FRANCHEMENT MONSIEUR MASSARD! ACTE 1 : LES STATISTIQUES




Monsieur Massard, il est possible que la hauteur vertigineuse de vos fonctions actuelles et la proximité du pouvoir vous affublent d’œillères vous empêchant de voir désormais ce qui se passe autour de vous. Mais laissez nous vous dire que vos décisions de passer les étudiants boursiers gabonais à la tronçonneuse, suscitent et provoque un intérêt unique dans son intensité, et ce dans toutes les couches sociales du Gabon, que l’on soit sur place ou à l’étranger. A titre d’exemple, notre blog à une moyenne de visites quotidiennes allant de 3000 à 4000 clicks par jour, mais ce weekend, nous avons réalisé les nombres de visites les plus élevés de notre jeune histoire sur la toile, avec plus de 17000 clicks le samedi et 12000 le dimanche. Tous ces visiteurs venaient certainement se rendre compte, soit du sort que vous leur auriez réservé, soit celui que vous auriez réservé à un proche, à un ami ou une connaissance. Bref les gens veulent voir de leurs propres yeux l’ampleur de l’hécatombe. Ils veulent se rendre compte de la suite infinie de « suppression » qui s’aligne sur vos procès verbaux publiés dans « Gabon Matin ». Nous avons, Monsieur Massard, regardé l’émission télévisée de la RTG1. Emission dans laquelle vous apportiez ce qui aurait du être des éclaircissements. Mais Monsieur Massard, nous sommes au regret de vous faire savoir que beaucoup de gabonais ont perçu dans vos explications, la manifestation d’un extrême sadisme, d’une volonté de punir les jeunes étudiants, d’un désir d’affirmer sa domination implacable sur l’avenir des jeunes étudiants. A l’instant où ces lignes sont écrites, nous avons reçu par courrier électronique, 421 témoignages de gabonais. Bien que nous n’ayons pas encore décortiqué le contenu de tous ces courriers. L’échantillon que nous avons déjà épluché permet de deviner que dans la quasi totalité des cas, ces messages s’insurgent contre la nature brutale, autocratique et arbitraire des coupures de bourses que vous venez d’annoncer. Dans le premier acte de cette série qui vous sera dédiée, pendant toute cette semaine, nous voulons vous mettre face aux statistiques qui se dégagent de vos décisions.

1. Vous dites avoir traité exactement 18831 dossiers. Dossiers déposés avant le 30 avril 2010, car vous n’avez pas examiné les dossiers retardataires. Mais seulement, Monsieur Massard, les résultats de votre commission qui ont été publiés, ne couvrent que 4970 cas. Notre analyse nous amène à conclure que d’office, 13861 demandes de bourses, ou encore 74% des demandes de bourses ont été purement et simplement rejetées sans autre forme de procès.

2. Sur les 4970 cas publiés par votre commission à ce jour, il y a 3010 cas de suppression. Soit un pourcentage de suppression sur ce total publié de 4970, de 61%. Si nous ajoutons aux 13861 les 3010 bourses supprimées, on arrive au chiffre effarant de 16871 dossiers rejetés, soit un taux de rejet global de 90%.

3. En se référant aux boursiers suivant les pays, les coupes se présentent de la manière suivante :

a. France : 3141 résultats d’étudiants boursiers en France ont été publiés par la commission de la DGBS de Monsieur Massard. Sur ces 3141 dossiers, 2362 ont reçu la mention Suppression, c’est à dire un taux de suppression en France de 75%.

b. USA : 238 résultats d’étudiants boursiers ont été publiés par la commission de la DGBS. Sur ces 238 dossiers, 155 ont reçu la mention Suppression, c’est à dire un taux de suppression aux USA de 65%.

c. Gabon : 1034 résultats d’étudiants boursiers ont été publiés par la commission de la DGBS. Sur ces 1034 dossiers, 190 ont reçu la mention Suppression, c’est à dire un taux de suppression au Gabon de 18%.

d. Canada : 166 résultats d’étudiants boursiers ont été publiés par la commission de la DGBS. Sur ces 166 dossiers, 76 ont reçu la mention Suppression, c’est à dire un taux de suppression au Canada de 46%.

Monsieur Massard, ces statistiques sont révélatrices d’un désir de ramener les étudiants gabonais vers le Gabon, car on voit une disparité des taux de coupes entre le Gabon et l’extérieur, et vous ne saurez nous convaincre que les étudiants restés au pays ont suivi une scolarité plus linéaire que celle de ceux étant à l’extérieur. Vouloir ramener les étudiants gabonais au Gabon est peut être un de vos objectifs, soit. Mais avez-vous des structures d’accueil à proposer à ces étudiants ? Ces étudiants qui sont à l’étranger dans des formations de pointes nécessitant des laboratoires bien équipés et des instruments de dernière génération, les trouveront où au Gabon ? Quelles sont les capacités d’accueil des universités gabonaises ? Les étudiants gabonais qui s’expatrient, le font principalement à cause du manque de structures éducatives fiables, crédibles et de bonne qualité. Les étudiants gabonais sont à la recherche du savoir, dans des conditions qui remplissent les conditions suivantes : pas de déficit de salles de classe ; des labos bien équipés ; des enseignants bien formés ; et surtout la crédibilité du diplôme et le sentiment qu’on soit au même niveau que les meilleurs dans le monde. Demander à un étudiant qui vient de faire 2 ans avec succès de physique à Toulouse, de rentrer continuer au Gabon, c’est se moquer de lui et compromettre son futur, car Monsieur Massard, vous savez très bien qu’aucune structure ne permettra à cet étudiant de retrouver, au Gabon, le même niveau d’encadrement qu’il aura connu à Toulouse. En termes clairs, Monsieur Massard, vous avez décidé de tuer intellectuellement, toute une génération de jeune gabonais. En plus, les psychologues savent que le sentiment de bonheur, d’être bien dans son élément, est un ingrédient clé d’un apprentissage réussi. Si vous appréciez ce que vous apprenez, et le milieu dans lequel vous l’étudiez, cela vous stimule et déclenche en vous un désir de performance. Monsieur Massard, étudier à l’étranger permet aux jeunes gabonais de prendre conscience d'eux-mêmes, de s’imaginer libres car loin du carcan bongoïste. En revanche, donc, les ramener en masse au Gabon, pour les inscrire dans des écoles et instituts équivoques, dont l’enseignement est plus que suspect, reviendrait tout simplement à décérébrer nos jeunes étudiants, qui en sauraient moins, donc seraient moins performant. Vous voulez créer un pays amnésique, avec des gens qui ne réfléchissent plus en deçà des préoccupations simplement futiles, sinon alimentaires. Franchement Monsieur Massard, vous avez décidé de tirer la jeunesse gabonaise vers le bas.


Demain la suite…

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