THE CONSEQUENCES OF A REGIME THAT DOES NOT CARE ABOUT LEGALITY. LES CONSÉQUENCES D’UN POUVOIR QUI SE FICHE DE LA LÉGALITÉ

The General Secretary of the PDG
Le Secrétaire General du PDG
(Photo: Gabonlibre)




English Version

In a nation, any nation, democratic or not, the administration is the central instrument of power. It is through this administration that the power imposes in a dictatorship, and demands in a democracy, the administered to submit to specific rules constituting the legal scaffolding governing the nation. But in the case of Gabon, when the party in power for 45 years, the PDG turns out to be itself operating illegally, when it is known that the PDG is the power and vice versa, one may wonder how the power that emanates from the PDG may require the people, the administered, to have an unconditional respect for constitutional provisions which it disdains? In other words, can the regime order individuals to obey and uphold the law, with risk, in case of resistance, that the state may use the public forces it has the monopoly over, to crack down the recalcitrant while the political organ of power, its party, the PDG, bathes in illegality with impunity?

Modern political systems, and the one in place in Gabon is theoretically built on this model, consist of three branches: the legislative branch, the executive branch and the Judiciary. The role of each branch of power is defined by the constitution and these three branches must interact to ensure the smooth running of the country. In fact, the political and social stability of the country often depend on the consensus between the legislative and executive branches. They must agree on some key points to maintain a climate of political stability in the country.

So it is, dear readers, the respect for the law which gives legitimacy to the governance of a country. This legitimacy must be expressed through the deep commitment of the people in the way they are governed. That is to say that people should have confidence in that governing bodies are responsible and trustworthy. The Constitution is a contract of adhesion binding all components of Gabonese society. It binds all Gabonese in a uniform adherence to all the rules governing the relationship between citizens, and between citizens and public authorities. Therefore, if the compliance with the Constitution rests with the people, it does not spare the rulers either. So in the situation of the PDG in Gabon, the authorities in deciding not to abide by the constitution, have forfeited the legitimacy and therefore the approval of the governed and turn into outlaws.

When the Deputy Minister of the Interior has the nerves to answer a citizen questioning the violation of the Constitution perpetrated by the ruling party, by saying that he does not give a damn about that request, one can measure that not only has the country sunk into an economic, social and political crisis whose effects are measurable, but the moral crisis at the heart of power is terminal. Economically and socially, it can be measured for example the constant decline in the purchasing power of families, the increased unemployment and the ever progressive reduction of fundamental freedoms and the scope of any opposition. If it was already known that the justice system was dictated to by the regime and had lost all credibility, one might have expected that the regime would be trying to hide its own contempt for the constitution which it has the responsibility to uphold. It is in this context of favoritism, collapse of public services (education, health, social services, justice, etc.), and widespread corruption, that the dignitaries of the ruling party would like for the Gabonese people to continue to watch them manhandle the country.

"It's all chat, take us to court," said the Deputy Minister for the Interior, knowing that the justice system is biased and therefore no complaints would go anywhere. Such a character, subservient to the regime, is above all personally interested in the continuation of the patronage system and because of this, can care less about the constitutional violation committed by his party and regime. Yet this same character insists that Gabon is a country observing the rule of law! Who are they kidding?


Version Française

Dans une nation, toute nation, démocratique ou non, l’administration publique est l’outil central du Pouvoir. C’est par le truchement de cette administration que le pouvoir impose en dictature et demande en démocratie, aux administrés de se soumettre à des règles précises constituant l’échafaudage juridique régissant la nation. Mais en ce qui concerne le Gabon, quand le parti au pouvoir depuis 45 ans, le PDG, se révèle être lui-même dans l’illégalité, quand on sait que le PDG est synonyme de pouvoir et vice versa, on peut se demander comment le pouvoir qui émane du PDG peut-il exiger des administrés un respect inconditionnel pour des dispositions constitutionnelles dont il se dispense lui-même? En d’autres termes, peut-on commander aux particuliers d’obéir et d’observer la loi, avec des risques, en cas de résistance, que l’Etat utilise la force publique dont il a le monopole pour sévir contre les récalcitrants, alors que l’organe politique du pouvoir, son parti, le PDG, baigne lui-même dans l’illégalité et ce en toute impunité?.

Les systèmes politiques modernes, et celui en vigueur au Gabon est théoriquement bâti sur ce modèle, se composent de trois pouvoirs: le pouvoir Législatif, le pouvoir Exécutif et le pouvoir Judiciaire. Le rôle de chaque pouvoir est bien défini par la constitution et ces trois pouvoirs doivent interagir pour assurer le bon fonctionnement du pays. En fait, l’équilibre politique et social du pays dépend souvent du consensus entre les pouvoirs Législatif et Exécutif. Ils doivent s'accorder sur certains points fondamentaux pour maintenir un climat de stabilité politique dans le pays.

C’est donc, chers lecteurs, le respect pour la légalité qui confère sa légitimité à la gouvernance d’un pays. Cette légitimité doit s’exprimer par l’adhésion profonde des populations dans la manière dont elles sont gouvernées. C'est-à-dire que la population doit considérer que les gouvernants sont responsables et dignes de confiance. La constitution est un contrat d’adhésion liant toutes les composantes de la société gabonaise. Elle lie tous les gabonais dans une adhésion uniforme à toutes les règles régissant les rapports des citoyens entre eux, mais aussi entre les citoyens et le pouvoir public. Par conséquent, si le respect de la constitution incombe au peuple, il n’épargne pas non plus les gouvernants. Donc dans la situation du PDG au Gabon, le pouvoir en décidant de ne point se soumettre à la constitution, fait un forfait de la légitimité et donc de l’approbation des gouvernés et se met hors la loi.

Quand le Ministre Délégué à l’Intérieur se permet de répondre à un citoyen l’interpellant sur la violation de la constitution perpétrée par le parti au pouvoir, en disant se foutre de cette requête, on mesure alors que non seulement le pays s’enfonce dans une crise économique, sociale et politique dont les effets sont mesurables, mais la crise morale au cœur du pouvoir est en phase terminale. Economiquement et socialement, on peut mesurer par exemple la baisse constante du pouvoir d’achat des familles, l’augmentation du taux de chômage et la toujours progressive réduction des libertés fondamentales et de la marge de manœuvre de toute opposition. Si on savait déjà que la justice était aux ordres du pouvoir et qu’elle avait perdu toute crédibilité, on aurait pu s’attendre à ce que le régime s’efforce de masquer son propre mépris pour la constitution dont elle a la responsabilité de faire respecter. C’est dans ce contexte de favoritisme, d’effondrement des services publics (enseignement, santé, prestations sociales, justice, etc.), et de corruption généralisée, que les dignitaires du parti au pouvoir voudraient que les Gabonais continuent de les voir mettre le pays à sac.

« Tout ça c’est de la tchatche, amenez nous devant les tribunaux » a répondu le Ministre Délégué à l’Intérieur, sachant très bien que la justice étant aux ordres, aucune plainte n’aboutirait. Un tel personnage, inféodé au pouvoir, a avant tout un intérêt personnel à ce que le système clientéliste perdure et à cause de cela n’en a cure de la violation constitutionnelle commise par son parti et régime. Ce même personnage insiste pourtant que le Gabon soit un Etat de droit! De qui se moque-t-on?

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