CHANGEMENT DE MENTALITÉ: UN AUTRE SLOGAN DES ÉMERGENTS. MAIS QUI DOIT CHANGER DE MENTALITÉ AU GABON?

Qui a le plus besoin de changer de mentalité? Le peuple qui en a plus que mare, ou les Bongo qui continuent de s'empiffrer á nos dépends?



Du haut de leur arrogance, les propriétaires et tenants du pouvoir au Gabon aiment assener sur la tête du peuple captif, des axiomes du genre: "Il faut changer de mentalité"; "il faut reformater le logiciel des gabonais". Mais comme d'habitude, c'est une formule qu'on entend beaucoup, mais quand on creuse un peu, il est facile de s'apercevoir que les auteurs de ces injonctions ne sèment que du vent, car au Gabon, nous sommes d'avis que ce soit le pouvoir qui ait le plus besoin de changer de "mentalité" que le peuple meurtri et appauvri.

1. Changer de mentalité: une expression vide de sens venant d'un pouvoir illicite
Chers lecteurs, quelle autorité morale aura la phrase "vous devez changer de mentalité" venant de quelqu'un qui vous pille, qui vole vos suffrages, qui s'accapare des richesses de votre sous sol, et qui s'impose á vous par la force des choses? Vous vous direz sans doute que cette personne se moque de vous, et vous aurez entièrement raison car c'est exactement ce que sont en train de faire les émergents. Ils nous disent qu'il faut changer et que les mauvaises habitudes doivent disparaitre. On veut bien y croire, mais ne doivent-ils pas montrer eux-mêmes l'exemple en premier? On s'aperçoit bien á y regarder de près, que ce "changement de mentalité", ils le veulent pour les autres et jamais pour eux, car la vie, ils l'ont très belle et ne voudraient absolument rien changer. Quand ils demandent aux populations de changer de mentalité, en général, ils souhaiteraient dire: "arrêtez de vous plaindre du pouvoir, accepter votre condition et attendez en silence que demain soit meilleur qu'aujourd'hui". Vous aurez compris que leur souhait soit que vous acceptiez avec stoïcisme le sort qu'ils vous réservent. Pour les tenants du pouvoir, cette expression n'est qu'une argumentation échappatoire et juste une bonne manière de faire du bourrage de crane, du foutage de gueule. Si vous leur demandez de vous définir en clair ce que serait ce changement de mentalité dont ils parlent tant, ils seraient bien incapables de vous en fournir un mode d'emploi. Mais cela ne les a jamais empêché d'utiliser de manière récurrente cette expression, car ils ne pensent pas que les gabonais soient des gens avisés, mais plutôt des personnes assez naïves qui ne comprennent rien aux mensonges et manipulations d'état.

2. Un corolaire du totalitarisme est que les dirigeants prennent les populations pour des naïfs prompts à gober leurs mensonges
En démocratie, on respecte la population en lui permettant de se choisir ses leaders. En dictature, ceux qui s'accaparent du pouvoir pensent être les seuls habilités à gouverner, et que la population n'est bonne qu'á recevoir des ordres, ou des coups de bâton ou gaz lacrymogènes. Quand nos émergents disent qu'il faut "changer de mentalité" nous sommes en lieu de nous demander s'ils incluent des notions comme: "Au fait comment éviter de dilapider les biens du peuple quand je suis au pouvoir?", ou encore: "si le peuple souffre, dois-je aller acheter un hôtel particulier á 65 milliards de francs CFA á Paris"? Si les tenants du pouvoir ne peuvent contrôler leur mentalité prédatrice, ils n'ont rien à exiger du peuple. Quand un pouvoir n'arrive pas à mettre en place et appliquer les principes élémentaires de la démocratie et de la bonne gouvernance, sur quoi se base t-il pour demander que le peuple change "sa mentalité"? Comment prendre au sérieux, un pouvoir qui ne réalise pas qu'il est à l' origine de la grande souffrance économique et sociale des populations. Pour eux, le seule coupable, c'est la mentalité de la population, ce que nous savons tous être faux. Vu que les actes que nous posons, bon ou mauvais, soient la résultante de manières individuelles ou collectives de penser, et vu qu'au Gabon le pouvoir contrôle tout, nous pouvons penser qu'un changement de pouvoir serait la forme la plus efficace d'avoir un véritable entrainement collectif vers un nouveau paradigme gabonais. Demander à la population de changer sans que le pouvoir ne le fasse est une blague, une véritable moquerie. Quand on sait que le pouvoir a fait une exhibition "son et lumière" de feux d'artifices totalement superflus, pour la saint-sylvestre, feux d'artifices qui auraient certainement coutés des centaines de millions, et qu'aujourd'hui des enseignants expatriés nous disent ne plus être payés depuis 7 mois, et quand ils réclament auprès de la tutelle, ils se font insulter par Moundounga, il y a là très chers lecteurs à se demander ce que nos émergents ont á la place de la cervelle. Ils dépensent des millions, si ce n'est des milliards à organiser des conneries, pendant que les gens qui ont en charge d'éduquer scolastiquement les enfants gabonais restent presqu'un an sans salaire. Mais dites nous quelle est cette mentalité?

Le seul changement de mentalité qu'on pourrait souhaiter aux gabonais est que ceux-ci s'arment de courage et fassent de façon définitive obstacle à l'illégitimité et à cette arrogance qui veut que le pouvoir de ce pays soit une propriété privée. S'il y a une chose qui doit impérativement changer au Gabon, c'est le pouvoir. Que peut la population, quand les actes répréhensibles des politiciens, juristes, fonctionnaires, et surtout de la famille Bongo restent généralement impunis, et ce au quotidien. Comment penser que la population puisse ignorer ces écarts et contradictions entre ces actes commis par les tenants du pouvoir et le fait qu'ils montent sur leurs grands chevaux et demandent au gabonais moyen de changer "sa mentalité". Mais de qui se moque t-on?

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