MUST WE GO TO THE ELECTION UNDER THE CURRENT CONDITIONS? FAIT-IL ALLER À L’ÉLECTION DANS LES CONDITIONS ACTUELLES ?
In the Gabonese political system, the opposition,
which is more or less organized and structured, remains subject to the
evolutions, blockages, advances and setbacks of the Bongo regime, which remains
in place and shows no sign of any possibility of yielding it.
The opening that began in 1990 has allowed for the
emergence of a plural and initially dynamic opposition, speaking through dozens
of political parties and multiple private newspapers.
On the ground, the often intense and contradictory
political debates were relayed by demonstrations and rallies that made it
possible to take the pulse of the street.
However, time, the weakness of the opposition,
corruption also, unfortunately, have given governments the opportunity to roll
back the progress made. The opposition has thus seen its room for maneuver
reduced. The concrete activities of the opposition parties are limited, and the
political debate boils down to a monologue by the ruling party. Locked in a
hermetic system, Gabon has fallen into the trap of the permanent electoral
routine that unsurprisingly, always gives the same result. The
regime is perpetuated.
The question Gabonese must answer is whether we
should continue to go to elections under the current circumstances?
How can we ask Gabonese to vote when political
parties are unable to mobilize voters, because they struggle to perceive the
usefulness of institutions? Parliament, the representative body of the
sovereignty of the people, suffers from an extremely bland image. Parliamentarians
and senators are not elected because of their activity in the field, nor
because of their participation in public debates.
The already limited prerogatives of parliament are
further diminished by a strong executive and extremely weak MPs. The latter,
whether they are from the opposition or not, are noted for their parliamentary
absenteeism but also for their blind followship of the government line.
Parliamentarians accept that a government is appointed without presenting its
program. They vote on finance laws without the executive branch presenting its
balance sheet for the previous year. Parliament thus paves the way for a
lifetime presidency for the Bongos.
Gabonese also do not feel concerned by the
country's elections. Voter turnout continues to be very low. Fraud discredits the
electoral processes. Some courageous politicians talk about it openly. The
political hierarchy in Gabon has already chosen Ali Bongo or his son as the
next President of the Republic
The 2016 presidential election showed us how
electoral fraud works, because once the actual results were known, the numbers
could still be changed to make them compatible with the results sought by the decision-makers.
So, dear readers, how can you agree to vote in
such circumstances? What attitude does your conscience dictate to you?
Version française
Dans le système politique gabonais,
l’opposition à peu près organisée et structurée à la vaille que vaille, demeure
soumise aux évolutions, blocages, avancées et reculs du régime Bongo, qui
demeure lui en place et ne montre aucun signe d’une quelconque possibilité de
la céder.
L’ouverture amorcée en 1990
avait permis l’émergence d’une opposition plurielle et initialement dynamique ;
s’exprimant à travers des dizaines de formations politiques et de multiples
journaux privés.
Sur le terrain, les débats
politiques souvent intenses et contradictoires étaient relayés par des
manifestations et des rassemblements qui permettaient de prendre le pouls de la
rue.
Cependant, le temps, la mollesse
de l’opposition, la corruption aussi malheureusement, ont donné aux gouvernants
la possibilité de revenir sur les avancées réalisées. L’opposition a ainsi vu
sa marge de manœuvre réduite. Les activités concrètes des partis d’opposition sont
limitées, et le débat politique se résume à un monologue du parti au pouvoir. Enfermé
dans un système hermétique, le Gabon est tombé dans la trappe de la routine électoraliste
permanente qui sans surprise, donne toujours le même résultat. Le régime se pérennise.
La question à laquelle les
Gabonais doivent répondre est celle de savoir s’il nous faut continuer à aller
aux élections dans les circonstances actuelles ?
Comment demander aux
Gabonais d’aller voter quand les partis politiques sont incapables de mobiliser
les électeurs, parce que ces derniers peinent à percevoir l’utilité des
institutions. Le parlement, organe représentatif de la souveraineté du peuple,
pâtit d’une image extrêmement fade. Les députés et sénateurs n’étant pas élus
en raison de leur activité sur le terrain, ni de leur participation aux débats
publics.
Les prérogatives déjà
limitées du parlement sont encore plus amoindries par un exécutif fort et des
députés extrêmement faibles. Ceux-ci, qu’ils soient opposants ou non, se font
remarquer par leur absentéisme parlementaire mais aussi par leur suivisme
aveugle de la ligne gouvernementale. Les parlementaires acceptent qu’un
gouvernement soit nommé sans présenter son programme. Ils votent les lois de
finance sans que l’exécutif ne présente son bilan de l’exercice précédent. Le
parlement ouvre ainsi la voie à une présidence à vie pour les Bongo.
Les Gabonais ne se sentent
pas non plus concernés par les scrutins du pays. Le taux de participation aux
élections est toujours très faible. La fraude discrédite les processus
électoraux. Certains politiciens courageux l’évoquent ouvertement. La
hiérarchie politique au Gabon a déjà choisi Ali Bongo ou son fils comme prochain
Président de la République
L’élection présidentielle de
2016 nous a prouvé comment la fraude électorale fonctionnait puisqu’une fois les
résultats réels connus, on pouvait quand même changer alors les chiffres pour
les rendre compatibles avec les résultats recherchés par les décideurs.
Alors, chers lecteurs, comment
pouvez vous accepter d’aller voter dans de telles circonstances ? Qu’elle
attitude vous dicte votre conscience ?
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