WHEN MEMBERS OF PARLIAMENT MUST SIGN A DOCUMENT OF ALLEGIANCE TO ALI BONGO, IT MEANS IS THAT COUNTRY IS ON ITS HEAD. QUAND LES DÉPUTÉS DOIVENT SIGNER UN DOCUMENT D’ALLÉGEANCE À ALI BONGO, C’EST QUE LE PAYS MARCHE SUR LA TÊTE
English version
Recently, after the resignation of Guy Nzouba Ndama as President of the National Assembly, the PDG Parliamentary Group, led by its President, Andre Dieudonne Berre, met around Ali Bongo at the presidency of the republic, to renew their allegiance to him, to which all members of this group were signatories. When parliamentarians must sign documents pledging allegiance to the prince, are we still in a republic?
In modern states, the parliament consists of a set of elected officials supposed to represent the citizens. This parliament is therefore made of a number of members who represent the voters in their constituency. In a presidential system as is Gabon, the role of the parliament is to vote laws and monitor government’s action. That is to say that this parliament has important legislative and control powers, and to carry out these functions, it needs a certain distance and independence from the executive branch. Normally, to accomplish their mission, the members of parliament should:
-Share their time between their office in their district and the National Legislative Assembly. They would be better able to know the problems of the district and transmit them to the Assembly.
-Do analyses, research on national issues or on those of their constituency, or those in the domain of the committee for which they are members.
-Present petitions, resolutions and bills to address the problems identified.
-Oversee the activities of departments under their committee’s control. Study and validate the bills submitted by the government. Evaluate government budgets and those of ministries under their committee’s control.
-Take care of individual problems of some voters within their constituency, having difficulties with ministries, government agencies, etc.
Dear readers, you understand that the members of parliament, even when they are elected from a party, are first the representative of the population, of their constituency, before being the representative of the ideology of their party, or the person leading the party. The effectiveness of MPs requires a real separation of powers between the government and the Parliament. A democratic parliament should endeavor to promote the emergence of a society in which solutions to the problems of the country, improving the quality of life of citizens and finally the relevance of laws, are fixed objectives.
By making the PMs sign an allegiance charter, Ali Bongo has removed all independence from them and confined them to the role of only yes men and women. These signatory members will always agree with him. So you see that this posture is in total contradiction with the role of member of parliament. The MPs become Ali Bongo’s parliamentarians and not those of the Gabonese people. We are here facing, dear readers, the most ridiculous political paradox. Gabon is seriously ill; we believe that to cure it, the head of the state must be amputated.
Version française
Récemment, après la démission de Guy Nzouba Ndama du poste de président de l’Assemblée nationale, le groupe parlementaire du PDG, sous la conduite de son président, André Dieudonné Berre, s’est réuni autour d’Ali Bongo à la présidence de république, pour lui témoigner une allégeance dont les membres de ce groupe furent tous signataires. Quand les parlementaires doivent signer des documents d’allégeance au prince, sommes-nous encore en république ?
Dans les Etats modernes, le parlement est constitué d’un ensemble d’élus supposés représenter les citoyens. Ce parlement est donc fait d’un certain nombre de députés qui représentent les électeurs de leur circonscription électorale. Dans un régime présidentiel comme aux Gabon, le rôle du parlement est de voter des lois et contrôler l’action du gouvernement. C'est-à-dire que ce parlement possède des pouvoirs législatifs et de contrôle très importants, et pour mener à bien ces fonctions, il lui faut une certaine distance et indépendance par rapport à l’exécutif. Normalement, pour accomplir sa mission, le député devrait:
-Partager son temps entre son bureau dans sa circonscription et l’Assemblée nationale législative. Il serait mieux à même de recueillir les problèmes de la circonscription et de les transmettre à l’Assemblée.
-Faire des analyses, des recherches sur les questions nationales ou concernant leur circonscription, ou encore du domaine du comité dans lequel ils sont membres.
-Présenter des pétitions, des résolutions et des projets de loi pour résoudre les problèmes identifiés.
-Superviser les activités des ministères qui relèvent de leur comité. Etudier et valider les projets de loi émanant du gouvernement. Evaluer les budgets du gouvernement et des ministères relevant de leur comité.
-S’occuper des problèmes individuels de certains électeurs ayant des difficultés dans leur circonscription avec des ministères, des organismes gouvernementaux, etc.
Chers lecteurs, vous comprenez bien que le député, même quand il est l’élu d’un parti, est d’abord le représentant de la population de sa circonscription électorale avant d’être le représentant de l’idéologie de son parti, ou de la personne qui dirige ce parti. L’efficacité du député exige une véritable séparation des pouvoirs entre le gouvernement et le Parlement. Un parlement démocratique doit s'efforcer de favoriser l'émergence d'une société où des solutions aux problèmes du pays, l’amélioration de la qualité de la vie des citoyens et enfin la pertinence des lois, sont des objectifs fixes.
En faisant signer une charte d’allégeance aux députés, Ali Bongo leur retire toute indépendance et les confine au seul rôle de caisse de résonnance. Ces députés signataires devant toujours être d’accord avec lui. Vous voyez donc que cette posture soit en totale contradiction avec le rôle du député. Ils deviennent donc les députés d’Ali Bongo et non du peuple gabonais. Nous sommes là, chers lecteurs, devant un paradoxe politique des plus ridicules. Le Gabon est gravement malade ; nous pensons que pour le guérir, il faille amputer la tête de l’Etat.
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