ACCULÉ PAR LES FAITS, LE CNC FINI PAR RÉAGIR TIMIDEMENT
Même en dictature, les apparences ont leur importance. Quand celles-ci sont menacées, il faut faire semblant de réagir. Ce weekend, Le Conseil national de la communication (CNC) est sorti de son mutisme pour prendre position sur les dérives dénoncées depuis des semaines par ce blog et d’autres, concernant le bouc-émissarisme grandissant et tendancieux au Gabon, de la part d’une certaine presse proche du pouvoir et de journalistes « émergents ».
1. Pourquoi ce long retard ?
Le silence de la CNC était devenu assourdissant. Comment un organe d’état qui tire plus vite que son ombre quand il s’agit de sanctionner les journaux dit « indépendants » ou « d’oppositions », pouvait continuer de rester insensibles à des propos et des écrits dont le caractère tribaliste ne résistait pas un seul instant à une analyse sommaire ? Finalement quand les fonctionnaires du CNC se sont réveillés et ont daigné examiner les faits, il semble qu’ils n’aient pas pu arriver à une autre conclusion que celle énoncée par certains d’entre nous depuis plusieurs semaines. Le CNC ne pouvait refuser de reconnaître les recoupements analytiques opérés par divers organes de presse indépendants les uns des autres, qui aboutirent à la conclusion que l’émission « Pluriel » et le journal « Orety » s’étaient livrés à des accusations collectives contre un groupe de Gabonais. Dans l’embarras, et en trainant les pieds, le porte parole du CNC est venu lire un communiqué laconique qui bien que fustigeant les paroles et écrits incriminés, se gardait bien de prendre la moindre mesure concrète. L’émission « Pluriel » et le journal « Orety » n’ont reçu qu’une mise en garde et un rappel de leur devoirs d’acteurs de la profession journalistique.
1. Quand on pense avoir raison, on devrait être à même de défendre ses dires, au lieu de fuir
Ce Samedi, les compères de « Pluriel », surement sachant que le CNC devait les admonester, se sont allés à des justifications plus ridicules les unes que les autres. A un moment, ils ont même proclamé que leurs propos n’étaient en fait qu’une tentative innocente à « l’humour », oui l’humour. Ils se sont même comparés à l’humoriste Defunzu. M’enfin, toute personne qui peut regarder la vidéo de leurs propos aura du mal à saisir le caractère humoristique de leurs « accusations ». Peut être que nous sommes trop idiots pour saisir l’aspect « subtil » de leur « humour ». Il y a un sage proverbe qui dit : « quand on se retrouve dans un trou profond et qu’on veuille s’en sortir, la première chose à faire c’est d’arrêter de creuser ! ». Ces gens de « Pluriel » devraient réfléchir à cette maxime. On a plutôt l’impression que ces gens essaient maladroitement de se justifier. Il y a un principe universel régissant la profession journalistique qui veuille que les propos attribuant des tords collectifs à des groupes d’individus soient à éviter. C’est ainsi que même si bien des actes terroristes ont été commis par des musulmans ces dernières années, il reste inadmissible de dire que tous les musulmans sont des terroristes ou des potentiels terroristes.
Cet épisode des dérives de « Pluriel » et d’«Orety » vient de prouver au CNC que s’il veut désister à ses obligations, il y a des Gabonais qui eux ne se laisseront pas faire. Aujourd’hui, comme les évènements le démontrent, on ne peut plus enfermer les gens dans l’obscurantisme le plus total. On ne peut prétendre qu’il n’y ait qu’une voix au chapitre. Les gens sauront dorénavant trouver des formes alternatives de communications et ces formes relèveront les manquements de la gouvernance gabonaise, quelle soit purement politique, sociale, économique, éducative ou même en termes de communication audio-visuelle ou d’imprimerie.
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