GABONAIS ET GABONAISES, VOICI VOTRE FUTUR.
Depuis quelques temps, les nouvelles venant de la capitale mondiale de l'opacité, Pyongyang en Corée du Nord, laissent penser qu'on s'y achemine vers une autre succession héréditaire au sommet du régime. Le plus drôle est que cette succession ressemble comme 2 gouttes de malamba, á ce que nous font subir les Bongo du Gabon. Kim Jong-Il, l'actuel leader, lui-même héritier de Kim Il Song, l'ancien président mort au pouvoir, comme Omar Bongo, est malade. Cette santé périlleuse lui impose de rapidement préparer son héritier. Conscient de l'urgence de la situation, il vient de choisir son fils cadet. Comme au Gabon, un groupe de fidèles prépare déjà la transition.
1. La Corée du Nord, comme le Gabon, est dirigée par une dictature familiale
L'organisation des régimes gabonais et nord coréen est similaire et totalement anachronique. L'an dernier, après une attaque cérébrale, Kim Jong-Il, alors convalescent, avait nommé son beau-frère Jang Song Thaek à la tête du comité national de défense, donnant ainsi des indices de succession au cas où il disparaîtrait prématurément. A 67 ans, Kim Jong-Il offrait ainsi au mari de sa plus jeune sœur, âgé de 63 ans, un poste important qui lui permettait, le cas échéant, de gérer la transition en douceur vers l’un de ses fils. On remarquera qu'au Gabon, des gens comme Jean Ping et Paul Toungui sont non seulement passés par le même ministère mais surtout par la même femme de la famille Bongo, pour asseoir leur pouvoir au sein de cette famille et garantir leur pérennité professionnelle. L’organisation du régime nord-coréen, comme celle du régime gabonais, est assez simple. Si vous avez compris le mode de fonctionnement de la famille dirigeante, vous avez compris comment fonctionne le pays. Kim Jong-Il n’est pas chef de l’Etat, car cette fonction a été décernée à Kim Il-Song "pour l’éternité". Un peu comme Ali Bongo ne puisse pas se faire appeler "grand camarade" par les membres du PDG, car cette appellation a été attribuée à Omar Bongo pour l'éternité. Kim Jong-Il n’est donc "que" dirigeant suprême du régime. Comme avec les Bongo du Gabon, le pouvoir en Corée, est totalement tenu par le clan Kim. Derrière les noms pompeux de ses instances politiques, le pouvoir est avant tout un régime quasi monarchique, dans lequel la dynastie Kim s’est même inventée des liens de parenté avec les anciennes familles royales, et qui entretient un culte de la personnalité á outrance, qui n'est pas sans rappeler celui des Bongo du Gabon.
2. Autre similitude avec la dictature des Bongo, celle des Kim est tout aussi mafieuse
Qui dit dictature familiale suppose des méthodes de gouvernance et de financement du régime plus que discutables. Comme dans le cas du Gabon, la Corée du Nord s'est vue impliquée dans des filières mafieuses dans lesquelles le régime serait directement impliqué. Elle a été impliquee dans la contrefaçon, et elle exporte des des objets de diverse nature, jusqu’aux missiles balistiques. Tout cela pour assurer le train de vie du clan Kim, comme le font les les Bongo du Gabon. Comme Ali Bongo qui va avec ses rutilantes 4x4 narguer les villageois gabonais qui manquent de tout, le "cher leader" nord coréen circule dans un train luxueux spécialement aménagé, traversant les misérables campagnes de son pays où l'attend de manière invariable, la liesse populaire. Il est par ailleurs amateur de produits de luxe, et les estimations sur son train de vie, si elles restent très parcellaires, en font un dictateur très dépensier, comme les Bongo du Gabon.
3. Encore une similitude avec les Bongo du Gabon, le régime nord coréen adore les slogans vides de sens.
En 42 ans, Omar Bongo nous a habitué à toutes sortes de devises et slogans. Le régime nord coréen aussi en raffole. La devise de Kim Il-Song était "Le peuple est comme un dieu pour moi". Slogan certes ridicule, mais qui révèle les ambitions démesurées du "grand leader". Comme au Gabon avec Omar Bongo, la machine de propagande du régime nord coréen presentait Kim Il-Song comme le fondateur de toutes les institutions du pays, et cela en a fait des dirigeants dangereux, car susceptibles de s’engager dans des actions politiques sans anticiper les conséquences (comme nous le voyons en ce moment avec le fils Bongo).
La succession en cours en Corée du Nord devrait intéresser les gabonais car l'appétit venant en mangeant, nous pouvons déjà penser qu'Ali Bongo en mourant au pouvoir, voudra installer á son tour son fils comme le troisième président successif du Gabon portant le nom Bongo. Comme pour la famille Kim, les Bongo sont déterminés à vouloir maintenir le pouvoir au sein de la famille (surtout qu'Ali Bongo l'a reçu de son père, il ne voudra être celui qui brisera la chaine). Pour ça, les Bongo devront s’assurer que le fils d'Ali Bongo bénéficiera d’une légitimité la plus importante possible. Ils vont donc continuer à entourer toutes les institutions du Gabon de proches dignes de confiance. Chers lecteurs, pour nous au Gabon, l'histoire se répètera, car Ali Bongo doit poser les fondations de l'après Ali Bongo, avec pour objectif de préparer l'arrivée aux commandes de son propre fils. Nous subirons un fait sans précédent dans un pays non classifié comme monarchie (en dehors de la Corée du Nord): avec le pouvoir suprême entre les mains de la même famille sur trois générations.
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