« L’ALTERNANCE C’EST POUR 2011 » ENTEND-ON. VRAIMENT ? PAR QUEL MIRACLE ?
La rythmique électorale est de retour. Après quelques mois d’hibernation, les forts en thèmes nous ressortent leurs stratégies de victoire et nous promettent, aussi sûr que le soleil se lèvera demain matin, que l’alternance est là, il n’y a que se baisser pour la ramasser. Seulement, les talents d'orateur et de rhétoricien ne sauraient à eux seuls déverrouiller le pays et nous amener à l’alternance. Une analyse froide de la situation du pays devrait conduire l’Unioniste ou L’Upegiste le plus convaincu à la réalisation que cette alternance dont parlent les leaders de ces partis, risque d’être un gros canular. Dans l’état actuel des choses, force est de constater que c’est Ali Bongo qui est le maitre du jeu. Si nous voulons l’alternance, il va falloir aller la chercher ; il faut l’imposer. Dans les présentes conditions, l’exercice électoral ne débouchera pas sur cette alternance.
1. La cohabitation en 2011 ?
C’est Mba-Obame qui dans son allocution de Nkembo, cette semaine, disait, promettait que la partielle de 2010 n’était qu’un prélude à la cohabitation et l’alternance de 2011. On ne va pas être très académique, mais force est de constater que cette affirmation pourrait être vraie sur le terrain, si on tenait compte des intentions de vote des gabonais. Toute personne qui observe la vie politique au Gabon saura que le PDG est au plus bas de sa popularité et que les caravanes médicales à Ntoum ou à Mulundu, les remise de quelques ordinateurs dans les écoles ici et là ne fera pas bouger ces intentions de vote. Mais au Gabon tout le monde sait que les élections ne sont pas décidées par les électeurs. Les élections sont décidées par le pouvoir en place qui s’auto perpétue, malgré de nombreux cartons rouges électoraux depuis 1993. Mais dans un système où l’idolâtrie servile vis-à-vis du maitre infaillible est de rigueur, comment ceux qui comptent obtenir la cohabitation en 2011, feront valider les vrais chiffres électoraux à la CENAP, dont un des piliers est le cousin direct d’Ali Bongo ? Comment feront-ils pour que Mborantsuo marche vers l’alternance, elle dont les enfants sont frères et sœurs d’Ali Bongo ? Contrairement aux pays démocratiques bien structurés, on devrait rappeler à nos enthousiastes de l’alternance que le Gabon reste une république bananière et que le chef de la plantation c’est Ali Bongo. Par conséquent, toutes les institutions de la plantation ne dépendent pas d’une autre autorité que la sienne. Comment peut-on dans de telles circonstances, oser penser qu’on aura la cohabitation en 2011 ? Pour avoir la cohabitation, il faut gagner des élections et faire en sorte que l’opposition ait plus de 60 députés à l’assemblée et plus de 40 sénateurs. Vous voyez le PDG de Boukoubi, Ali Bongo, Ngari, Mborantsuo, Nzouba-Ndama, et de Rose Rogombe, laisser à l’opposition plus de la moitié des sièges dans les chambres du parlement ? Faut pas rêver ! Il ne faut pas entretenir ce genre d’illusions car la déception mettra le peuple un peu plus à genoux. Il faut être réaliste et parler aux gabonais avec franchise. Nier tout jusqu’à l’évidence d’une obturation du pays par le pouvoir Bongo, et proposer une élection sans garde-fous, démontrent le manque de sérieux de l’opposition.
2. Que propose ce blog ?
Ce blog continue de s’indigner de ces « intellectuels » gabonais particulièrement complaisants envers le bongoïsme, qui regardent d’un œil plutôt tendre un pouvoir qui met le pays littéralement en coupe réglée. Pourtant, des gens comme Idiata, pour ne citer que lui, devraient savoir reconnaitre un régime liberticide, oppressif, et totalitaire. Mais bon… Devant la démission des leaders d’opinion, des universitaires, du clergé, etc., si certains veulent efficacement combattre le pouvoir Bongo, ce blog suggère ce qui lui semble être la seule marche à suivre. Si l’opposition incarnée aujourd’hui par l’UN et les autres partis comme l’UPG, estime que l’alternance doit passer par les urnes, il faut aussi qu’elle soit capable de nous dire ce qu’elle ferait si la voie des urnes leur était à nouveau arbitrairement bloquée. On ne peut pas penser que la voie de la libération passe par le billet de vote, et n’avoir pas de solution quand le résultat de ce billet de vote vous est interdit. Pour ce blog, vu l’impasse institutionnelle que connait le Gabon, par le noyautage bongoïste de toute les institutions du pays, l’alternance par la cohabitation apparait comme une triste farce, car Ali Bongo et famille agissent de plus en plus comme des propriétaires du Gabon et de moins en moins comme des simples citoyens. Par conséquent le marché qu’il va falloir leur proposer est le suivant :
« Soit ils laissent le peuple gabonais décider de sa destinée, soit nous perdons tous ce pays ».
Les Bongo doivent comprendre que le Gabon ne vaut pas la peine d’exister s’il doit l’être en tant que propriété d’une famille.
Ce blog veut mettre les Bongo devant leurs responsabilités historiques. Ils ne peuvent plus tenir en otage tout un pays et il faut qu’ils sachent que : soit la vérité des urnes sera respectée, soit le pays court de gros risques de glisser vers le cataclysme. Voici le seul discours sérieux qu’une opposition qui veut l’alternance devrait tenir. Associé à ce discours, les oppositions sérieuses devraient s’équiper en conséquence, car le pire est de formuler une alternative sans être préparé à l’assumer. Tous les autres discours d’échappatoire électorale qui enfanterait par miracle d’une cohabitation, ne sont que propagande pour enfant. Les gens sérieux doivent désormais se dire des vérités en se regardant droit dans les yeux et si L’UN ou l’UPG ne veulent pas jouer ce rôle, c’est qu’ils ne veulent pas de la libération des gabonais. Ali Bongo a toutes les cartes en mains ; l’économie du pays, la politique du pays, le judiciaire du pays et le militaire du pays. Avec tous ces atouts, pourquoi céderait-il le pouvoir à une cohabitation, quand il peut simplement demander à Mborantsuo « de faire comme d’habitude » ? Il est temps aux uns et aux autres de prendre leurs responsabilités.
Comments
Post a Comment