ANNONCE PRÉCIPITÉE D’UN GOUVERNEMENT POUR DÉTOURNER L’ATTENTION DES GABONAIS DES ÉVÈNEMENTS DE CÔTE D’IVOIRE ET DE TUNISIE





Alors que nous assistons à une autre révolution en Afrique, celle des peuples qui décident de se prendre en main et faire pression à partir de la rue pour un plus grand contrôle de leur destinée ; au Gabon, Ali Bongo, dans une manœuvre désespérée de diversion, annonçait un nouveau gouvernement, comme si c’est cela qui intéressait les gabonais. Pour les tenants du pouvoir au Gabon, le défi que la rue ivoirienne jette à la France de Sarkozy, est déjà assez problématique comme symbole ; mais voici qu’une autre rue démontre qu’un peuple qui veut, peut se débarrasser d’un pouvoir totalitaire. Cette fois, le peuple Tunisien. Alors, pris de court, le pouvoir Bongo au Gabon s’est empressé de trouver un moyen de diversion pour détourner l’attention du public et empêcher que la chute du président Ben Ali, sous la pression de la rue, ne fasse des émules dans la population gabonaise. Le pouvoir Bongo a peur que la révolte des tunisiens et celle des ivoiriens qui tiennent seuls face au monde entier, ne constituent des exemples pour les gabonais sevrés de liberté. N’ayant rien d’autre à proposer au gabonais, le pouvoir Bongo a fait ce qu’il sait faire de mieux, c’est dire créer un écran de fumée en annonçant un remaniement totalement insignifiant, pour essayer d’obscurcir l’actualité africaine qui nous montre comment ivoiriens et tunisiens peuvent être, comme le furent hier les sud africains, les nouveaux phares du monde africain.

1. Le pouvoir Bongo pris au piège
Que vont faire les émergents, maintenant que tout le monde sait que non seulement Ali Bongo est un usurpateur, mais aussi que des peuples africains peuvent, soit faire échec aux desseins des puissances coloniales, soit chasser du pouvoir par la rue un dictateur aussi indésirable qu’envahissant? Vont-ils accentuer la répression en interdisant l’expression politique, ou alors changer de cap définitivement en écoutant la voie de la raison en engagent le pays sur la voie de la démocratisation et de la réforme politique? Les tunisiens ont donné une leçon à tous les pays africains encore sous la coupe de dictatures archaïques, en prouvant qu’il était possible de se libérer d’une répression qui dure depuis près de 50 ans sous les régimes totalitaires. Il ne fait aucun doute que les gabonais suivent avec sympathie, et même jubilation ce qui est en train de se passer ces derniers temps en Côte d’Ivoire et en Tunisie. Il est aussi indéniable que ces évènements, notamment la chute de Ben Ali, donnent des sueurs froides à nos officiels; terrorisés qu’ils sont par la peur de l’effet contagion que ces événements peuvent avoir sur leur propre pouvoir au Gabon. Cette peur est d’ailleurs fondée, car le Gabon est sur un volcan latent, que le moindre prétexte peut faire entrer en éruption, quoique ceux qui s’estiment être les propriétaires du Gabon s’obstinent à répéter à qui veut l’entendre, que le Gabon est un pays stable et tralala… Mais aussi obtus que soient les émergents, ils savent bien que la colère de la rue fini toujours par avoir raison. Nous pouvons même dire qu’un consensus psychologique officieux est en train de se mettre en place au Gabon ; ce consensus appel de plus en plus à un véritable limogeage populaire d’Ali Bongo et de ses obligés. Les courtisans du pouvoir gabonais, qui vont encore jusqu’à soutenir que la dictature et l’arbitraire soient l’avenir du Gabon, risquent d’avoir un réveil brutal, car ce qui vient de se passer en Tunisie démontre que même sous l’oppression, le peuple reste souverain. Tôt ou tard, toutes les tyrannies tombent.

2. La France doit faire ses choix
La Côte d’Ivoire et la Tunisie démontrent que la France a perdu la main en Afrique, car les injonctions de cette ancienne métropole, restent désormais sans effets pour les africains. Quand Sarkozy donne 48 heures à Gbagbo pour s’en aller et que le peuple Ivoirien dise : « viens le chercher », et que la France se rebiffe, on voit bien que le pouvoir de ce pays en Afrique s’est bien étiolé. La France ne peut plus prévoir ni le moment, ni la tactique qu’utiliseront les africains pour se débarrasser de leurs dictatures. La France est particulièrement en mal car se retrouvant invariablement conspuées par la rue africaine. Les anciennes colonies francophones veulent enfin se libérer, et nous voyons qu’au Gabon, au Togo et en Côte d’Ivoire, la France tente d’imposer un ordre ancien qui est totalement discrédité et dépassé. Au lieu de préserver ses intérêts en Afrique en se mettant du coté des peuples, en disant haut et fort que la démocratie est le seul système tolérable; qu’un leader ne peut rester vingt ou quarante ans au pouvoir, qu’il ne peut pas réserver sa succession à son fils; la France joue à l’autruche en pensant que les africains accepteront toujours les dictatures, car d’après un ex-président français, ils ne soient pas mûrs pour la démocratie. Et pour cela, la France est en train de perdre toutes ses attaches africaines, car elle a oublié d’établir de vraies relations d’état à état avec les pays africains, et a préféré les établir avec les dictateurs de service. L’attitude de la France va nuire considérablement et à long terme, aux intérêts de ses entreprises en Afrique ; et ce pour des générations.

Que le pouvoir Ali Bongo se détrompe ; les remaniements ministériels bidons ne feront jamais oublier aux gabonais les vrais enjeux de leur futur, ni le fait que ce soient toujours eux qui occupent le pouvoir au Gabon. Ils auront beau prétendre que tout changement, au Gabon, doit se faire dans le cadre des institutions, ils ne nous feront pas oublier que toutes les institutions du Gabon ont des clones des Bongo à leur tête. Par conséquent, sous cette formule, le changement profond au Gabon n’arrivera jamais selon le processus institutionnel. Les gabonais savent maintenant qu’il va falloir certainement changer les institutions de notre pays en les renversant car elles sont devenues si complexes et enracinées, qu’une petite action n’aura que l’effet d’une piqure de moustique. Il faut les secouer sérieusement car comme dit le proverbe, c’est en secouant vigoureusement le cocotier qu’on fait tomber les noix de coco. Si nous voulons reprendre notre destin en main, si nous voulons reprendre notre nation en main, face aux déviances systématiques des Bongo, cela ne peut plus être que par un choc, un grand tremblement.

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