MENSONGES ÉMERGENTS ET CE QUE DIT LA PRESSE OFFICIELLE DU ROYAUME
Assurément, la seule chose qui "émerge" au Gabon des Bongo est la bonne dose de mensonges de plus en plus épaisse que les tenants du pouvoir laissent sur leur passage. La seule chose "impressionnante" de cette "émergence", est le chapelet de mensonges qu'Ali Bongo et ses supplétifs égrènent comme « preuves » de progrès du Gabon sous leur magistère. Le fameux gouvernement de « l’émergence » disparait sans avoir laissé une seule trace mémorable aux gabonais et une soit disant nouvelle équipe est mise en place avec un sentiment général de réarrangement de chaises sur le pont du Titanic.
1. La manipulation des chiffres
Pour se donner un profil économique "encourageant" après une année d'oisiveté et de tourisme internationale, Ali Bongo n'a pas hésité á faire publier en grand titre dans sa presse, que grâce á sa décision d'interdire l'exportation des grumes, le Gabon était arrivé á transformer 1,625 million de mètre cube de bois en 2010. Mais ce que les émergents n'ont pas voulu mettre en grand titre gras, est qu'avant l'interdiction d'exportation, c'est-à-dire en 2009, la capacité de transformation locale était de 1,600 million de mètre cube. Donc chers lecteurs, en termes économiques, si nous faisons un petit calcul de croissance entre l'avant et l'après interdiction d'exporter, on s'aperçoit que cette croissance de capacité à transformer le bois au Gabon a été de: 1,625 ÷ 1,600 = 1,016 c'est-à-dire une croissance de 1,5%. En termes économiques, ce n'est pas une croissance et on n'annonce pas ce genre de résultats comme étant le gage d'une croissance de capacité. Si les émergents annoncent ce "non changement" de capacité de transformation comme étant un bon résultat, c'est qu'ils aient peine á trouver dans leur gibecière propagandiste, des sujets á résultats probants qu'ils pourraient exhiber. Quand on sait que le conseil des ministres émergents annonçait avoir créé onze nouvelles unités de transformation du bois, si l'addition de ces onze unités se résume à une croissance de capacité de 1,5%, il y a lieu de se demander combien d'unités il va falloir créer pour avoir une croissance à deux chiffres. Mais ça les émergents ne le disent jamais car dans les effets d'annonces, moins on en dit, mieux c'est!
2. Les manouvres d'intoxication économiques
Récemment, Paul Biyoghe-Mba annonçait que le Gabon connaitrait une embellie économique en 2011. Notre Biyoghe-Mba est allé jusqu'à dire aux gabonais que l’économie allait croitre de 4,5%. Chers lecteurs, comprenez bien que ce que Biyoghe-Mba voulait dire aux gabonais est qu’ils seraient collectivement plus riches en 2011 car l’économie allait connaitre une expansion ; et une économie en expansion créée des emplois qui par conséquent permettent à l’ensemble de la population de devenir plus riche. Mais ce que Biyoghe-Mba oublia de dire aux gabonais dans la foulée, est que Janvier 2011 avait connu l’annonce d’une série de mesures inflationnistes qui feraient en sortent que le gabonais moyen paie avec une majoration de 10% en moyenne, pour la plupart des produit de première nécessité. Donc si on fait une petite arithmétique, d’après Biyoghe-Mba, les gabonais auront +4,5% en 2011, mais la réalité est que l’inflation sera à 10% en moyenne (d’après les chiffres de l’état gabonais) ; donc au finish les gabonais seront plus pauvre de -5,5%. C’est bien ça le progrès économique « émergent » du Gabon. Tout en trompe l’œil. On vous dit que vous vous enrichirez, alors que la réalité est que vous serez plus pauvres. Ce même principe se retrouve cyniquement dans la manière dont Ali Bongo fait financer la construction du stade d’Agondje par la Chine. Nous vous disons ici, avec l’assurance de nos propos, que si les chinois construisent ce stade pour le Gabon, c’est tout simplement parce qu’Ali Bongo leur permet de contourner la mesure d’interdiction de l’exportation des grumes. Le pouvoir gabonais a fait un quiproquo avec les Chinois, c'est-à-dire vous construisez le stade et nous fermons les yeux sur les grumes que vous continuerez à exporter. Donc chers lecteurs, pendant que des milliers de gabonais tirent le diable par la barbichette pour cause de perte de leurs emplois dans le secteur bois, Ali Bongo et les siens laissent les Chinois continuer de couper et exporter au vu et au su de tout le monde. C’est bien ça leur émergence.
Gabon-Matin et L’Union du Lundi 10 Janvier 2011
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