ET LES SOINS DANS NOS HOPITAUX, QU’EN EST-IL ?




Suite au récent décès d’un ministre gabonais dans une clinique de la place de Libreville, ce blog a voulu examiner le système de santé auquel sont confrontés les gabonais. Nous avons sollicité quelques professionnels du domaine qui se sont prêtés à notre exercice. Nous leur avons envoyé un questionnaire dont les questions étaient : a) votre structure sanitaire est elle équipée adéquatement ? b) quelles sont les maladies que votre structure hospitalière soigne efficacement ? c) si vous ou un être qui vous est proche tombait malade, les enverrez vous dans votre centre médical ? d) a quoi sont dues les nombreuses morts par faute de soins adéquats dont on entend parler ? Nous vous donnons ici le condensé des résultats d’après les réponses reçues de 5 médecins pratiquants dans 5 centres hospitaliers ou cliniques différents.

1. Que se passe-t-il à l'hôpital en termes d’équipements ?
Nos 5 répondants qui officient tous dans des hôpitaux dit « publics », sont unanimes. Il n’y a pas de quoi pavoiser, l’hôpital gabonais est aujourd’hui très souffrant, aussi souffrant que ses patients. Les déficits chroniques sont nombreux. Ils ont cité : le manque d’effectif compétent et adéquatement formé, des conditions de travail difficiles non seulement pour les médecins, mais aussi pour le personnel de soutien, le sous équipement chronique qui fait que l’hôpital gabonais peine continuellement à assumer sa mission. Les conséquences de cette situation sont que la sécurité médicale des patients est compromise, car la qualité des soins se dégrade. D’après nos 5 répondants, le système de santé au Gabon est perpétuellement au bord de l’effondrement.

2. Que soigne t-on dans les hôpitaux gabonais ?
Les informations recueillies nous permettent de conclure que les hôpitaux gabonais peuvent soigner adéquatement le paludisme, les infections de types grippes etc., les traumatismes légers, blessures et pansements, la neonatalité de base comme les accouchements pas trop compliqués etc., et les interventions chirurgicales, assez simples. Quand le patient souffre de quelque chose allant au delà de ces afflictions de base, nos hôpitaux apparaissent vite inadaptés et souvent incapable de répondre à cette demande.

3. Conseillerez-vous à vos proches un hôpital gabonais ?
Sur ce point, nos répondants ont bien voulu nous dresser un tableau de la situation médicale à laquelle sont confrontés les gabonais. A Libreville, comme dans de nombreuses villes du pays, la faible couverture par les établissements publics, a laissé proliférer une multitude de petits centres médicaux privés, qui proposent aux malades souvent désemparés, des soins à bas prix. Mais malheureusement, leurs infrastructures, matériel de travail et même parfois la formation des médecins, laissent souvent à désirer. Aucun des 5 répondants de conseillerait à ses proches de mettre pieds dans ces établissements, quelles que soient les circonstances. Mais nos répondants ont aussi dit que quand ils savent que dans les établissements publics ou ils officient, il manque souvent de centrifugeuse, de stérilisateur, d’appareil servant à mesurer l’hématocrite ou d’appareil de radiographie, ils sont unanimes pour dire qu’en dehors des paludismes, ils feraient tout pour faire évacuer leurs proches soit vers l’Afrique du Sud comme première option, soit le Maghreb comme deuxième option. L’Europe est désormais hors de prix et seuls les nantis peuvent aller s’y faire soigner.

4. Les morts par faute de soins
Nos répondants disent qu’en général, les familles accusent à tord les médecins de négligence au Gabon, car ces derniers sont parfois mis dans des conditions d’impossibilité, vu que la réalité de l’offre des hôpitaux ne répond pas toujours à la demande des moyens nécessaires pour sauver les malades. Les moyens logistiques pour traiter efficacement certaines complications cardio-vasculaires n’existent pas au Gabon. Quels que soient les méthodes utilisées par un médecin de bonne volonté, le traitement qu’il fournira à un malade atteint de graves problèmes cardio-vasculaires sera inadapté. Mais les parents penseront que le médecin a laissé mourir leur parent, ce qui n’est pas vrai ; la vérité est que nous avons des hôpitaux sous équipés, ce qui entraîne des pertes humaines regrettables.

Les répondants ont aussi parlé d’autres facteurs qui déstabilisent les professionnels de santé, et occasionnent la démotivation et le malaise croissant des professionnels. Des problèmes liés aux bas salaires et aux problèmes sociaux qui viennent s’ajouter aux nombreux maux cités dans ce texte. Ce mini feedback de 5 médecins nous permet de dire qu’en matière de santé, nous ne sommes pas prêts de sortir de l’auberge, loin de là.

Comments

  1. Ce sont les réalités du pays,malheureusement. C'est domage!

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  2. Les tristes réalités d’un pays qui soit disant va vers « l'émergence » !

    Charlie

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