WHAT DO THE ELECTORALISTS ULTIMATELY WANT? QUE VEULENT FINALEMENT LES ÉLECTORALISTES ?
English
version
When
we look at all the electoralists, from Ali Bongo to his brother Bertrand Zibi
and all those in between, the first thing that shocks is the poverty of the political
discourse in Gabon. When we look at the level of political actors in Senegal or
Côte d'Ivoire, we have a long way to go.
The
most curious thing is that Gabonese electoralists have in common that they do
not propose anything fundamentally different from what is already being done;
except that they are the ones who will do it if they are brought to power.
Bertrand
Zibi says he will return Gabon to the Gabonese; Maganga Moussavou says he will
institute decentralization; we may listen to the very loquacious and polite
Jean-Gaspard Ntoutoume-Ayi, but we are still unable to tell you what a regime
of the Union Nationale would do fundamentally different. Regarding Gondjout,
only God knows if he himself knows what he is doing! As for Raymond Ndong-Sima,
he is very nice but spends his time navigating between the mysteries of those
in power and the opportinistic opposition. This is not very serious.
The
message of the electoralists is indigestible and bland. It is immaterial in the
sense that it does not clearly claim a salient point about the collective
future of Gabonese. No one speaks with the seriousness of a candidate in a presidential
election, about the problem of employment in Gabon. Neither Raymond Ndong-Sima
the economist, nor the others who feed us with commonplaces at all the meetings.
On the power side, we prefer not even to lend ourselves to the circus in which
Ali Bongo engages.
When
will we see electoralists engage in serious analyses about jobs; housing;
purchasing power? The only watchword of the electoralists is the rejection of
the "system". Even Ali Bongo, you realize, rejects his own system!
In
Gabon, the political discourse of all those who go with Ali Bongo to his little
fantasy, has at most only form; but no substance.
Which
candidate credibly talks about the desluming of our big cities? About reliable
connections of our rural populations to the electrical grid? About the
universality of school transport, of school canteens and the effective and not
just partially free health care in public institutions?
Gabonese,
almost all as a whole, know that they should no longer expect anything from
this self-perpetuating political class. As proof, they have very little
interest in the current campaign. They know that for Ali Bongo, what matters is
his third term, which will be followed by the inevitable fourth, then the fifth
term, etc., until death follows and he passes the baton to his son. We will
have a century of Bongos at the head of Gabon. That is the plan. Electoralists know this.
The
real change, for those who understand politics in a country like Gabon, should
be through a radical change in political personnel. Whether from the majority
or the opposition. A politician accused of maintaining the status quo for the
benefit of their own interests and the privileges offered to him by the
Gabonese system as it is conceived, is guilty and should be discarded.
It
is because they have not yet understood the feeling of rejection of Gabonese
towards them, that the leaders of opposition parties and even worse those in
power, are bluntly rejected.
The
Gabonese people are revolting against the confinement in which the political
class would like to keep them. After having been confined in the single thought
of democratic progressivism and concerted for decades under the single party
system, democracy was dangled in from of them in the early 90s to better impose
upon them the single thought of all Bongos in perpetuity.
In
Gabon, the electoralists are in fact businesses that are bought by compromissions.
The Gabonese people, who have so far been patient, may have decided to break
their chains. And if they want to have new leaders, they want them to be
honest, competent and fully committed to serving the nation. They add to this
youth as a guarantee of new blood not contaminated by the practices of the old
system.
In
the end, Gabonese want to live their lives to the fullest. In a true democracy.
With real tolerance and real projects for real progress. But the electoralists
cannot offer this to them!
Version française
Quand on observe tous les électoralistes, d’Ali
Bongo à son frère Bertrand Zibi et tous ceux qui se situent entre les deux, la première
chose qui choque est la pauvreté du discours politique au Gabon. Quand on
regarde le niveau des acteurs politiques au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, nous
avons du chemin à faire.
Le plus curieux est que les électoralistes
Gabonais ont en commun qu’ils ne proposent rien de fondamentalement différent
de ce qui se fait déjà ; sauf que ce sont eux qui le feront s’ils sont portés
au Pouvoir.
Bertrand Zibi dit qu’il va rendre le Gabon au
Gabonais ; Maganga Moussavou dit qu’il instaurera la décentralisation ;
nous avons beau écoutez le très loquace et policé Jean-Gaspard Ntoutoume-Ayi,
mais nous sommes toujours incapables de vous dire ce qu’un régime de l’Union
Nationale ferait de fondamentalement différent. Quand a Gondjout, Dieu seul
sait si lui-même sait ce qu’il fait la ! Quant à Raymond Ndong-Sima, il
est bien Gentil mais passe son temps à naviguer entre les arcanes du pouvoir et
l’opposition entriste. Cela ne fait pas très sérieux.
Le message des électoralistes est indigeste
et fade. Il est immatériel en ce sens qu’il ne revendique pas clairement de
point saillant à propos de l’avenir collectif des Gabonais. Personne ne parle
avec le sérieux d’un candidat a une élection présidentielle, de la problématique
de l’emploi au Gabon. Ni Raymond Ndong-Sima l’économiste, ni les autres qui
nous abreuvent de lieux communs à longueur de meetings. Côté pouvoir, nous préférons
ne même pas prêter le flanc au cirque auquel se livre Ali Bongo.
Quand verra-t-on les électoralistes se livrer
à de sérieuses analyses au sujet de l’emplois ; du logement ; du
pouvoir d'achat ? Le seul mot d'ordre des électoralistes, c'est le rejet
du « système ». Même Ali Bongo, vous vous rendez compte, rejette son propre système !
Au Gabon, le discours politique de tous ceux
qui vont avec Ali Bongo à son petit tour de passe-passe, n’a tout au plus que
de la forme ; mais aucun fond.
Quel candidat parle de manière crédible de la
débidonvillisation de nos grandes villes ? Des raccordements de nos populations
rurales au réseau d’électricité de manière fiable ? De l’universalité des
transports scolaires, des cantines scolaires et de la gratuité effective et non
simplement partielle des soins de santé dans les établissements publics ?
Les Gabonais, presque tous dans leur
ensemble, savent qu'ils ne doivent plus rien n’attendre de cette classe
politique qui se perpétue. Pour preuve, ils s’intéressent très peu à la
campagne en cours. Ils savent que pour Ali Bongo, ce qui compte, c’est son troisième
mandat, qui sera suivi de l’inévitable quatrième, puis du cinquième mandat,
etc., jusqu’à ce que mort s’en suive et qu’il passe le témoin a son fils. Nous
aurons un siècle des Bongo à la tête du Gabon. C’est cela le plan. Les électoralistes
le savent.
Le vrai changement, pour ceux qui comprennent
la politique dans un pays comme le Gabon, devrait passer par un changement
radical du personnel politique. Qu'il soit de la majorité ou de l'opposition.
Un personnel politique accusé d'entretenir le statu quo au profit de ses
propres intérêts et des privilèges que lui offre le système gabonais tel qu'il
est conçu, est coupable et devrait mis hors d’état de nuire.
C'est parce qu'ils n'ont pas encore compris le
sentiment de rejet des Gabonais envers eux, que les leaders de partis d'opposition
et pire encore ceux du pouvoir, sont conspués sans ménagement.
Le peuple Gabonais se révolte contre
l'enfermement dans lequel la classe politique voudrait le maintenir. Après
l'avoir confiné dans la pensée unique du progressisme démocratique et concerté
pendant des décennies sous le parti unique, on lui a fait miroiter la
démocratie au début des années 90 pour mieux lui imposer la pensée unique du tout
Bongo à perpétuité.
Au Gabon, les électoralistes sont en fait des
fonds de commerce qui s'achètent à coup de compromissions. Le peuple Gabonais qui
jusqu’ici a été patient, a peut-être décidé de briser ses chaînes. Et s'il veut
avoir de nouveaux dirigeants, il les veut intègres, compétents et complètement
engagés au service de la nation. Il y ajoute la jeunesse comme d'une garantie
d'un sang neuf non contaminé par les pratiques de l'ancien système.
Au final, les Gabonais veulent vivre
pleinement leur vie. Dans une vraie démocratie. Avec une vraie tolérance et de
vrais projets pour un vrai progrès. Mais cela, les électoralistes ne peuvent le
leur offrir !
Comments
Post a Comment