MAKE THE VICTIMS OF THE REGIME’S REPRESSION MORE VISIBLE! RENDRE LES VICTIMES DE LA REPRESSION DU RÉGIME PLUS VISIBLES !



Photos: archives and A. Meye



English version

Annie Meye, Georgette Toussaint and other committed women, even when we do not share their commitment, continue to show us what the long-term solidarity with the victims of the repression of the Bongo regime should be. We unfortunately have the dirty habit of forgetting too quickly the victims of this regime.

We all know what happened to Germain Mba; but how many Gabonese really wanted to know who he was, or tried to meet his family? We know what happened to Ndouna Depenaud; but how many of us have tried to read his literary work and pay tribute to him, even symbolically? It is often easier for us to complain about the regime, but we are failing when it comes to organize for the victims of this regime.

We all remember the attacks by the regime's security forces against citizens who went to the airport to accompany the body of Andre Mba Obame. We remember the commotion caused in the public opinion by the publication of the images of a valiant Gabonese’s leg torn by a deadly explosion of ammunition. But we have not looked to find out more about this woman whose leg could have been amputated. Fortunately all Gabonese do not think nor act like the majority of us who merely complain, never taking the initiative to be ourselves the change we want to see in others.

Annie Meye, Georgette Toussaint and other women have found that victim with the shredded leg and were kind enough to share with us what has become of her and how she is doing. Her name is Denise Elo and she lives in pk 12 in the suburb of Libreville. Yet a simple gesture, a visit without drums or trumpets, or glitter; but that the vast majority of us would never have done because we are too busy doing... God knows what! We are too busy to spend a brief moment on the real work for change we believe that the country badly needs. We are full of contradictions!

Denise Elo has paid a heavy price for our freedom, whether we like it or not; she has done her part and it is we who refuse to do ours, making more visible the many victims of the regime. It is too easy to cry, to scream in anger at the situation of Gabon, while remaining idle and waiting for others to take all the initiatives.

We congratulate Ladies Annie Meye and Georgette Toussaint, for making visible Denise Elo, who without this visit would have certainly remained anonymous and forgotten. This is in our view a highly brotherly act because we have to support each other against those who use violence to punish our bodies and to soften our souls; so to erase the last skill we could have to socialize and to live in society, and in a citizen manner.

These unproductive beings, lazy and vain, who govern us, are trying to reduce us through violence into beings only concerned with our most basic needs often conditioned by working our guts: to eat, drink, urinate, defecate, copulate ... But because of their civic engagement, some Gabonese demonstrate that they are more than just a biological body, they have the power of thought and transcendence!

Now that we know who this lady is, what would our spirit of solidarity towards her be? Would we again be lax?



Version française

Annie Meye, Georgette Toussaint et d’autres femmes engagées, même quand on ne partage pas leur engagement, continuent de nous démontrer ce qu’est la solidarité à long terme, envers les victimes de la répression du régime Ali Bongo. Nous avons fâcheusement la sale habitude d’oublier trop vite les victimes de ce régime.

Nous savons tous ce qui est arrivé à Germain Mba ; mais combien de Gabonais ont vraiment voulu savoir qui il était, ou ont essayé de rencontrer sa famille ? Nous savons ce qui est arrivé à Ndouna Depenaud ; mais combien d’entre nous ont cherché à lire son œuvre littéraire et à lui rendre hommage, même de manière symbolique ? Il est pour nous souvent plus facile de nous plaindre du régime, mais nous sommes négligeant quand il s’agit de s’organiser en faveur des victimes de ce régime.

Nous nous souvenons tous des agressions perpétrées par les forces de sécurité du régime, contre les citoyens s’étant rendus à l’aéroport pour accompagner le corps d’André Mba Obame. Nous nous souvenons de l’émoi que causa dans l’opinion, la publication d’images de la jambe d’une vaillante Gabonaise, déchiquetée par une explosion meurtrière de munitions de guerre. Mais nous n’avons pas cherché en à savoir plus sur cette dame dont la jambe aurait pu être amputée. Heureusement que tous les Gabonais ne pensent ni n’agissent comme la majorité d’entre nous qui se contente de se plaindre, sans jamais prendre l’initiative d’être soi-même le changement qu’on voudrait voir chez les autres.

Annie Meye, Georgette Toussaint et d’autres femmes, ont retrouvé cette victime à la jambe déchiquetée, et eu l’amabilité de nous faire partager ce qu’elle est devenue et comment elle se porte. Elle s’appelle Denise Elo et vit près du pk12 en banlieue de Libreville. Un geste pourtant simple, une petite visite sans tambours, ni trompettes, ni paillettes ; mais que la grande majorité d’entre nous n’aurait jamais faite, parce que nous sommes trop occupés à faire…, Dieu sait quoi ! Nous sommes trop occupés pour consacrer un bref instant au véritable travail de changement dont nous estimons que le pays a grandement besoin. Nous sommes plein de contradictions !

Madame Denise Elo a payé un prix lourd pour notre libération, que nous le voulions ou non ; elle a fait sa part et c’est nous qui refusons de faire la nôtre, en rendant plus visible les nombreuses victimes du régime. Il est trop facile de pleurer, de hurler sa colère devant la situation du Gabon, tout en restant les bras croisés et attendant que d’autres prennent toutes les initiatives.

Nous félicitons donc Mesdames Annie Meye et Georgette Toussaint, pour avoir rendu visible Madame Denise Elo, qui sans cette visite, serait certainement demeurée anonyme et oubliée. C’est à notre avis, un acte hautement fraternel car nous devons nous soutenir les uns les autres contre ceux qui utilisent la violence pour espérer punir nos corps et amollir nos âmes ; pour ainsi effacer les dernières aptitudes dont nous pourrions disposer encore pour nous sociabiliser et vivre en société et ce de manière citoyenne.

Ces êtres improductifs, oisifs et vains, qui nous gouvernent, essaient de nous réduire par la violence en des êtres n’étant préoccupés que par nos besoins les plus élémentaires souvent conditionnés par le roulement de nos viscères : manger, boire, uriner, déféquer, copuler… Mais par leur engagement citoyen, certains Gabonais démontrent qu’ils sont bien plus qu’un simple corps biologique, qu’ils ont la force de la pensée et du dépassement de soi !

Maintenant que nous savons qui est cette dame, quel sera notre élan de solidarité envers elle ? Là aussi allons-nous être laxistes ?

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