THE GABONESE PETROLEUM MINISTER HAS TROUBLE TO EXPLAIN THE RETURN OF THE COUNTRY INTO OPEC. LE MINISTRE GABONAIS DU PETROLE A DU MAL A EXPLIQUER LE RETOUR DU PAYS DANS L’OPEP

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English version

In a recent interview that you can read by clicking the link above, Gabon's oil minister, Dieudonné Ngoubou, claims to give explanations about the return of Gabon to OPEC. But when one reads and dissects this interview, he gives no substantial explanation; he merely superficially speaks of what should be an explicit macro and micro economic analysis.

The Gabonese oil minister justified in this interview, the return of Gabon to OPEC as a diplomatic move by Gabon to forge links with its partners. This explanation is ridiculous because even if one cannot overlook the political significance of OPEC, that organization is primarily known for its economic impact. For example, when Gabon joined OPEC in 1975, oil prices were rising and OPEC was the most powerful economic body in the world which had just inflicted an embargo to the west that injured major economies. Gabon was experiencing its most prosperous expansion phase; Libreville was undergoing a transformation with the works of the OAU 77 and the Central African games of 1976, with training camps for all Gabonese athletes in France, hundreds of people, in the best French Olympic facilities with all expenses paid, for more than one month; this was the time of the creation of Air Gabon in 1977; with purchases of Fokker F-28, and especially of the flagship of the fleet: the Leon Mba, a Boeing 747 acquired for $ 55 million at the time, or about 14 billion CFA francs before the devaluation. Gabon was rolling in money, the petrodollars were flowing, this was the so-called period of fat cows.

There is a huge difference between joining OPEC in this context of affluence and do it today in conditions where the country is struggling to pay its most basic bills. It must be stated that in 1995, when Gabon withdrew from OPEC, the oil profile of the country was much better than it is currently. Indeed, Gabon's oil production is now on a downward trend; but that's not all, the influence of OPEC itself follows the same downward curve. Between the 70s and 2016, the map of oil-producing countries has changed profoundly. The Gulf countries are no longer kings. Since 2014, the United States of America has become, with 11.6 million barrels per day, the largest producer ahead of Saudi Arabia which is an OPEC member and Russia, which is not an OPEC member. So, of the top three producers, two are outside OPEC. Therefore, OPEC now has less control over world production than it had in 1975, and is consequently less able to stabilize prices.

In the past, when oil prices were falling, it was enough for OPEC to cut production quotas and prices would recover automatically. But this no longer works with the US and Russia which can flood the crude market, especially with oil shale, and therefore cause prices to depreciate. The consequences are enormous, even Saudi Arabia has just recorded for the first time in its history, a budget deficit.

For Gabon, a return into OPEC in these circumstances looks more like a prayer that careful planning. Oil is the main source of income of Gabon, this blog questions the very low coverage in Gabon, of this announcement of the return of the country into OPEC; and the lightness with which the oil minister is dealing with it, when we should expect more comprehensive and technical explanations from him. To tell the Gabonese people that the return into OPEC has merely diplomatic goals, is an insult to our intelligence.




Version française

Dans une récente interview que vous pouvez consulter en cliquant le lien ci-dessus, le ministre gabonais du pétrole, Dieudonné Ngoubou, prétend donner des explications sur le retour du Gabon au sein de l’Opep. Mais quand on lit et décortique cette interview, il ne donne aucune explication substantielle, se contentant de parler superficiellement de ce qui devrait être une analyse explicite macro et micro économique.

Le ministre Gabonais du pétrole justifie dans cette interview, le retour dans l’Opep du Gabon comme répondant à une volonté diplomatique du Gabon de nouer des liens avec ses partenaires. Cette explication est ridicule car même si on ne peut pas négliger la portée politique de l’Opep, cet organisme est d’abord connu pour son impact économique. Par exemple, quand le Gabon intègre l’Opep en 1975, les prix du pétrole sont à la hausse et l’Opep est l’organisme économique le plus puissant du monde qui vient d’infliger à l’occident un embargo qui a fait plier les grandes économies. Le Gabon connait sa phase d’expansion la plus faste; on assiste à une transformation de Libreville avec les travaux de L’OUA 77 et les jeux d’Afrique Centrale de 1976, avec une mise au vert de tous les athlètes Gabonais en France, des centaines de personnes, dans les meilleures installations olympiques françaises, tous frais payés pendant plus d’un mois; c’est la période de la création d’Air Gabon en 1977, avec achat de Fokkers F-28, et surtout du fleuron de la flotte : le Léon Mba, un Boeing 747 acquis pour 55 millions de dollars à l’époque, soit environ 14 milliards de francs CFA d’avant la dévaluation. Le Gabon roule sur l’or, les pétrodollars coulent à flot, c’est la période dite des vaches grasses.

Il y a une différence énorme entre adhérer à l’Opep dans ce contexte d’affluence et le faire aujourd’hui dans des conditions où le pays a du mal à payer ses factures les plus minimales. Il faut savoir qu’en 1995, quand le Gabon sort de l’Opep, le profil pétrolier du pays est bien meilleur à celui en cours aujourd’hui. En effet, la production de pétrole du Gabon est sur une courbe descendante ; mais ce n’est pas tout, l’influence de l’Opep elle-même suit une courbe identique. Entre les années 70 et 2016, la carte des pays producteurs de pétrole s’est profondément modifiée. Les pays du Golfe ne sont plus rois. En effet, depuis 2014, les États-Unis d’Amérique sont devenus, avec 11,6 millions de barils par jour, le premier producteur mondial devant l’Arabie Saoudite qui est membre de l’Opep et la Russie qui n’est pas membre de l’Opep. Donc parmi les trois premiers producteurs, deux sont hors Opep. Par conséquent, l’Opep a aujourd’hui moins de contrôle sur la production mondiale qu’elle ne l’avait en 1975, et elle est donc moins capable de stabiliser les prix.

Par le passé, quand les prix du pétrole dégringolaient, il suffisait à l’Opep de réduire ses quotas de production et les prix se redressaient automatiquement. Mais cela ne marche plus aujourd’hui avec les USA et la Russie capables d’inonder le marché de brut, notamment avec le pétrole de schiste, et donc de faire déprécier les prix. Les conséquences sont énormes, car même l’Arabie Saoudite vient d’enregistrer pour la première fois de son histoire, un déficit budgétaire.

Pour le Gabon, un retour à l’Opep dans ces circonstances ressemble plus à un angélus qu’à une planification minutieuse. Le pétrole étant la principale source de revenue du Gabon, ce blog s’interroge de la très faible couverture médiatique au Gabon, de cette annonce du retour du pays dans l’Opep; et de la légèreté avec laquelle le ministre du pétrole vient traiter de ce sujet, quand on devrait s’attendre à des explications plus exhaustives et techniques de sa part. Dire aux Gabonais que le retour dans l’Opep a des buts simplement diplomatiques, est une insulte à notre intelligence.

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