ENTRE PEAUX DE BANANES ET DAGUES DANS LE DOS. ÇA SE MARCHE DESSUS ENTRE ÉMERGENTS





On nous avait promis la rupture, mais on remarque que le Gabon renoue avec les crises et intrigues politico-institutionnelle dont il ne s'est, en fait, jamais séparé depuis 1967, date á laquelle la France nous fit cadeau de Bongo comme président. Des rumeurs folles circulent en ce moment dans la bonbonnière bongoïste, faisant état de la nomination prochaine d'un nouveau premier ministre, comme si une telle nomination changerait quoique ce soit, car nous savons tous que le problème au Gabon se situe á la tête du pays et non ailleurs. C'est donc Ali Bongo et sa famille qu'il faut changer si on veut que les choses soient réellement différentes.

1. Certains émergents ne conjuguent plus que la phrase: "Biyoghe-Mba doit partir"
Nous avions été les premiers à vous le dire sans langue de bois, il y a quelques mois déjà, que pour certains dans le camp d'Ali Bongo, les dernières élections avaient achevé la petite fibre inclusive qui leur restait. Ils veulent désormais pousser encore plus la politique gabonaise au régionalisme si ce n'est au sectarisme débridé. Nous le voyons dans leurs nominations, où plusieurs ministères ont encore renforcé leur tendance mono ethnique à outrance. Ce blog vous alerte à chaque fois que ce genre de choses se trame. Il y a une frange d'émergents qui ont décidé de verrouiller encore plus le pouvoir d'Ali Bongo, et là où son père avait verrouillé á double tour en mettant ses parents á tous les postes sensibles, les émergents veulent désormais verrouiller á quadruple tour. Faites en vous-même la vérification et les conclusions couleront de source. Nous n'avons pas besoin de vous en faire un dessin pour que les reflets de cette tendance vous soient évidents. C'est dans cette logique qu'il faut aller chercher ces cris qui veulent du départ, manu militari s'il le faut, de Paul Biyoghe Mba; car ces gens veulent démontrer la consolidation régionale du pouvoir en offrant la primature á un représentant d'éléments démographiques et régionaux acquis á Ali Bongo. Ces gens ne peuvent raisonner qu'en mode binaire, c'est-à-dire que pour eux, Paul Biyoghe Mba vient de l'autre coté; comme les gens de l'autre coté ne soutiennent pas Ali Bongo, alors Paul Biyoghe Mba ne saurait continuer dans ce rôle. Pour eux, il faut donner ce poste á quelqu'un venant d'un coin où l'enthousiasme pour le bongoïsme ne connait aucune borne. Les propositions de candidats vont bon train et il y en a même qui ont déjà communiqué á leur "inner circle" qu'ils seront les prochains premiers ministres. Il nous a été dit qu'un de ceux autour desquels les lobbies émergents s'activent, serait un vieux de la vieille originaire de la Nyanga. D'après son lobby, les jours de Paul Biyoghe Mba seraient comptés; son départ rien qu'une question de temps.

2. L'abri ethnique où le refuge de ceux qui se sentent faibles
Si Léon Mba, le premier président, s’était employé à bâtir une nation, ce que nous pouvons vérifier dans toutes les archives, on ne peut pas dire la même chose de ses successeurs. Force est de constater aujourd'hui que le concept même de nation gabonaise est fortement malmené de nos jours. Désormais, contrairement a l'époque de Léon Mba, l’ethnicisme est le premier reflexe en vigueur dans le management de tous les secteurs d'activités dans l'administration gabonaise. Le sectarisme et son cousin le régionalisme sont les pratiquement uniques conditions qui sont de mise quand un candidat est proposé à un poste de nomination. Hélas, aujourd'hui, l'armée doit être altogovéenne en majorité, le directoire de la police aussi, la garde républicaine n'en parlons même pas. Les régies financières sont managées par des gens venant de régions bien précises; désormais c'est la même chose dans l'éducation. Ces fléaux vont en crescendo et sont véhiculés par des politiciens voulant s'entourer de gens qui leur devront tout et qui surtout auront le même reflexe de protection et de préservation des acquis communs. Bien entendu, tout ceci est fait avec notre complicité des Bongo qui estiment que si les gabonais se regardent en chiens de faïences, cela consolide leur pouvoir car ils se réserveraient le beau rôle d'unificateurs et se présenteront comme les seuls á pouvoir "rassembler" cette masse disparate; moyennant billets de banque vite distribués, naturellement. Ces reflexes continuellement cultivés par le bongoïsme ont fini par tuer l'embryon d'unité nationale qui existait au Gabon. Tout porte à croire que de plus en plus, le recours à l’ethnie est davantage expressif auprès des émergents, qu'il ne l'a jamais été auparavant. Il faut avouer que par le passé, du moins pour sauver les apparences, on n'aurait pas permis a Séraphin Moundounga de procéder á des nominations si ouvertement ethnique en si grand pourcentage. On lui aurait demandé de tempérer un peu. Il semble que sous Ali Bongo, la tempérance ait disparue. On est désormais ethniste de manière brutale et ça commence par le top du régime.

Paul Biyoghe Mba se retrouve donc dans la ligne de mire de ceux qui dans le courant émergent, veulent déplacer résolument le centre de gravité de leur pouvoir ailleurs. Au Gabon, nous assistons au renforcement de la règle qui veuille que le recours à l’ethnie soit le passeport de l'existence politique. Le comble du cynisme est que ce sont ces mêmes personnes qui vous font des discours appelant au respect du drapeau et de l'hymne national. De tout temps, les politiciens ont joué sur les fibres sentimentales de leurs ethnies. Pourtant, ils savent que la référence à l’ethnie affaiblit la République. Nos politiciens fourvoient la nation, en étalant au grand jour leur attachement aux préférences ethniques, et ce en dépit du bon sens. Le jour où des gens s'affronteront au Gabon, il faudra aller chercher les raisons dans ces bêtises du régime Bongo.

Comments

  1. et vous agissez vous par idéal nationaliste ou simplement par animosité parce que votre ethnie s'éloigne du commandement? celui qui se gratte sait qu'il est piqué par le moustique après avoir dormi dans la clim, ceux qui ont toujours été piqué ne voient pas de différence, tous vous avez géré le pays et conduit à sa perte, aujourd’hui vous n'avez plus le beurre et l'argent du beurre vous tirez sur tout, entraînant les innocents dans vos histoires. Ce sont encore les plus faible qui sont bernés c est tout

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  2. Cher compatriote,

    Pourquoi j'agi en écrivant sur ce blog, vous me demandez? La réponse est que je n'approuve pas ce qui se passe au Gabon. C'est très simple. Si vous ne voyez que la logique qui veuille que certaines ethnies soient éloignées du commandement et d'autres s'en rapprochent, c'est que vous êtes en véritable phase avec ce que fait Ali Bongo et sa bande car leur raisonnement est celui là. Cher compatriote, la gouvernance ethnique que vous semblez cautionner n'a jamais porté et ne portera jamais aucun bon résultat. Ça fait depuis 1967 que ça dure, les résultats devraient vous interpeler. Quand vous dites que je n'ai plus de beurre, heureusement que ce beurre, je ne l'ai jamais eu. Donc pour moi rien ne change. Mais l'important n'est pas de nous concentrer sur des cas particuliers qui ne sont que les arbres qui nous empêchent de voir la forêt. Je vous suggère d'analyser froidement la situation au Gabon, comme nous nous efforçons de le faire tous les jours sans état d'âme, et de revenir nous convaincre de votre optimisme. Vous avez le droit de penser que les choses vont bien au Gabon. Nous sommes peut être dans l'erreur et ne demandons qu'a avoir la démonstration de nos erreurs. Dire que nous agissons parce que nous n'avons plus le beurre est un enfantillage que seuls des gens qui ne nous lisent pas régulièrement pourraient soutenir.

    Au plaisir de lire de vous des arguments plus solides

    Bien à vous

    Charlie

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