PIERRE ENGLEBERT PROPOSES SOME INTERESTING SOLUTIONS TO AFRICAN PROBLEMS. PIERRE ENGLEBERT PROPOSE D'INTERESSANTES SOLUTIONS AUX PROBLÈMES DE L'AFRIQUE
English version
Pierre Englebert is a professor of at Pomona College in California in the USA and is the author of a very provocative book entitled “Africa: Unity, Sovereignty and Sorrow.” In that book, Englebert gives his opinion about the state of Africa and how this situation could be remedied? This blog read that book and found its content so pertinent that we recommend it to our readers. In this post, we would like to give you a synopsis of Englebert's thesis.
Basically, Englebert argues that of the 17 African nations that have recently commemorating their 50th anniversaries of independence-which includes Gabon- few have anything to truly celebrate. He says that 50 years ago, African independence was worth rejoicing over; yet because the gift of sovereignty was granted from outside rather than earned from within these countries, these independence came without the benefit of popular accountability, or even a social contract between rulers and citizens. This is indeed the case of Gabon.
Englebert surmises that African politicians misunderstood the meaning and responsibilities of independence; encouraged by the legality and impunity that their newfound sovereignty conferred upon their actions, many of African politicians and government officials twisted and deformed the normal activities of a state from policing, lawmaking and taxation into a race for embezzlement and extortion. As a result, for the past five decades, most African citizens have suffered predation and abuse by the very states that were supposed to bring them freedom. As a result, most of these nations, ruined from their own thievery, are now unable to provide their citizens with basic services like security, roads, hospitals and schools.
The solutions proposed by Pierre Englebert start by the most urgent task of asking western countries providing cover for African politicians, to cease sheltering African elites from accountability. To do so, these western countries must move swiftly to withdraw support to their African clients, forcing these African rulers, for the very first time in their checkered histories, to search for support and legitimacy in their own countries. What this means, according to Englebert, is that western governments would tell the rulers of places like Chad, Congo, Gabon etc., who are all nightmares to their populations, that they no longer recognize them as leaders of sovereign states. Instead, they would agree to recognize only African states that provide their citizens with a minimum of safety and basic rights.
Has this strategy been used successfully anywhere else? Yes, this may sound like a radically new proposal, but it is not unprecedented. Indeed, at that time an undemocratic state, Taiwan was derecognized by most of the world in the 1970s and that loss of recognition led the ruling Kuomintang party to adopt new policies in search of internal domestic support. To satisfy and gain the support of its own people, the Taiwanese regime liberalized the economy, legalized opposition groups, abolished martial law, organized elections and even issued an apology to the Taiwanese people for past misrule, eventually turning the country into a fast-growing, vibrant democracy.
The logistics of these derecognitions would require that Embassies would be withdrawn on both sides. These rogue African states would be expelled from the United Nations and other international organizations. If this were to happen, already democratic states like South Africa and a handful of others would go on as before. But in the continent’s most problematic countries, corrupt politicians would suddenly lose the legal foundations of their authority. Some of these repressive leaders, deprived of their international protection, might soon find themselves overthrown.
Then, African states that begin to provide their citizens with basic rights and services, that curb violence and that once again commit resources to development projects, would be rewarded with re-recognition by the international community. More important, these states would finally have acquired some degree of popular accountability and domestic legitimacy.
Pierre Englebert's book merit a serious look because his ideas are presented in a very direct and result oriented manner. Serious thinkers about Africa should read Englebert.
Version Française
Pierre Englebert est professeur à l’institution universitaire de Pomona en Californie aux Etats-Unis; et il est l'auteur d'un livre très provocateur intitulé «Africa: Unity, Sovereignty and Sorrow » (Afrique: Unité, Souveraineté et Tristesse). Dans ce livre, Englebert donne son avis sur l'état de l'Afrique et comment remédier à la situation? Ce blog a lu ce livre et trouvé son contenu si pertinent que nous le recommandons à nos lecteurs. Dans ce billet, nous aimerions vous donner un bref aperçu de la thèse d’Englebert.
Fondamentalement, Englebert soutient que la plupart des 17 pays africains qui ont récemment commémoré leur 50e anniversaire d’'indépendance, parmi eux le Gabon, n’ont véritablement rien à célébrer. Il dit qu'il y a 50 ans, les indépendances africaines valaient bien une réjouissance; encore que généralement, sauf dans quelques cas particuliers, cette souveraineté ait été accordée à partir de l'extérieur, plutôt que méritée à l’intérieur même de ces pays; ces indépendances sont donc arrivées sans le bénéfice de la responsabilité populaire, ou même d'un contrat social entre gouvernants et gouvernés. C'est en effet le cas du Gabon.
Englebert est d’avis que les politiciens africains ont mal compris la signification et les responsabilités de l'indépendance; et encouragés par la légalité et l'impunité que leur conférait cette souveraineté retrouvée, de nombreux hommes politiques et responsables gouvernementaux africains ont travesti et déformé les activités normales d'un Etat, c'est-à-dire: les services de sécurité, les mécanismes législatifs et de fiscalité, dans une course effrénée pour les détournements et les extorsions. En conséquence, au cours des cinq dernières décennies, les citoyens de la plupart des pays africains ont subi la prédation et l'abus sous le joug des leaders mêmes qui étaient censés leur apporter la liberté. En définitive, la plupart de ces pays, ruinés par leurs propres détournements, sont désormais incapables de fournir à leurs citoyens des services de base tels que la sécurité, les routes, les hôpitaux et les écoles.
Les solutions proposées par Pierre Englebert commencent par la nécessité la plus urgente, selon lui, qui est de demander aux pays occidentaux qui soutiennent les politiciens africains peu recommandables, de cesser d’absoudre ces leaders africains de leurs responsabilités. Pour ce faire, ces pays occidentaux doivent très rapidement retirer leur soutien à leurs clients africains, forçant ces dirigeants africains, pour la première fois de leur existence, à aller à la recherche de soutiens et de légitimité dans leur propre pays. Ce que cela signifie, selon Englebert, est que les gouvernements occidentaux diraient aux dirigeants de pays tels que le Tchad, le Congo, le Gabon, etc., qui sont tous des cauchemars pour leurs populations, qu'ils ne les reconnaissent plus comme des chefs d'États souverains. A la place, ils seraient d'accord pour ne reconnaître désormais que les Etats et leaders africains qui offrent à leurs citoyens un minimum de sécurité et de droits fondamentaux.
Cette stratégie a-t-elle déjà été utilisée avec succès ailleurs? Oui, cela peut sembler comme étant une nouvelle proposition radicale, mais l’idée n'est pas sans précédent. En effet, à cette époque un régime répressif, le gouvernement de Taiwan avait été mis au banc par la plupart des nations dans les années 1970 et cette perte de reconnaissance a conduit le parti Kuomintang au pouvoir à adopter de nouvelles politiques pour obtenir des soutiens internes. Pour satisfaire et gagner le soutien de son propre peuple, le régime taiwanais a libéralisé l'économie, a légalisé les partis d'opposition, a aboli la loi martiale, a organisé les élections et même présenté des excuses publiques au peuple taiwanais pour les mauvais traitements passés; éventuellement ces décisions ont transformé Taiwan en un pays à croissance rapide, et à robuste démocratie.
La logistique de cette stratégie exigerait que les ambassades soient fermées des deux côtés. Ces états voyous africains seraient expulsés de l'Organisation des Nations Unies et d'autres organisations internationales. Si cela devait se produire, les Etats déjà démocratiques comme l'Afrique du Sud et une poignée d'autres ne seraient pas affectés et pourraient continuer comme avant. Mais dans les pays les plus problématiques du continent, les politiciens corrompus auraient soudainement perdu les fondements juridiques de leur autorité. Certains de ces dirigeants répressifs, privés de leur protection internationale, ne tiendraient pas longtemps.
Ensuite, les Etats africains qui commenceront à fournir à leurs citoyens des droits et des services de base, qui élimineront la violence envers leurs citoyens et qui consacreront leurs ressources à des projets de développement, seront récompensés par une réadmission au sein de la communauté des nations. Plus important encore, ces Etats auraient enfin acquis un certain degré de responsabilité et de légitimité populaire auprès de leurs populations.
Le livre de Pierre Englebert mérite un regard sérieux parce que ses idées sont présentées de façon très directe et orientée vers les résultats. Les penseurs sérieux au sujet de l'Afrique devraient lire Englebert.
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