THE MEDIOCRITY OF A CERTAIN INTELLIGENTSIA. LA MÉDIOCRITÉ D’UNE CERTAINE INTELLIGENTSIA






English version

The term "university" comes from the Latin "universitas" which originally means "corporation, association or brotherhood." The corporation in question here is the one which is responsible for instilling knowledge and expertise. Universally, the university plays a fundamental role in the development of a free society. Through teaching, research, creation and services to the community, the university helps prepare people and turn them into diligent citizens who should positively shape their environment. But in Gabon, the many and too frequent problems of university responsible bodies, dangerously compromise the mission of this institution.

Reading the text above, published in the government daily L'Union, one wonders if teachers and academics who have published this press release, are capable of leading an institution supposed to defend open and reflective thoughts, promote truth, tolerance and debate of ideas. If the purpose of the university is education, independent research and contribution to knowledge on economics, scientific, social, cultural or political questions, the authors of this text and their families have just considerably belittled the Gabonese university.

Tensions between the university institution and student organizations are complex and do not date from today in Gabon. In fact, these tensions exist in all universities, and it is a very good thing as putting pressure on the authorities to ensure that students get improved study conditions. The ideal model would be to find ways to balance the needs of students with the requirements and constraints for efficiency required by the university authorities.

Some brave Gabonese students, including Nicolas Ondo Obame, Ballack Obame and Petula Okome, who since 2009, see the future of a generation of brilliant students, sacrificed at the altar of intolerance and violence, by institutional leaders who are more political than academics, no longer bear to remain silent and have vowed to be heard. When these students denounce the tragic battle the regime and its ruthless dictatorship is waging against them, by challenging university authorities, they are acting according to republican standard because they do not address these people as individuals but rather as a representative of the leadership able to remedy the current situation.

But the response of the university authorities to these students is scandalous. These people running the university did not deign even to honor their grade and rank within the flagship institution of the Gabonese intelligentsia, by proposing republican solutions to students; worse, they have involved their families in uttering veiled threats towards these students. When one is part of the intelligentsia, they should never forget the separation between public and private domains. Students ask for republican solutions that have nothing to do with the feeling of the families of university authorities; they are entitled to receive answers and solutions also which are also republican. Dear readers, what business have the brothers, sisters, aunts, cousins and in-laws to do in this debate? In which circus do we find ourselves?

Between an insensitive regime and tireless youth in the defense and conquest of their rights, the families of university authorities are not in their place. The repressive government measures will never solve anything. Would the university authorities accept that the families of students come to hold them accountable under the threat of violence? When one thinks of themselves as being from the intelligentsia, they should be above that kind of behavior. That Ali Bongo does it, is understandable because he is an ignoramus; but when Marc Ropivia does it, one wonders if he has gone insane!

Mr. Ropivia is someone very educated, who knows that students have always influenced the course of history in all countries; Gabon is not an exception. At all times and under all skies, students have formed the vanguard of the struggles for the triumph of the ideals of progress. Today in Gabon, proud and valiant students are standing up against an education and retrograde political system that make their live a nightmare. Mr. Ropivia knows it, as he also knows that he is on the wrong side of history; he knows that students are tired of the era of collective stupidity that has contaminated Gabon, including some members of the intelligentsia!




Version française

Le terme "Université" vient du latin "universitas", qui à l’origine signifie: "corporation, association ou confrérie". La corporation dont il s’agit ici est celle qui est chargé d’inculquer la connaissance et le savoir. Universellement, l’université joue un rôle fondamental dans le développement d'une société libre. Par l'enseignement, la recherche, la création et les services à la collectivité, l’université contribue à préparer les personnes et en faire des citoyens diligents qui devraient façonner positivement leur environnement. Mais au Gabon, les nombreuses et trop fréquentes dérives des instances responsables de l’université, compromettent dangereusement les missions de cette institution.

À la lecture du texte publié ci-dessus, dans le quotidien gouvernemental l’Union, on se demande si les enseignants et universitaires qui ont fait publier ce communiqué, sont capables de diriger une institution supposée défendre la pensée ouverte et réfléchie, promouvoir la vérité, la tolérance et les débats d’idées. Si la raison d’être de l’université est l’éducation, l’indépendance de recherche et la contribution aux connaissances sur les questions économiques, scientifiques, sociales, culturelles ou politiques, les auteurs de ce texte et leurs familles, viennent de rabaisser considérablement l’université Gabonaise.

Les tensions entre l’institution universitaire et les organisations étudiantes sont complexes et ne datent pas d’aujourd’hui au Gabon. En fait, ces tensions existent au sein de toutes les universités, et c’est une très bonne chose car en mettant la pression sur les autorités, les étudiants s’assurent de l’amélioration de leurs conditions d’études. Le modèle idéal serait celui de trouver le moyen d’équilibrer les besoins des étudiants avec les impératifs et les contraintes d’efficacité exigés par les autorités universitaires.

Certains étudiants Gabonais courageux, dont Nicolas Ondo Obame, Ballack Obame et Pétula Okome, qui depuis 2009, voient l’avenir de toute une génération d'étudiants brillants, sacrifiée à l'autel de l'intolérance et de la violence, par des dirigeants institutionnels plus politiques qu’universitaires, ne supportent plus de se taire et ont juré de se faire entendre. Quand ces étudiants dénoncent la tragique bataille rangée que leur livre le pouvoir et son implacable dictature, en interpellant les autorités rectorales, ils sont dans la norme républicaine car ils ne s’adressent pas à ces gens en tant qu’individus, mais plutôt en tant que représentant de la tutelle en mesure de remédier à la situation en cours.

Mais la réponse des autorités rectorales, à ces étudiants, est scandaleuse. Ces gens qui dirigent l’université ne daignent même pas faire honneur à leur grade et rang au sein de l’institution phare de l’intelligentsia gabonaise, en proposant des solutions républicaines aux étudiants; pire ils font intervenir leurs familles pour proférer des menaces à peine voilées envers ces étudiants. Quand on fait partie de l’intelligentsia, on ne devrait jamais oublier la séparation entre les domaines publics et privés. Les étudiants exigent des solutions républicaines qui n’ont rien avoir avec le sentiment des familles des autorités rectorales; ils sont en droit de recevoir des réponses et des solutions toutes aussi républicaines. Chers lecteurs, que viennent donc chercher les frères, sœurs, tantes, cousins et beaux-parents, dans ce débat ? Dans quelle foire sommes-nous ?

Entre un pouvoir insensible et une jeunesse inlassable dans la défense et conquête de ses droits, les familles des autorités rectorales ne sont nullement à leur place. Les mesures gouvernementales répressives ne solutionneront jamais quoi que ce soit. Les autorités rectorales accepteraient-elles que les familles des étudiants viennent leur demander des comptes en les menaçant de violence ? Quand on se dit de l’intelligentsia, on devrait être au-dessus de ce genre de comportement. Qu’Ali Bongo agisse ainsi, on le comprend car c’est un inculte ; mais quand Marc Ropivia s’y met, on se demande s’il a perdu la raison !

M. Ropivia est quelqu’un de très cultivé, qui sait que les étudiants ont toujours influencé le cours de l'histoire dans tous les pays ; le Gabon ne sera pas une exception. De tout temps et sous tous les cieux, les étudiants ont constitué l'avant-garde des luttes menées pour le triomphe des idéaux de progrès. Aujourd’hui au Gabon, de fières et vaillants étudiants se mettent debout contre un système éducatif et politique rétrograde qui leur fait vivre un cauchemar. Ça M. Ropivia le sait, tout comme il sait aussi qu’il œuvre du mauvais côté de l’histoire ; il sait que les étudiants ont marre de l’ère de la connerie collective qui a tout contaminé au Gabon, y compris certains membres de l’intelligentsia !

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