SI L’OPPOSITION N’EST PAS UNE FONCTION, QUE DIRE DU POUVOIR ALORS?




Lors de la rentrée parlementaire de notre assemblée d’opérette, son président, dans son discours d’ouverture, demandait à l’opposition de limiter les propos hostiles envers le parti au pouvoir, son parti à lui, c'est-à-dire le PDG. Il a aussi dit que l’opposition n’était pas une fonction. Mais bon, quand la morale vient de celui qui a dit que le pouvoir Bongo était bipède, on peut lui demander d’aller voir ailleurs. Mais nous voulons renvoyer à Mr Nzouba-Ndama, puisque c’est de lui dont il s’agit, la réflexion suivante : puisque d’après lui l’opposition n’est pas une fonction, qu’a-t-il à dire du pouvoir, de la présidence ? La présidence au Gabon est-elle un métier, une profession dont le fond de commerce se lègue de père en fils ? Au Gabon serait-on président de père en fils comme on peut être dentiste ou médecin de père en fils ? Pourtant si nos souvenirs sont exacts, c’est bien le même Nzouba-Ndama qui fut l’un des architectes du coup d’état électoral (le terme consacré) d’Ali Bongo qui monarchisait le Gabon. Alors, de qui se moque t-on ?

1. Est-ce un métier que d’exercer le pouvoir ?
Il est de notre avis que ce qui reste de personnes honnêtes au Gabon reconnaitrons la professionnalisation de fait de l'activité politique dans notre pays. Au point que l'on puisse se demander si exercer le pouvoir est devenu un métier. Omar Bongo avait lui-même lors de l’élection de 1993, répondu que son métier était : «président». La notion de métier renvoie en premier lieu, à la maîtrise d'un savoir-faire. Dans une démocratie, une vraie, l'égalité dans la parole publique et des chances d’accès au pouvoir, interdit non seulement la professionnalisation, mais même la spécialisation de l'exercice du pouvoir. Platon souligne cela dans le Protagoras: "chacun se lève pour leur donner des avis, charpentier, forgeron, cordonnier, marchand, armateur, riche ou pauvre, noble ou roturier indifféremment". Pour Platon, la politique n'est ni une science exacte, ni un métier. La professionnalisation du pouvoir apparait principalement dans les régimes monarchiques. En effet dans ce genre de régime, l’histoire démontre qu’à l'éclosion de la figure du prince correspond celle de ses tuteurs « éclairés », puis de ses « conseillers ». On a donc un système préfigurant l'idée qu'au-delà du seul prince, à qui l'on aura appris son métier de roi, se trouve un vivier de conseillers qui doivent l'aider à assumer sa charge. Chers lecteurs, si vous suivez le fil de cette description, vous avez là le principe moteur du régime Bongo. Le pouvoir est ainsi professionnalisé du fait que le « prince » est désigné d’office et un entourage est trillé sur le volet pour lui permettre d’apprendre à gouverner. Bongo père s’y est mis à tâtons avec de nombreux conseillers français qui ont fait ce qu’ils pouvaient pour le mettre au niveau. Mais ayant bien appris la leçon, il fera de son fils adoptif, ce prince qu’il entourera de nombreux « tuteurs » dont André Mba Obame qu’on peut à juste titre considérer aujourd’hui comme le principale responsable du fait qu’Ali Bongo soit président. Quand Nzouba-Ndama demande a l’opposition de ne pas faire de leur contestation une fonction, nous sommes en droit de lui répondre que son Assemblée Nationale, son Senat et sa Cour Constitutionnelle, ont réduit l’exercice du pouvoir au Gabon, en une corporation quasi homogène dont le centre est une famille qui se distribue les premiers rôles de façon héréditaire. Ignorer cela de la part de Nzouba-Ndama est se moquer des gens. Avant de venir donner des leçons de civisme aux gens, Nzouba-Ndama devrait d’abord balayer devant sa porte, il y trouverait un tas de détritus qui mérite son attention.

1. Quand on crée un parti ou un mouvement politique, c’est parce qu’on estime avoir quelque chose à dire ou à proposer.
Au Gabon, les « accords et promesses » n’engagent que les naïfs qui y croient. Par conséquent, quand Nzouba-Ndama lance son appel a la convivialité, il sait très bien qu’il est le premier à s’en foutre. Il est le premier à savoir que la politique Gabonaise n’est pas un débat d’idées mais un combat de coqs. Nous vivons dans un pays d’arrivistes passant de la gauche le matin, à la droite à midi, et dormant centriste le soir. Le régime Bongo a fait de la politique gabonaise, quelque chose de détestable, faisant en sorte que les populations modestes deviennent de plus en plus désemparées et se réfugient derrière des croyances fatalistes et des pasteurs affairistes! Le pouvoir, comme essaie de le faire Nzouba-Ndama. Ne devrait pas dicter la ligne de conduite de l’opposition, si opposition il y a au Gabon. Le but de tout membre d’un parti politique rigoureux ayant foi en quelque chose, c’est d’apporter à la collectivité son savoir, sa sagesse, son expérience de la vie etc. Nous sur ce site avons beaucoup appris de gens comme Luc Bengone Nsi. Demander à l’opposition de se taire et d’être gentille et conviviale, est une injure à tout gabonais. Il faut que Nzouba-Ndama sache qu’un président n’est pas un Dieu ; il ne décide pas de tout, même si au Gabon le président est omnipotent. L’état et la nation doivent vivre de toutes leurs composantes, et l’opposition en est une. Y’en a marre de ce régime en place qui torpille l’ETAT, corrompt la NATION et scie la branche collective sur laquelle nous sommes tous assis avec un système de gouvernance qui permet à un ministre de faire des nominations à 71% composées de gens de chez lui.

La politique ne doit pas être un métier. Il faut qu’après l’exercice du pouvoir les politiciens retournent à leurs activités préalables et ne vivent pas sur le dos de la collectivité, comme c’est le cas aujourd’hui. Des gens comme Nzouba-Ndama après la mort de Bongo, ont eu peur de perdre leurs privilèges si un changement se produisait au Gabon. Ils optèrent donc de continuer avec la chefferie des Bongo. Et se sont eux qui hypocritement, demandent à l’opposition de ne point en faire une fonction. S’engager pour son pays est un devoir citoyen. Même s’il n’y a pas que le poste de président de la république, et qu’il y ait beaucoup à faire dans les associations, fondations, mouvements etc., il reste qu’un parti politique est créé principalement pour accéder au pouvoir politique et proposer un nouveau modèle de société censé apporter plus de bonheur aux populations. Quelqu’un qui crée un parti est convaincu de sa vision. Il doit mettre en place des stratégies pour faire adhérer à sa cause la majorité des populations et se doter des moyens nécessaires pour accéder au pouvoir. Il n’est nullement dévalorisant et même dans le rôle cardinal d’un parti de l’opposition, de rappeler au pouvoir, et parfois en des termes très dures, ses carences et ses manquements. Si Nzouba-Ndama ne le comprend pas, comment lui en vouloir ? Lui qui dirige un parlement fantoche.


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