THE RECORDS OF THE SOVEREIGN NATIONAL CONFERENCE: REDUCING FEAR TO BE FREE! LES DOSSIERS DE LA CONFÉRENCE NATIONALE SOUVERAINE: FAIRE RECULER LA PEUR D'ÊTRE LIBRE!
(Photo JP Rougou)
English Version
While the enrollment of citizens on the open lists for the Sovereign National Conference continues, while the enrollment has exceeded the figure for 3000, which is not negligible; any observer should nevertheless not fail to notice some hesitation from many Gabonese who say to anybody willing to listen that they are eager for change. It seems that these Gabonese people are ready for change except when that change is within reach; at which time these compatriots become frozen and act as if they are reluctant to cross the last hurdle, as if they are ultimately afraid to be free.
We have seen the free Gabonese of the civil society and of the political parties of UFA take the lead and make a clear statement in favor of the Sovereign National Conference (SNC), what about the other components of the socio-political scene in Gabon? These constituents also say that they are dissatisfied with the status quo, so why procrastinate? What solution do they offer if the SNC is not what they favor? Given this ambivalence, this blog comes to the conclusion that these compatriots are just too afraid to be free. However, they have the ability to be free, to have liberty, but they are unaware of their potential. These compatriots underestimate themselves and have no self-confidence. Yet compatriots like Marc Ona Essangui and others are trying to show by example that it is time for Gabonese to have confidence in themselves and take their destiny into their own hands. Philosophers say that to be free, do not be afraid. On her release from house arrest in November 2010, the leader of the Burmese opposition Aung San Suu Kyi called her people to free themselves from fear in the following terms: "Without human rights, without the people being free from fear, a democratic system cannot be established and developed." By this statement she could have been talking to the Gabonese people.
But where does this fear from which Gabonese people suffer come from? From 45 years of totalitarianism that have submitted them to the repetitive spectacle of elections of the highest importance that are blatantly shamefully and scandalously rigged, without any significant protest from anybody; to the spectacle of citizens routinely harassed, bullied, arrested and imprisoned, without anyone really getting worried; to the spectacle of repeated violations of the constitution with the snickering connivance of those who are supposed to ensure its implementation: the Constitutional Court; to the spectacle of a skewed justice system, a muzzled media, the plundering of public funds with gusto; to the spectacle of the squandering of the national and territorial heritage; to the spectacle of corruption as a system of governance; to the spectacle of youths left behind. Here is the picture left by the Bongo regime after almost fifty years of governance. So the result of this half-century of terror is that many in the population are afraid to dare to fulfill their desire for freedom. How could it be otherwise when people are guided, supervised, conditioned, called to order and discipline at the slightest deviation, subjected to arbitrary rules throughout the education cycle? Unfortunately they end up adapting to modes of operation for which they have been prepared and there is inevitably an effect on their self-perception. So they look to and rely on the authorities and the spirit of revolt wanes and eventually shut off completely. At this point, the idea of freedom is foreign because they believe that they now have so much to lose by questioning certainties and sometimes social positions and the idea of thinking for a split second to get rid of this painful circumstance however grim, seems unbearable. We believe that many Gabonese have reached that point and are now living in “situationism”.
This is why the work is free civil society, the approach proposed by this group of bold Gabonese who have conquered fear, by asking the SNC is one of the greatest services that could be done to the Gabonese people and to Gabon, because inviting everyone to evaluate and find the answer to the question of whether or not they are ready to take their freedom? This is the fundamental question of the SNC. It is a question of the toughest order, because the answer is too simple and boils down to a simple yes or no, but paradoxically the answer is not within the reach of everyone. To respond affirmatively requests to forget all the conditioning (is that even possible?) and to only rely on oneself. How many Gabonese are actually willing to undertake this process? For now, more than 3000 entries and counting!
Version française
Alors que se poursuivent les inscriptions des citoyens sur les listes ouvertes pour la Conférence Nationale Souveraine; alors que le nombre d'inscrits a dépassé le chiffre des 3000, ce qui est non négligeable; tout observateur devrait néanmoins ne pas manquer de remarquer une certaine hésitation de la part de bien de gabonais qui pourtant disent à qui veut l'entendre, qu'ils sont désireux du changement. Il semble que ces gabonais soient désireux du changement sauf quand ce changement se met à leur portée; à ce moment-là, ces compatriotes se tétanisent et agissent comme s'ils hésitaient à franchir la dernière haie, comme s'ils avaient ultimement peur d'être libres.
Si on a vu les gabonais libres de la société civile et les partis politiques de l'UFA prendre les devants et se prononcer clairement pour la Conférence nationale Souveraine (CNS), qu'en est-il des autres composantes de la scène sociopolitique du Gabon? Ces composantes se disent aussi insatisfaites du statu quo, alors pourquoi tergiverser? Quelle solution proposent-elles si la CNS n'est pas leur souhait de dénouement? Devant cette ambivalence, ce blog en vient à conclure que ces compatriotes ont simplement trop peur d’être libres. Pourtant, ils ont la capacité d’être libres, de se dépêtrer; mais ils ignorent leur potentiel. Ces compatriotes se sous-estiment et n’ont pas confiance en eux-mêmes. Toutefois des compatriotes comme Marc Ona Essangui et d'autres sont en train de montrer par l'exemple que le moment est venu pour les gabonais d’avoir confiance en eux-mêmes et de prendre leur destin en main. Les philosophes disent que pour être libre, il ne faut pas avoir peur. A sa sortie de résidence surveillée en novembre 2010, le chef de file de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi, avait appelé son peuple à se libérer de la peur dans les termes suivants: "Sans les droits de l'Homme, sans que le peuple ne soit libéré de la peur, un système démocratique ne peut pas être établi et développé". Par cette déclaration, elle aurait très bien pu s'adresser au peuple gabonais.
Mais d'où vient cette peur dont souffrent les gabonais? De 45 ans de totalitarisme qui les ont soumis au spectacle répétitif d'élections de la plus haute importance qui sont truquées de manière flagrante, honteuse et scandaleuse, sans que personne ne bronche de manière significative; au spectacle de citoyens régulièrement harcelés, brimés, arrêtés, emprisonnés, sans que nul ne s’en inquiète vraiment; du spectacle des violations répétées de la constitution avec la complaisance narquoise de ceux qui sont sensés veiller à son application: la Cour Constitutionnelle; au spectacle d'une justice mise au pas; des médias muselés; des deniers publics détournés avec aplomb; au spectacle du patrimoine national et territorial dilapidé; au spectacle d'une corruption érigée en système de gouvernance; au spectacle d'une jeunesse laissée pour compte. Voilà le tableau qu’offre le régime Bongo après pratiquement cinquante ans de gouvernance. Alors, la résultante de ce demi-siècle de terreur est que beaucoup dans la population ont peur d'oser assumer leur désir de liberté. Comment pourrait-il en être autrement quand on est Guidé, surveillé, conditionné, rappelé à l’ordre et à la discipline au moindre écart, soumis à des règles arbitraires tout au long du cycle éducatif? On finit malheureusement à s'adapter aux modes de fonctionnement pour lequel on a été préparé et il y a forcément une incidence sur la façon dont on se perçoit. Alors on se réfère et on s'en remet à l'autorité et l’esprit de révolte s’émousse, puis finit par s’éteindre totalement. A ce point, l’idée même de liberté devient étrangère car on estime avoir désormais tellement à perdre en remettant en cause les certitudes et parfois les positions sociales et l’idée même de penser une fraction de seconde se libérer de cette condition pourtant pénible, semble insupportable. Nous pensons que bien des gabonais en sont à ce point et vivent dans le situationnisme.
C’est pourquoi le travail que fait la société civile libre, la voie proposée par ce groupe de gabonais audacieux et ayant vaincu la peur, en demandant la CNS, est l'un des plus grands services que l'on pourrait rendre au Gabonais et au Gabon; car invitant chacun à s'évaluer et trouver réponse à la question de savoir si oui ou non, on est prêt à assumer sa liberté? C'est la question fondamentale de la CNS. C'est une question des plus dures, car sa réponse est trop simple et se résume en un oui ou un non; mais paradoxalement, y répondre n’est pas à la portée de tout le monde. Y répondre par l'affirmative demande d’oublier tout son conditionnement (est-ce seulement possible?) et de ne se remettre qu'à soit même. Combien de Gabonais sont prêts à entreprendre réellement cette démarche? Pour l'instant, plus de 3000 et les inscriptions continuent!
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