TÊTE Á TÊTE ALI BONGO-PIERRE MAMBOUNDOU Á PARIS ; VOUS EN ÉTIEZ PRÉVENUS DEPUIS MARS DERNIER





Le lundi 8 Mars dernier, ce blog qui se défend l’utilisation d’une quelconque langue de bois, publiait un billet dont le titre était : [LE PDG MET EN PLACE SA « SOUTHERN STRATEGY»]. Cet article expliquait la nouvelle manœuvre du pouvoir Bongo qui consistait à ramener dans son escarcelle les partisans du groupement ACR ; en propulsant de manière ostensible et très volontaire des représentants sociologiques de cette région bien définie, à des postes de haute visibilité autour du pouvoir. Nous présentions les choses de manière directe comme à notre habitude, et la réaction des petits esprits qui ne comprennent rien ou préfèrent ne rien comprendre fut très bruyante. On nous accusa de nous en prendre à Mamboundou, crime de lèse majesté, et de mettre en péril l’unité nationale. Oh que c’est fatiguant à la fin, de brandir le petit drapeau vert-jaune-bleu à chaque fois qu’on met les gens en face de la réalité des manigances politiques gabonaises. Chers lecteurs, les évènements continuent de nous donner raison et nous ne sommes pas les seuls à avoir vu venir cette consolidation régionale autour du régime Bongo. Il faut qu’on se comprenne, Pierre Mamboundou a le droit de rencontrer Ali Bongo si ça lui chante, et nous aussi avons le droit d’analyser cette rencontre, si ça nous chante, sans que cela constitue une quelconque insulte à Pierre Mamboundou ; et c’est cela qui va être fait dans ce billet.

1. Mamboundou déclare au sortir de sa visite avec Ali Bongo que « le Gabon va bien »
Au Gabon, il n’est pas rare d’entendre les gens clamer haut et fort que les politiciens n’ont aucun sens de l’honneur. Les populations en sont à placer les politiciens de toutes tendances dans le même panier, vu que les politiciens gabonais soient des champions du retournement de veste. Parfois, il suffit de quelques jours, pour qu’une personne saute d’un bord à l’autre croyant jouer à la marelle pour monter au ciel. La population dans son ensemble a souvent reproché aux politiciens gabonais leur posture du chacun pour soi et Dieu pour moi! Dans cette optique, la déclaration de Mamboundou donnant un diagnostic satisfaisant à la nation gabonaise par les temps qui courent, est bien trop bizarre pour être passée sous silence. Même si nous respectons le fait que Mamboundou ait été très souffrant pendant longtemps, nous croyons quand même savoir qu’il lit les journaux depuis Paris. Sachant que personne ayant un pouls, ne saurait dire de manière catégorique comme l’a fait Mamboundou, que le Gabon aille bien, nous sommes en lieu de nous demander ce qui a bien pu motiver cette déclaration. Il aurait pourtant suffit à Mamboundou de rentrer en contact avec les étudiants gabonais sur la place de Paris pour qu’il sache que les choses ne soient pas aussi paradisiaques, au Gabon des Bongo, qu’il le pense. Il n’est pas interdit aux politiciens de l’opposition d’avoir des contacts ouverts avec le pouvoir, ou même de rejoindre le pouvoir. On l’a vu sous d’autres cieux, là n’est pas le problème. Le problème se situe quand ces politiciens font des déclarations qui prennent les gens pour des cornichons. Dire que le Gabon aille bien dans le contexte actuel est tellement ridicule que le politicien qui prononce une telle ineptie s’expose inévitablement a l’embarras et conforte l’opinion de ceux qui pensent, non sans arguments, que la politique gabonaise soit un refuge de gens sans foi ni loi préoccupés de se remplir les poches. Il est aussi évident qu’une telle déclaration, quand elle est juxtaposée à la réalité sur le terrain, décrédibilise son auteur face à toute personne munie de la capacité d’analyse indépendante ; sauf naturellement les partisans inconditionnels qui sont comme des odalisques dévouées corps et âmes à leur gourou qui leur apportera la lumière divine, et prennent tout au pied de la lettre. Il y a un an quand Mamboundou battait campagne, il a fait un constat accablant sur l’état du Gabon, aujourd’hui il dit « le Gabon va bien ». Suivant cette courte chronologie, il faut être un esclave fidèle pour nier que Mamboundou entre de plein pied dans la « CONVIVIALITÉ ». La suite lui sera certainement fructueuse.

2. « Il n’est pas bon de parler du pays à l’extérieur » dixit Mamboundou !
Autre déclaration curieuse de Mamboundou à la sortie de son audience avec Ali Bongo, a été de dire qu’il n’était pas indiqué de parler du Gabon à l’extérieur. C’est quand même étrange venant de quelqu’un ayant passé de longues années d’exil à l’extérieur du Gabon ; années pendant lesquelles il n’a jamais observé sa nouvelle doctrine. Autre contradiction, il a fait cette déclaration après avoir dit que tout allait bien au Gabon, ce qui signifie qu’il ne se gênait pas de dire du bien de la gestion du Gabon par le pouvoir en place, mais face à la critique, il préférait garder réserve. C’est une position grotesque sinon absurde. La fragile pellicule d’intégrité de conviction, qui recouvrait Mamboundou, et a survécu depuis des années, a finalement volée en éclat. Nous sommes en train de revivre l’épisode Mba-Abessole. On commence par des positions pas très claires ; son parti politique devient ensommeillé ; on entre dans la convivialité avant de finir au gouvernement à un poste ronflant mais dont les pouvoirs restent certes limités.


Nous vous le disions d’entrée, que les politiciens de tous bords se rencontrent est une bonne chose. Mais ces rencontres doivent faire évoluer les choses. Les sacrifices de ceux qui ont donné leur vie pour un pays doivent être honorés, surtout quand ils ont cru en des hommes. Si Mamboundou pense désormais qu’Ali Bongo est celui avec lequel il veut travailler, qu’il le dise clairement, les gabonais comprendront. D’autres l’ont fait avant lui et ce ne sera pas la fin du monde. Quelques uns de ses partisans seront déçus mais l’ensemble comprendra. Cependant, que Mamboundou fasse des déclarations qui le discréditent face à l’intelligence des gabonais, en tentant de caresser Ali Bongo dans le sens du poil tout en protégeant son célibat politique, est très maladroit pour un politicien aussi expérimenté. D’autres ont tenté la manœuvre avant lui et ont fini dans les dépotoirs politiques du Gabon.

Comments

  1. Le premier opposant qui osera marcher sur les cadavres de Port-Gentil le paiera cash ! Et c'est valable pour la mafiafrique du Gabon !

    Bruno Ben MOUBAMBA

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  2. Cher Bruno,

    La sorcellerie politique dans ses œuvres. Malheureusement ce n'est pas fini.

    Bien à toi

    Charlie

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  3. De l'ère d'OBO, PMM était prêt à rentrer au gouvernement de Bongo, sous certaines conditions qui ne plaisaient pas au PDGistes soucieux de leurs intérêts personnels. Si aujourd'hui les conditions qu'il exigeait sont réunies pour qu'ils soit 1er ministre sans avoir les mains et les pieds liés, je prendrait le risque de le soutenir en espérant que cela ne soit pas vain comme pour Mbabess, s'il venait à prendre une telle décision. Ils ne serait pas moins crédible que les nouveaux opposants revanchards qui usaient de tous leurs muscles pour le cogner dessus, l'humilier et l'affaiblir jusqu'à combattre ses idées pour faire avancer la démocratie. Néanmoins, on a eu les enveloppes accolés, la proposition du bulletin unique, aujourd'hui on parle de la biométrie, PMM a été en première ligne de front de tous les combats qui ont permis ces minuscules avancées. Le Bilan de PMM en tant que député et opposant est des plus éloquents, même si l'objectif final n'a pas été atteint et qu'on préfère toujours en dire plus sur ce qui le discrédite, que ses mérites. Quand il était radical, nombreux sont ceux qui n'avaient aucun égard pour sa lutte parce qu'ils n'étaient pas du même village, de la province, où parce qu'il estimaient leur intérêts dans les rangs de la majorité trop importants, aujourd'hui ils sont les premiers à le reprocher de s'asseoir avec le pouvoir pour dialoguer, n'est pas de la démagogie et de la mauvaise foi? Même si les choses ont changé aujourd'hui, je pense que de l'histoire du Gabon, il est l'un qui de sa chair et de son âme a beaucoup offert et a souffert le martyr, ça mérite une poussière de respect. S'il n'est plus opposant tant mieux, les autres auront désormais tout le terrain pour eux.

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  4. Cher compatriote,

    Il sera impossible à PM de rejoindre Ali Bongo sans avoir les pieds et mains liés. J’y reviendrai dans les tout prochains jours.

    Portez vous bien

    Charlie

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  5. @ Brice

    C’est hein ? Comme vous pouvez vous débattre à vouloir justifier je ne sais quoi. Ca doit faire bizarre de se retrouver être soudainement la cible lorsqu’on est habitué a être le tireur! Aucune explication n’y changera rien, l’opinion a pris acte, c’est tout!

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