MADAME OMBUDSMAN OF THE REPUBLIC, THE ROLE OF THE PUBLIC FORCE IS NOT TO PRESERVE THE DICTATORSHIP’S IMAGE! MADAME LE MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE, LE RÔLE DE LA FORCE PUBLIQUE N’EST PAS DE PRÉSERVER L’IMAGE DE LA DICTATURE!
Laure Olga Gondjout, le Mediateur de la Republique et Pacome Moubelet, le Ministre de l’Interieur
(Photo : L.O. Gondjout)
English version
In a statement following the release of an embarrassing video for the regime, showing the inhuman treatment of women traders by the Ali Bongo’s police, the ombudsman of the republic issued a statement suggesting that she was more concerned about the image of the regime than the rights of citizens. This press release can be read online and we will not reproduce it here. We would however want to remind her of a number of republican principles.
First, the security forces are representative of the state representative in that they are responsible for maintaining public order, for security and law enforcement (police, gendarmes, firemen, etc.). They represent the state and are acting as a complement to the justice system. In a republic the role of these forces is clearly defined. In free countries, law enforcement is obedient of the law, which itself is designed to ensure social cohesion and collective justice. However in dictatorships, the law enforcement is repressive, brutal and secret because it serves the regime and is in direct antagonism with a population that denies them any legitimacy. Therefore, totalitarian regimes use law enforcement as an instrument of repression of a population that is hostile to them. The situation in Gabon is clearly that of a repressive law enforcement serving a totalitarian regime; nobody can dispute that. The facts are there!
Second, the declaration of human rights which is a universal legal document and is endorsed globally through the UN, says: "the guarantee of human rights requires a public force; it is therefore instituted for the advantage of all and not for the particular benefit of those to whom it is entrusted." It is therefore necessary for its proper functioning; that law enforcement has a behavior that does not put in question its fairness and its respect for citizens. Is this the case in Gabon? We affirm that the ombudsman of the republic knows that the answer is no!
Third, law enforcement being normally part of the judiciary; of the law, of the justice system, in a republic, ensuring the participation of the society, through its representatives, in the definition of security policies for all; when the law enforcement stops applying the law to ensure civil peace and the maintenance of order, by operating itself outside the law, by engaging itself in the racketeering of women traders, how does one want to preserve the country's image by keeping it secret?
Fourth, a law enforcement whose mission is to establish a relationship of domination and repression with target populations is unacceptable. When Madam the ombudsman of the Republic is instead concerned with the publication of the video in question, she forgets that the law requires all officials not only to denounce the crimes of which they have knowledge, but also to refuse to execute any "act ordered by the authority that would be illegal or excessive ". The law is very clear on this; the force used by law enforcement is just as long as it is used for legitimate purposes and is strictly proportionate to the objectives to be achieved.
Finally, with the video showing the behavior of law enforcement towards women traders, we have evidence of a public force lacking its foundations and completely rotten. Need we recall that the declaration of human rights defines resistance to oppression as one of the four fundamental and inalienable human rights? Therefore, when facing police harassment, the women traders have the right to resist this racket as they can, and that's what they did by undressing. This video must be published because it is the last word of these women traders; this video is the testimony of these women. We cannot remain silent for fear of supposedly dent the country's image. We must discuss its contents, so that those who today decide of the missions of the security forces would have to be knowingly accountable to the Gabonese taxpayer. So that we all could assume our responsibilities.
Version française
Dans un communiqué publié suite à la diffusion d’une vidéo embarrassante pour le régime, montrant le traitement inhumain infligé aux femmes commerçantes par la force publique du régime Ali Bongo, le médiateur de la république a tenu un langage qui laisse croire qu’elle soit plus préoccupée par l’image du régime que des droits des citoyens. Ce communiqué peut être lu en ligne et nous ne le reproduirons pas ici. Nous voudrons par contre lui rappeler un certain nombre de principes républicains.
Premièrement, la force publique est un représentant de l'État qui est chargé du maintien de l'ordre public, de la sécurité et de l'exécution des lois (policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, etc.). Elle représente l'État et agit en complément de la justice. Dans une république le rôle de la force publique est clairement défini. Dans les pays libres, la force publique est obéissante de la loi qui elle-même est conçue pour veiller à la cohésion sociale et à la justice collective. Par contre en dictature, la force publique est répressive, secrète et brutale, parce que le régime qu’elle sert est en antagonisme direct avec une population qui lui conteste toute légitimité. Par conséquent, le régime totalitaire se sert de cette force publique comme d’instrument de répression d’une population qui lui est hostile. La situation au Gabon est clairement celle d’une force publique répressive servant un régime totalitaire ; personne ne peut le contester. Les faits sont là !
Deuxièmement, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui est un document juridique universelle et entériné globalement par le truchement de l’ONU, dit ceci : « la garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique; celle-ci est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée ». Il est donc nécessaire que pour son bon fonctionnement, cette force publique ait un comportement qui ne mette en doute son équité et son respect du citoyen. Est-ce le cas au Gabon ? Nous affirmons que le médiateur de la république sait que la réponse est non !
Troisièmement, la force publique étant normalement partie intégrante du corps judiciaire ; la loi, la justice, dans une république, assurant la participation de la société, au moyen de ses représentants, à la définition des politiques de sécurité pour tous ; quand la force publique arrête d’appliquer la loi, d’assurer la paix civile et le maintien de l’ordre en devenant elle-même hors la loi, en se livrant elle-même au racket des femmes commerçantes, comment peut-on vouloir préserver l’image du pays en gardant cela secret ?
Quatrièmement, une force publique dont la mission est d’établir un rapport de domination et de répression avec des populations cibles, est inacceptable. Quand Madame le médiateur de la république s’inquiète plutôt de la publication de la vidéo en question, elle oublie que la loi oblige tout fonctionnaire non seulement à dénoncer les infractions dont il a connaissance, mais à refuser d’exécuter tout « acte commandé par l’autorité qui serait illégal ou excessif». Le droit est là-dessus très clair ; la force policière n’est juste que pour autant qu’elle est employée à des fins légitimes et strictement proportionnelles aux objectifs à atteindre.
Finalement, devant la vidéo montrant le comportement de la force publique envers les femmes commerçantes, nous avons la preuve d’une force publique dépouillée de ses fondements et complètement pourrie. Faut-il rappeler que la déclaration des droits de l’homme définit la résistance à l’oppression comme un des quatre droits fondamentaux et imprescriptibles de l’homme ? Par conséquent, devant les tracasseries policières, ces femmes commerçantes sont en droit de résister comme elles le peuvent à ce racket, et c’est ce qu’elles ont fait en se déshabillant. Cette vidéo doit donc être publiée car elle est le dernier mot de ces femmes commerçantes ; cette vidéo est le témoignage de ces femmes. Nous ne pouvons la taire, par peur de supposément écorner l’image du pays. Non nous devons débattre de son contenu, de manière à ce que ceux qui aujourd’hui décident des missions de la force publique aient à rendre des comptes au contribuable Gabonais en connaissance de cause. De façon à ce que nous assumions tous nos responsabilités.
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