifests itself today in the Gabonese society in all its diverse aspects. We can complain all day, but if we do nothing about it, we might as well just shut up!




Version Française


Nous n’avons pas lu le énième publireportage fait à Ali Bongo par l’hebdomadaire Jeune Afrique. Nous avons par contre porté un intérêt certain à un article d’Echos du Nord relevant de la préférence faite par Ali Bongo à « l’expertise » étrangère dans la gestion de la chose publique gabonaise. Cet article note avec sagesse que si on peut accepter la fameuse « expertise » étrangère dans les secteurs dont la matière fait carence au Gabon, on remarque que même dans les secteurs où les nationaux sont mieux outillés, c’est encore une « expertise » étrangère, somme toute douteuse, qui a pignon sur rue. D’où notre question du jour qui interroge les gabonais sur leur capacité à se gérer eux-mêmes.


Vu l’importance de la question, nous ne passerons pas par quatre chemins et dirons sans ambages que si Ali Bongo se comporte comme il fait, c'est-à-dire s’il méprise l’expertise Gabonaise, c’est aussi parce que les Gabonais lettrés, instruits et cultivés se sont montrés incapables d’arrêter l’hégémonie des Bongo jusqu'à ce jour. Comme le dit la sagesse populaire: on ne respecte pas un peuple qu’on domine! Chers lecteurs, quand tout un peuple avec ce qu’il compte comme compétences en tous genres, accepte de marcher au pas sous le joug d’un individu sorti du néant, et ce pendant quarante ans, pour ensuite accepter que son fils tout aussi sorti du néant vienne prendre la relève au nez et à la barbe de ce que ce peuple compte comme personnes légitimement capables de le diriger; on peut à juste titre et en toute franchise se demander ce que vaut ce peuple!


Dans les salons, autour d’un bon verre, il n’est pas rare d’entendre les Gabonais du terroir bomber le torse et claironner qu’ils seraient capables de mieux gérer les multiples crises actuelles et ne permettraient pas à des non nationaux de s’ingérer dans les affaires de l’Etat ou d’en abuser, si et seulement si ils étaient eux aux affaires. Mais demandez-leur ce qu’ils font pour accéder aux affaires, et toutes leurs compétences disparaissent soudainement.


Il ne fait pour nous aucun doute qu’en d’autres circonstances, dans l’idéal, le peuple sage et vigilant de ce pays qu’est le Gabon, mis à coté de leaders qui lui sont proches et qu’il se serait choisi; serait capable de faire prospérer le pays sous l’acquis précieux de la démocratie, la défense de l’unité et la création d’une ambiance pluraliste qui empêcherait définitivement la répétition de l’expérience amère de l’époque de la souveraineté du despotisme que le Gabon vit malheureusement depuis 45ans.


Donc chers lecteurs, ne nous mentons pas à nous-mêmes en nous refugiant dans des excuses absurdes; et reconnaissons nos travers. Que valons nous collectivement si nous restons impuissants face au fait que la situation de notre pays se dégrade jour après jour? Que valons-nous s’il n’est pas un secteur qui ne soit affecté par ce que certains qualifient de «crise» mais qui est en fait une situation permanente et chronique de mal gouvernance, pendant que restons sans réaction ? Que valons-nous si la cause des principaux maux du pays est connue mais personne n’ose lever le petit doigt pour y remédier? Que valons-nous si nous n’arrivons pas à déchoir ce système pervers que nous imposent les Bongo?


Que valons nous chers lecteurs, si les «politiciens» qui nous offre le changement comme plateforme, n'ont en définitive que comme seul objectif, les prochaines échéances électorales truquées par le régime, pour conquérir des postes; allant pour cela établir toutes sortes d’alliances avec le régime? Aujourd’hui en conséquence de ces concoctions politiques entre pouvoir et opposition, divers politiciens honteux pataugent dans un «moratoire» qui n’a aucun sens, ils ne s’opposent plus vraiment à la dictature, ils n’en sont plus qu’à faire du cinéma en attendant les décisions électorales qui ont déjà été négociées.


L’opportunisme largement pratiqué par toute la classe politique Gabonaise et malheureusement toléré par le peuple, invite-t-il l’observateur à admirer les gabonais? Les enthousiasmes larbins des uns et des autres pour occuper des strapontins dans les assemblées diverses que compte le pays, sous la férule du maitre princier, invitent-elle à l’admiration et au respect ? Le pire est que cette logique d’enracinement de la dictature n’apporte que désespoir chez ceux qui aspirent à un Gabon différent.


Donc, chers lecteurs, quand Ali Bongo parle et agi de manière qui laisse entrevoir une préférence pour l’expertise étrangère, ce n’est que la conséquence logique de la profondeur du mal qui se manifeste aujourd’hui dans la société Gabonaise sous les aspects les plus divers. On peut s’en plaindre tous les jours, mais si nous ne faisons rien pour y remédier, autant se taire!

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