THOSE WHO WANT TO NEGOTIATE WITH ALI BONGO, HERE'S WHAT AUTHOR GENE SHARP WOULD TEL THEM. À CEUX QUI PARLENT DE NÉGOCIER AVEC ALI BONGO, VOICI CE QUE LEUR DIRAIT L’AUTEUR GENE SHARP
English version
Gene Sharp is an American professor of political science who is the founder of the Albert Einstein Institution, which dedicated to advancing the study of nonviolent action against dictatorships.
To all of those who are advocating going blindly to negotiate with Ali Bongo, here is what Gene Sharp writes about dictators (these quotes are from the book: “from Dictatorship to Democracy”)
• “Dictators are not in the business of allowing elections that could remove them from their thrones.”
• “The first basic principle of anti coup defense is therefore to deny legitimacy to the putschists”
• “Whatever promises offered by dictators in any negotiated settlement, no one should ever forget that the dictators may promise anything to secure submission from their democratic opponents, and then brazenly violate those same agreements.”
• “Further, democratic negotiators, or foreign negotiation specialists accepted to assist in the negotiations, may in a single stroke provide the dictators with the domestic and international legitimacy that they had been previously denied because of their seizure of the state, human rights violations, and brutalities. Without that desperately needed legitimacy, the dictators cannot continue to rule indefinitely.”
• “There should be no romanticism that international public opinion or even international diplomatic and economic pressure can defeat a coup without determined and strong defense by the attacked society itself”
• “Resistance, not negotiations, is essential for change in conflicts where fundamental issues are at stake. In nearly all cases, resistance must continue to drive dictators out of power. Success is most often determined not by negotiating a settlement but through the wise use of the most appropriate and powerful means of resistance available. It is our contention, to be explored later in more detail, that political defiance, or nonviolent struggle, is the most powerful means available to those struggling for freedom.”
• “As Charles Stewart Parnell called out during the Irish rent strike campaign in 1879 and 1880:
It is no use relying on the Government . . . . You must only rely upon your own determination . . . . Help yourselves by standing together . . . strengthen those amongst yourselves who are weak . . . , band yourselves together, organize yourselves . . . and you must win . . .
When you have made this question ripe for settlement, then and not till then will it be settled.”
• “The foreign states may become actively involved for positive purposes only if and when the internal resistance movement has already begun shaking the dictatorship, having thereby focused international attention on the brutal nature of the regime.”
Version française
Gene Sharp est un professeur Américain de science politique qui est le fondateur de l'Albert Einstein Institution, qui est consacrée à l'avancement de l'étude de l'action non-violente contre les dictatures.
Pour tous ceux qui préconisent d'aller aveuglément négocier avec Ali Bongo, voici ce que Gene Sharp écrit au sujet des dictateurs (ces citations sont tirées de l'ouvrage: « De la dictature à la démocratie »)
• Les dictateurs ne vont pas se permettre d’organiser des élections qui pourraient les chasser de leur trône.
• Le premier principe de la défense anti-coup d’État est donc de refuser aux dictateurs toute légitimité.
• Toute négociation entre un dictateur et ses opposants démocratiques est vouée à déboucher sur un marché de dupes : la vision « romantique » de dictateurs qui seraient prêts à faire des concessions majeures, et de négociations menées en fonction d’arguments de droit et d’éthique (et non de pouvoir), est au mieux irréaliste : si un dictateur veut assouplir son régime, il n’a pas besoin de négocier pour le faire. Cette vision peut même être dangereuse : les négociations donnent au dictateur une légitimité. La seule négociation envisageable est celle permettant à un dictateur en déroute de fuir son pays en sécurité.
• L’ouverture de négociations alors que des questions fondamentales de libertés civiles sont en jeu peut n’être qu’une ruse du dictateur visant à obtenir la paix ou la soumission des opposants alors que la violence de la dictature se perpétue. Dans ce type de conflit, la seule négociation envisageable est celle qui se tient à la fin d’une lutte décisive, lorsque le dictateur est aux abois et qu’il cherche un couloir de sécurité pour se rendre à un aéroport international.
• Plus encore, des démocrates ou des spécialistes étrangers participant aux négociations peuvent, d’un seul coup, fournir au dictateur la légitimité (intérieure ou internationale) qui lui était refusée du fait de sa position monopolistique dans l’État, de ses violations des Droits de l’Homme et de sa brutalité. Sans cette légitimité désespérément nécessaire, les dictateurs ne peuvent pas continuer à régner indéfiniment. Les acteurs de la paix ne doivent pas la leur fournir.
• Souvent considérées comme solidement ancrées et invincibles, certaines de ces dictatures se sont révélées incapables de résister à une défiance sociale, politique et économique concertée par le peuple.
• C’est la résistance et non pas la négociation qui compte dans les conflits dont les enjeux sont fondamentaux. Dans presque tous les cas, la résistance doit continuer pour chasser les dictateurs du pouvoir. Le succès est le plus souvent déterminé non pas par un accord, mais par l’usage des moyens de résistance les plus appropriés et les plus puissants disponibles.
• Comme professait Charles Stewart Parnell en 1879 et 1880, lors de la grève des loyers en Irlande : « Il est inutile de compter sur le gouvernement…vous ne devez compter que sur votre propre détermination… Aidez-vous en vous soutenant les uns les autres… fortifiez ceux qui, parmi vous, sont faibles… unissez-vous, organisez-vous… et vous gagnerez…
• Les puissances étrangères s’investissent parfois de manière positive pour le peuple opprimé, mais seulement si le mouvement intérieur de résistance a déjà ébranlé la dictature au point d’attirer l’attention internationale sur la nature brutale du régime.
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